Hakim Debbazi, 55 ans, arrêté en février pour des publications sur les réseaux sociaux en lien avec le mouvement prodémocratie Hirak, est décédé le 24 avril en prison, selon la Ligue algérienne des droits de l’homme (LADDH). Le ministre de la justice soutient que Hakim Debbazi est mort de « causes naturelles ».
Action en justice contre l’Etat
Sa famille a engagé début mai une action en justice contre l’Etat pour «homicide involontaire» et «non assistance à personne en danger», réclamant un milliard d’euros de réparations.
S’exprimant lors d’une séance du Parlement, le ministre de la Justice Abderrachid Tabi, cité par des médias, a affirmé que Hakim Debbazi avait été transféré à l’hôpital le 17 avril «après être tombé malade» dans la prison de Koléa près d’Alger où il était détenu. «Ils est décédé à l’hôpital après trois jours. Le rapport du médecin légiste qui a pratiqué l’autopsie a conclu qu’il était décédé de causes naturelles», a ajouté le ministre. Le décès de Hakim Debbazi a suscité une vague d’émotion en Algérie.
Avant Hakim Debbazi, deux détenus d’opinion – Mohamed Tamalt en 2016 et Kamel Eddine Fekhar en 2019- sont décédés en détention. Aucune enquête sérieuse n’a été diligentée pour élucider ces décès.
Selon le Comité national pour la Libération des détenus (CNLD), plus de 260 personnes sont encore emprisonnées en Algérie en lien avec le mouvement de contestation Hirak ou la défense des libertés individuelles. L.M./AFP