Mardi 25 août 2020
Hamid Senhadj, un chanteur d’exception
Né en mai 1960 au village d’Ait Larbaa dans la commune d’ At Yanni, Hamid fut attiré Très jeune par le monde artistique et particulièrement celui de la chanson.
Initié par ses oncles qui jouaient de la guitare, c est à travers eux qu’il découvrit Chikh El Hasnaoui Ahcene Mezani et Slimane Azem qui lui tracèrent sa vocation.
Avec Kaci Hatem, un autre artiste du village, membre du fameux groupe Igoudar , il se mit d’emblée aux accords avec les chansons du célèbre Idir.
Groupe moderne ImeYnassen
Il était connu sous son nom d’artiste “ Hamid ImeYnassen “ ( Imeghnasen, pluriel de AmeYnas qui signifie militant en berbère ). Ce nom fut donné par Arezki Graine au groupe de chanteurs formé de Sadat Hocine, Semmar Youcef, Ourrad Lala, Nadri Ammar, Hamid Senhadj et du parolier Nacer Ouksel. Un premier disque fut enregistré chez Mahboubati à Alger, malheureusement, il ne fut pas distribué. La bande fut égarée et perdue. Le groupe resta tout de même très actif de 1981 à 1986. S’inscrivant dans la mouvance du MCB dont il portait honorablement le combat auprès des étudiants, il anima de nombreuses soirées dans diverses cités universitaires du pays, notamment à Hasnaoua , Oued Aissi, Boumerdes, Ben Aknoun, El Alia…
Ce groupe dont les sonorités musicales étaient originales bien que s’inspirant du terroir populaire a souvent partagé l’affiche avec ImaziYen Imula , Matoub Lounes, Lounis Ait Menguellet , Ali Ideflawen , Malika Domrane et tant d autres célébrités de la chanson engagée. Il donnait aussi de nombreux concerts avec succès dans différentes contrées à l’intérieur du pays durant une longue période : At Yanni, Michelet, Ouadhias, Bouzguène, Oran, Mostaganem, Batna, Annaba, Ghardaia… Le groupe ImeYnassen fut le premier à chanter le tube phare de la revendication identitaire et de la lutte contre la répression “Berouaguia“, un texte de MOHIA dont la musique était composée par Arezki Graïne dit Zati.
Hélas, après tant d’années à engranger des succès incontestables, le groupe se sépare en 1987, mais Hamid égal a lui-même, ne lâche rien. Artiste né contre vents et marées reprend ses activités artistiques avec une nouvelle équipe de jeunes musiciens : Djamel Sennane, Sayad Vzza, Mourad Selloum et Sekher Noureddine. L’aventure continue de plus belle.
Hamid et le monde artistique
Au village en 1984, lors d’une fête d’un voisin, il fit la connaissance de Cherif Hamani avec qui il fit un passage sur scène accompagné par Tahia. Depuis, ils se produisèrent ensemble en diverses occasions. Ses rencontres avec Lounès Matoub étaient fréquentes à Taourirt Moussa et en France. Un jour, dans un café du 18e arrondissement de Paris, il était avec des amis dont Meziane Ourrad. Ce dernier l’invita à chanter devant Lounes Matoub. Un peu intimidé, il s’exécuta devant le maître émerveillé qui le félicita chaleureusement. C est en France aussi qu’il rencontra Idir et Brahim Izri dont il partagea maintes fois la scène. Subjugué par son talon, Idir s’engagea à l’aider pour enregistrer son premier CD.
Toujours en France Hamid anima pas mal de soirées particulièrement à Marseille, et c’est là qu’il rencontra un groupe amazigh des Îles Canaries, lequel par deux fois l’avait convié dans son pays où il eut le privilège de partager une soirée avec le grand chanteur engagé espagnol Paco Ibanez. Il eut l’honneur de la presse espagnole qui lui consacra des articles élogieux et des interviews sous le nom de Hamid Imeghnassen.
Son premier album est sorti en 2018, il porte le titre évocateur « Zemem Qemem ».