Ce 20 août, les citoyens venus par centaines pour commémorer le 67e anniversaire du Congrès de la Soummam ont été pourchassés et interdits de rassemblement par le régime de Tebboune-Chanegriha. Une affront. Une honte.
Une vingtaine de personnes ont été arrêtées dont Me Sofiane Ouali et le poète contestataire Mohamed Tadjadit. Ce régime qui se pique de nationalisme sourcilleux vient de cracher sur les tombes des organisateurs du congrès de la Soummam.
La répression de citoyens venus s’imprégner des valeurs de la Soummam constitue une atteinte à la révolution. Sinon comment expliquer que des citoyens soient interdits de commémorer un événement aussi fondateur et important ? Comme celui de l’expression et de la décision, faut-il comprendre que le pouvoir a le monopole aussi de la mémoire ?
Ifri-Ouzellaguène, ce haut lieu de la révolution algérienne, vient d’être le théâtre d’une énième avanie. Comme la succession de décisions autoritaires qui alimente depuis 2019 la machine du désespoir, cette répression tous azimuts a quelque chose d’amorale. d’antinational. Elle fait craindre le pire pour le pays : l’abandon du nationalisme et les valeurs de la révolution à la caste au pouvoir.
La terreur, la calomnie et le mensonge, élevés au rang de communication officielle, étouffent le pays. La répression et les accusations de menaces imaginaires ne peuvent constituer un programme politique ! Personne n’est dupe.
Face l’échec du Hirak à imposer un changement structurel des appareils de décision, c’est tout un pays qui est placé en liberté conditionnelle.
Contrairement à la vulgate officielle, l’Algérie vit des temps maussades. Alors même que les conflits se multiplient aux frontières, le régime s’emploie avec cynisme au démantèlement de tout ce qui peut souder la nation.
Pourtant, chaque mobilisation populaire qui puise ses forces dans les valeurs de Novembre participe à rien d’autre qu’à la maturation du peuple et de son histoire. Ce qui, inévitablement, voudrait dire remettre en cause le pouvoir en place. C’est pour cette raison sans doute que le pouvoir craint plus que tout la communion du peuple avec la Soummam et ses fondateurs.
Hamid Arab