Après 18 mois d’une détention arbitraire, Hamou Boumedine, coordinateur du Rassemblement pour la Kabylie, a été acquitté par le tribunal criminel de Dar El Beida jeudi soir de toutes les accusations.
La main lourde de la justice n’a pas tremblé. Hamou Boumedine, Azem Hocine et Becha Boussaad auront passé plus d’un an et demi pour être innocentés par le juge. Bouaziz Aït Chebib est condamné à 2 ans de prison et Amarkhoudja Belaid à 4 ans de prison dans d’autres affaires.
Le parquet avait requis 20 ans de prison ferme et une amende à l’encontre de chacun. Insoutenable pour des figures publiques, connues essentiellement pour leurs positions et militantisme politique. Rien d’autre.
Hamou Boumedine, comme tous les embastillés du mouvement de dissidence populaire a vécu une terrible épreuve. Sa famille avec lui. L’homme politique, tout brillant et pétri de convictions et de courage, saura dépasser cette épreuve.
La justice de ce jeudi soir a-t-elle réparé celle de ces longs mois de détention arbitraire pour Hamou Boumedine, Azem Hocine et Becha Boussaad ? Il en faut plus sans nul doute pour panser les blessures de cette Algérie saignée dans son âme et sa chair. Il reste plus de 200 détenus d’opinion qui croupissent dans les prisons et des milliers d’Algériennes et d’Algériens pacifiques et épris de leur pays au prise avec la justice.
Le chemin étroit vers la justice et la liberté de conscience est tristement pavé par l’arbitraire et la bigoterie humaine.
Sofiane Ayache