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vendredi, 14 novembre 2025
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Hollande ou l’art de fuir devant ses propres chiffres

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François Hollande avait survécu à tout : aux « Flanby », aux scooters de nuit, aux blagues de Trierweiler. On le croyait blindé. Mais non. Une simple équation a suffi à le faire exploser : 100 milliards dépensés pour 100 000 emplois créés. La journaliste de Complément d’enquête lui tend la formule comme un contrôle surprise, et l’ancien président panique comme un élève pris sans révision.

Réponse de Hollande : « Sans le CICE, ce serait pire. » La phrase a tout d’un parapluie percé : oui, il pleut moins qu’un déluge, mais on finit quand même trempé. Alors, vexé, il lâche : « On va arrêter. Ça n’a aucun intérêt pour moi. Je ne suis pas là pour répondre à un interrogatoire. » Et le voilà qui se lève, fuit, s’évapore.

Ce n’était pas un interrogatoire. C’était un miroir. Et devant son reflet, Hollande a préféré casser la glace plutôt que d’y plonger les yeux.

On aurait envie d’en rire. Hollande, le roi des petites blagues, abattu par un chiffre rond comme un zéro. L’homme qui se voulait « normal » révélant en direct son allergie à la normalité du bilan. Mais au fond, il n’y a rien de drôle. Car cet accès de mauvaise humeur dit une vérité plus large : nos présidents adorent parler de l’avenir, mais détestent qu’on leur rappelle le passé.

C’est une maladie politique chronique : l’illusion verbale. La République produit des magiciens du mot qui transforment les milliards en formules vagues et les échecs en « réussites différées ». Et dès qu’une journaliste ose compter les pièces, le décor s’effondre.

En quittant la scène, Hollande a signé malgré lui le constat d’échec : dans la démocratie du spectacle, l’ego prime sur la reddition des comptes.

Et le plus savoureux, c’est qu’il n’est pas seul sur ce terrain glissant. À Alger, Abdelmadjid Tebboune a poussé l’art de l’évitement jusqu’à la caricature. Hollande se lève pour fuir, Tebboune s’assoit pour noyer : trois quarts d’heure de phrases molles, des chiffres qui fondent comme neige au soleil, et, pour finir, une pirouette qui renvoie tout au peuple. Quand Hollande coupe court, Tebboune rallonge jusqu’à l’asphyxie. Deux méthodes, même résultat : pas de vérité, juste un brouillard.

Voilà donc nos présidents, l’un français, l’autre algérien, unis par une spécialité commune : transformer l’interview en sketch. À Paris, un ex qui claque la porte ; à Alger, un en exercice qui meuble jusqu’à la panne d’électricité. Entre le silence vexé de Hollande et le bavardage soporifique de Tebboune, les citoyens n’ont plus qu’une consolation : éteindre la télé, et se dire qu’au fond, la seule phrase honnête aurait été la plus courte : « Je n’ai pas de réponse. »

Zaim Gharnati

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3 Commentaires

  1. Bien redige et dit, a un detail pret – il s’agit tout de meme d’une republique democratique et d’une jamahiria. Que preside et que bluff l’autre?

  2. « Voilà donc nos présidents, l’un français, l’autre algérien »

    On se compare maintenant a la France ou au Maroc pour montrer qu’on n’est pas pire que les autres…

    Mais nuance: En France Holland était élu par le peuple francais dans la transparence et la DEMOCRATIE TOTALES.

    En Algérie, Tebboune a été imposé par les généraux bessif, avec 90% du peuple rejetant les fausses éléctions.

    En France Holland fut le président des francais. Il est donc LEGITIME.

    En Algérie, Tebboune, elu par les generaux demeurre toujours le « président » des généraux. Il est donc ILLEGITIME.

    C’est tout cela toute la différence:

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