Le drame des jeunes disparus au large de Tipaza ne suscite pas l’intérêt du pouvoir car la harga est cet indicateur impitoyable qui montre la défaillance des politiques publiques et le désespoir qui ronge des pans entier de la société. Le RCD est, à ce propos, le seul parti à tirer la sonnette d’alarme.
« Le pouvoir feint d’ignorer un phénomène ravageur qui ne cesse d’endeuiller de nombreuses familles », estime le RCD dans un communiqué rendu public par son bureau régional de Tizi-Ouzou qui a exprimé sa solidarité avec les familles des victimes et dénonce l’incapacité des pouvoirs publics à réunir les conditions socio-économiques qui permettront à tous les jeunes de ne pas tenter l’aventure risquée de l’immigration clandestine.
« Encore une fois et une fois de trop, des jeunes Algériens, dont certains sont originaires de notre wilaya, viennent de perdre la vie en haute mer au large de la wilaya de Tipaza et, ce, en tentant de traverser la Méditerranée pour rejoindre l’Europe en quête d’un avenir et d’un horizon que l’Algérie dite nouvelle est incapable de leur offrir », lance avec désarroi le Rassemblement pour la culture et la démocratie.
« Le pouvoir algérien, empêtré dans des logiques de survie, est disqualifié pour répondre aux aspirations légitimes de la jeunesse et continue à lui tourner le dos tout en feignant d’ignorer un phénomène ravageur qui ne cesse d’endeuiller de nombreuses familles », constate le parti de Atmane Mazouz dénonçant le silence coupable des autorités devant les drames de la harga et leur incapacité à les arrêter, et la judiciarisation de ces actes désespérés. « En lieu et place d’une véritable politique en faveur de la jeunesse, le pouvoir, fidèle à sa logique, ne trouve meilleure réponse que la répression en criminalisant la « harga. Une politique de répression totale qui pousse nos jeunes à fuir ne peut être une solution pour les retenir ! », constate le parti.
Incapacité à trouver des solutions aux crises multiples
Pour le RCD, « le pouvoir ne semble pas le comprendre et ne peut pas le comprendre. Son entêtement à vouloir régler les crises par la brutalité et l’étouffement tous azimut des libertés livre cette frange juvénile, très sensible, aux mains des réseaux mafieux qui tirent profit de leur détresse. »
Tout en « s’inclinant devant la mémoire de ces jeunes » et en exprimant « (sa) compassion et de (sa) totale solidarité a leurs familles », le RCD via son bureau régional de Tizi-Ouzou « tient le pouvoir pour seul et unique responsable de cette tragédie.
En conclusion, le RCD lance un appel à « tous les citoyennes et citoyens, qui comme ses militants sont indignés par cette situation, pour œuvrer ensemble à un sursaut national et patriotique afin de juguler cette véritable politique de terre brûlée qui ne cesse d’endeuiller nos foyers », dira le Rassemblement pour la culture et la démocratie convaincu qu’ « ne jeunesse capable d’une inspiration telle que celle du 22 février 2019 mérite de vivre son rêve dans son pays et non loin de lui et encore moins de mourir en tentant de le fuir. »
Samia Naït Iqbal
En ce moment, le corps inanimé d'un haragas échoue sur la plage Sablettes, commune de Mazagran, Mostaganem. #Harragas #Algérie #Migration pic.twitter.com/mGieohvHPp
— Salim Skander (@SkanderSalim) June 10, 2019