Encore un sujet qui risque d’alimenter la chronique des ressentiments du côté de la rive sud de la Méditerranée. Le gouvernement français a pris la décision d’élargir la liste des bénéficiaires des indemnisations accordées aux harkis ayant séjourné dans des camps d’urgence entre 1962 et 1975, selon le site de BFMTV, reprenant une dépêche de l’AFP.
« En vertu de la décision prise sur la base des recommandations du premier rapport annuel de la Commission nationale indépendante de reconnaissance et de réparation des préjudices subis par les harkis (CNIH), remis lundi soir à la Première ministre Elisabeth Borne, des milliers de harkis ou leurs descendants vont être éligibles à de nouvelles indemnisations pour avoir séjourné dans des structures d’accueil françaises aux conditions déplorables entre 1962 et 1975 a annoncé ce lundi le gouvernement français, qui a décidé d’élargir la liste de ces sites. »
La mesure peut concerner « jusqu’à 14.000 personnes (supplémentaires) qui pourraient être indemnisées à la suite de leur passage dans l’une de ces structures », selon le communiqué du gouvernement », repris par le site de BFMTV qui cite l’AFP.
Selon la même source, « la Commission nationale indépendante de reconnaissance et de réparation des préjudices subis par les Harkis (CNIH) a été mise en place dans le cadre de la loi de reconnaissance et de réparation envers les harkis, promulguée le 23 février 2022 après avoir été annoncée par le président Emmanuel Macron en septembre 2021.
La cause des harkis: un problème franco-français ?
La loi ( française, ndlr) reconnaît « la responsabilité » de la Nation « du fait de l’indignité des conditions d’accueil et de vie sur son territoire ( de la France, ndlr), des anciens supplétifs « hébergés dans des structures de toute nature » où ils ont été soumis à des conditions telles qu’elles « ont été source d’exclusion, de souffrances et de traumatismes durables ».
Si pour les français, ces indemnisations accordées aux harkis constituent une réparation au titre des dommages qu’ils ont subis suite à leur abandon à la fin du conflit, pour les algériens, les harkis ne sont ni plus ni moins que des traitres à la cause défendue par l’écrasante majorité de leur compatriotes.
Le traitement qu’ils ont subi en Algérie au lendemain de l’indépendance que d’aucuns, du côté français, croient encore bon de qualifier d’indigne ne doit pas faire oublier le sort infligé, à la fin de la Seconde guerre mondiale, par les Français à certains de leurs compatriotes catalogués de collaborateurs de l’occupant nazi.
Samia Naït Iqbal