Vendredi 25 juin 2021
Hier, j’ai raté les fraises de la Lune !
Habituellement, je guette les évènements astraux et cosmiques et je bondis pour en décliner une réflexion et la partager avec les lecteurs. Hier, 24 juin, j’ai oublié un rendez-vous récurrent avec la Lune. Piteusement, je me rattrape aujourd’hui.
Dite « Super Lune » et baptisée poétiquement « Lune des fraises » ou même « Super Lune des fraises », la Lune nous apparaît beaucoup plus grosse que d’habitude, avec une couleur rouge.
Le phénomène est assez simple à comprendre, il s’agit du moment où notre satellite est à son périgée, c’est-à-dire au point le plus proche de notre planète. Le mot provient du latin, perigeios, soit « autour de la terre ». Le lecteur reconnaît deux racines qui se sont déclinées, entre autres nombreux exemples, par « périphérique » et « géographie » (geo, en latin, la Terre).
Ce soir-là, puisque la Lune est dans un alignement parfait avec notre terre et le Soleil, elle apparaît donc très illuminée et rouge. C’est la raison pour laquelle on dit également « la Lune rouge ».
Là aussi le phénomène est assez simple à expliquer. Par son alignement avec nous, les rayons du soleil l’atteignent en traversant l’atmosphère, ce qui fait apparaître la gamme du rouge par réflexion.
Mais si on comprend l’appellation de Lune rouge, pourquoi l’évocation des fraises ? Il ne faut pas aller chercher des explications très scientifiques, en cette matière de nomination des phénomènes célestes, c’est toujours une relation avec une croyance ancienne ou un événement concomitant et, forcément, récurrent puisque les planètes et leurs satellites sont en orbite par rapport aux astres plus gros qui les piègent de son attraction. Là, je n’apprends rien au lecteur.
Ce sont les Amérindiens qui, les premiers, ont assimilé cette apparition qui prend toujours un rendez-vous avec la période de la cueillette des fraises.
Mais moi, par contre, mon oubli étonnant me ferait-il croire que je suis arrivé à un âge où on « sucre les fraises », comme l’expression populaire le dit pour ceux qui tremblent des mains, d’un geste qui ressemble à celui du saupoudrage de sucre sur les fraises ?
Je me rassure cependant, je n’aurais pas vu grand-chose hier car le ciel était très nuageux sur Paris. Quant à la pollution de l’air, habituellement peu propice à l’observation des détails de la Lune (avec l’aide des lunettes, tout de même), n’a aucun effet sur la qualité de la vue pour ce phénomène particulier. En fait, c’est la clarté due au reflet sur la Lune, par son alignement avec le soleil, qui est un filtre qui nous empêche de voir les détails de l’astre qui peuvent s’admirer à tous les autres moments de l’année.
Et je conclus, comme je le fais toujours, en rappelant que le ciel et le cosmos sont assez beaux et porteurs de rêves pour qu’il soit utile de croire en des débilités préhistoriques sur son courroux qui s’abattrait sur nous.
Ne nous mettons pas à genoux pour nous y soumettre mais levons les yeux au ciel pour l’admirer, debouts, pour sa beauté et les rêves qu’il suscite. La position soumise empêche d’apprécier le spectacle et de communiquer avec l’au-delà.