« Si L’Algérie a raté son rendez-vous avec l’histoire, la responsabilité réside essentiellement dans l’intransigeante rigidité du chef d’état-major de l’armée Gaïd Salah et son incapacité à comprendre que le Hirak était d’essence patriotique » dixit Abdelaziz Rahabi ! Quel courage !
Ah Dieu que c’est facile d’accuser les morts pour leur faire endosser tous les torts ! C’est ce qui s’appelle incriminer les morts pour mieux dédouaner les vivants !
Selon cette logique, puisque la faute incombe au défunt Gaïd Salah, pourquoi ne pas rajouter qu’étant donné la désignation du président par ce dernier, cela rend le mandat de Tebboune caduc et illégitime de fait ? Il faut aller jusqu’au bout de la rhétorique, Monsieur Rahabi ! Il ne faut pas se contenter d’accuser les morts, encore faut-il avoir le courage d’incriminer les vivants qui ont gravité autour de ce même Gaid Salah pour se retrouver aux postes suprêmes en se roulant quelques cigarettes !
« Le Hirak est la plus grande promesse démocratique depuis l’indépendance de l’Algérie car elle n’est ni le produit du hasard ni de celui d’un quelconque laboratoire mais l’aboutissement d’un processus historique d’un pays qui a avancé par des ruptures violentes depuis le coup de force contre le gouvernement provisoire de la république algérienne (GPRA) en 1962 », poursuit le même Rahabi dans un entretien accordé à tsa.
Alors que sur les mêmes colonnes Soufiane Djilali énonce le contraire : « Le mouvement a très probablement été initié et largement canalisé par des forces internes au pouvoir » affirme le président de Jil Jadid. En voilà un autre qui se voyait un destin national, sans avoir pu avoir les suffrages – d’une élection boudée par les Algériens – pour être député ! Avec sa science infuse, Djilali insinue par là que le peuple algérien est incapable de sursaut national sans « l’aide » de forces occultes. Les a-t-il identifié ? Que nenni, l’inamovible patron de Jil Jadid préfère lancer des paroles en l’air ! Un peu de rigueur voyons !
Pour nous et sans doute ceux qui croient (et ils sont nombreux) : aboutissement d’un processus historique ou canalisation par le pouvoir, le résultat est le même : le « Hirak béni » a été détourné par Tebboune et ses acolytes. Et trois ans après le début de cette insurrection citoyenne, le système politique algérien est bien là :
-Plus sclérosé que jamais,
-Plus centralisé que jamais,
-Plus violent que jamais,
-Plus injuste que jamais,
-Plus médiocre que jamais,
-Plus incapable que jamais,
-Plus provocateur que jamais,
– Plus illégitime que jamais !
Est-il besoin d’en rajouter ?
Mais cela ni Abdelaziz Rahabi ni Soufiane Djilali ne le diront.
Kacem Madani