Lors d’une récente déclaration, faite jeudi 31 juillet, lors de son déplacement dans une wilaya de l’intérieur du pays et relayée par plusieurs médias, Ibtissam Hamlaoui, responsable de l’Observatoire national de la société civile (ONSC), a affirmé que cette dernière vivrait actuellement en Algérie son « âge d’or ».
En matière de cynisme il n’y a pas mieux. Cette affirmation qui, au-delà de son caractère emphatique, interroge profondément, tant elle semble en porte-à-faux avec la réalité que vivent nombre d’acteurs associatifs à travers le pays.
Ambitieuse en diable, cette jeune femme qui se plaignait du bruit que faisaient les manifestants pendant le Hirak a réussi à se recycler avec un zèle décoiffant. N’avait-elle pas aussi annoncé la fin du Hirak !
Depuis l’accession au pouvoir d’Abdelmadjid Tebboune en 2019, le champ de la société civile s’est rétréci à mesure que l’espace public se refermait. Des dizaines d’associations peinent à renouveler leur agrément, des initiatives citoyennes sont étouffées dans l’œuf par des contraintes administratives ou des pressions informelles, tandis que des militants engagés dans des causes sociales ou environnementales font l’objet de harcèlements ou de poursuites.
Dans ce contexte, parler d’« âge d’or » relève moins d’un diagnostic sincère que d’un exercice de communication destiné à enjoliver le bilan d’un pouvoir en quête de légitimité. À la tête d’un organe créé dans le sillage de la présidence actuelle, Mme Hamlaoui incarne une vision de la société civile à usage institutionnel : coptée, encadrée, sélectionnée et réduite à une fonction ustensile, de relais servil de propagande politique. Une société civile de vitrine, à mille lieues de celle, plus vivante et plus critique, qui peine à faire entendre sa voix.
Cette posture révèle une déconnexion profonde avec les réalités du terrain. Tandis que le tissu associatif traverse une phase de grande fragilité, notamment dans les domaines de la jeunesse, de l’environnement ou de l’action sociale, les discours officiels persistent à faire comme si tout allait pour le mieux. Pire encore, ils contribuent à marginaliser davantage ceux qui ne se reconnaissent pas dans les circuits officiels ou refusent l’alignement.
Il ne s’agit pas ici de nier l’existence de dynamiques positives, ni de jeter l’anathème sur toutes les structures publiques. Mais force est de constater que le climat général reste terriblement marqué par la méfiance, le contrôle, la manipulation et l’instrumentalisation tous azimuts. Dans ces conditions, la société civile algérienne ne vit pas un âge d’or, mais plutôt un moment d’épreuve, de résistance silencieuse, et parfois de repli.
Par son discours, Mme Hamlaoui semble s’inscrire dans une logique de déni, contribuant à entretenir une fiction politique plus qu’à dresser un état des lieux utile. Ce décalage flagrant avec les faits fait d’elle une figure politique inévitablement hors sol — coupée des réalités sociales, déconnectée des préoccupations citoyennes, et enfermée dans une communication creuse, artificielle et sans prise ni effet sur le réel.
Samia Naït Iqbal
Elle veut dire qu’elle aime les sucettes hallal. C’est mieux pour lutter contre le Diabete. C’est une supporteuse de la jsk, elle a bien paint la paille sur la tete.