Les villages de la daïra des Ouacifs, à 40 km au sud de Tizi-Ouzou, sont sous le choc : cinq jeunes originaires de plusieurs villages font partie de la vingtaine de jeunes morts lors de leur tentative de traverser la Méditerranée vers l’Europe.
Ces jeunes Algériens tentaient de fuir l’ignominie imposée par le régime, la misère sociale et tout simplement leurs conditions difficiles et bien évidemment leur pays, où la situation semble plus que jamais désespérée.
Le drame est survenu il y a quelque 48 heures, au large du littoral oranais, suite au chavirement de l’embarcation de fortune dans laquelle ils se trouvaient parmi la trentaine de personnes candidats à la harga. On parle de deux rescapés dont un jeune de la région des Ouacifs. A cette heure, certaines sources parlent de 14 morts et 12 disparus.
La plupart des naufragés ne dépassaient pas la trentaine.
Dans leur tentative de rejoindre des rivages improbable et dans leur quête éperdue d’une vie meilleure, ailleurs que dans leur propre pays qui leur est plus que jamais hostile, ne leur offrant aucune perspective d’avenir, ces jeunes ont tout simplement perdu ce qu’ils ont de plus précieux : leur vie. Ils ont préféré prendre le risque de perdre leur vie que de continuer à subir et à vivre l’innommable d’une caste de dirigeants hors sol, éloignés des réalités autrement insoutenables que vit la population.
Pendant qu’en haut lieu on poursuit la politique du déni total, le peuple étouffe en silence où se jette en mer dans l’espoir de rejoindre l’Europe.
Samia Naït Iqbal