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lundi 1 septembre 2025
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Illusion, réveil et dérision

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Jusqu’à quand doit-on boire le calice jusqu’à la lie avec cette large frange de la population qui prétend être le centre du monde, persuadée d’incarner la référence universelle, et qui relève plutôt d’une illusion d’orgueil.

Car dans les faits, les peuples ou sociétés qui s’arrogent ce rôle ne sont en réalité qu’à la traîne, incapables de tenir la cadence des avancées humaines. C’est donc un contraste saisissant entre la prétention de grandeur et la place réelle, reléguée au bas de l’échelle du progrès.

Ils s’imaginent être le nombril de l’univers, mais en vérité, ils ne sont que la verrue du progrès. À les écouter, leur grandeur passée suffirait à commander le respect éternel du monde entier. Mais quand on regarde de plus près, leurs bibliothèques sont vides, leurs usines qui marchent à cloche-pied, leurs routes parsemées de nids de poule et leurs élites plus occupées à pérorer qu’à travailler.

Se croire mordicus le nombril de l’univers traduit un aveuglement qui guette aussi bien les individus que les peuples : l’illusion que sa propre culture est l’axe autour duquel gravite l’humanité, sa religion est la seule et unique qui détienne la vérité et que tout le reste n’est que boniments et bobards. Pourtant, l’histoire rappelle que ceux qui se placent au sommet de la hiérarchie symbolique peuvent, dans la réalité, occuper la dernière place dans la marche du progrès. L’orgueil collectif devient alors un voile qui cache la vérité de leur condition.

Ils s’imaginent être le nombril de l’univers, mais en vérité, ils ne sont que la verrue du progrès. À les écouter, leur grandeur passée suffirait à commander le respect éternel du monde entier. Mais quand on regarde de plus près, leurs bibliothèques sont vides, leurs usines rouillées et leurs élites plus occupées à pérorer qu’à travailler.

Qu’ils cessent donc de s’enfler de slogans et qu’ils descendent enfin de leur piédestal imaginaire. Le salut ne viendra pas de discours enflammés ni de commémorations sans fin, mais d’écoles solides, de chercheurs bien formés, d’institutions qui ne se vendent pas au plus offrant. Bref : moins de palabres, plus de sueur.

Nul besoin de se voiler la face, les Algériens se prennent pour la lumière des nations, mais ne sont en fait que la chandelle vacillante au bout du couloir. Ces peuples, persuadés d’être le centre du monde, ne sont souvent qu’à la queue du peloton, incapables de rattraper les véritables bâtisseurs d’avenir. Leur arrogance n’est qu’un masque pour dissimuler leur retard et leur impuissance.

Pour rattraper leur retard et remonter dans le train des civilisations, ces peuples doivent mener un travail en profondeur, à la fois sur eux-mêmes et sur leurs structures collectives. 

Voici une synthèse claire :

  • Rompre avec l’illusion de grandeur ;
  • Accepter de regarder la réalité en face et reconnaître les retards accumulés ;
  • Substituer la lucidité à l’orgueil : la critique de soi est le premier pas vers le progrès ;
  • Investir massivement dans le savoir ;
  • L’éducation de qualité, la recherche scientifique et la formation technique doivent devenir des priorités absolues ;
  • Les sociétés qui avancent sont celles qui misent sur l’intelligence collective et l’innovation ;
  • Moderniser leurs institutions ;
  • La bonne gouvernance, la justice impartiale et la lutte contre la corruption sont indispensables ;
  • Sans un État solide et équitable, aucune civilisation ne peut prospérer ;
  • Valoriser le travail et la créativité ;
  • Sortir de la dépendance aux ressources brutes et développer des économies productives ;
  • Encourager l’entrepreneuriat, l’inventivité et la culture de l’effort ;
  • S’ouvrir au monde sans se renier ;
  • Apprendre des autres civilisations sans tomber dans l’imitation servile ;
  • Allier tradition et modernité pour bâtir une identité dynamique, capable de dialoguer avec le reste du monde.
    • L’histoire des civilisations nous enseigne une leçon simple : aucune société n’est éternellement au sommet. Mais de même, aucun peuple n’est condamné à rester à la traîne. Le retard accumulé n’est pas une fatalité ; il peut être comblé, à condition de rompre avec certaines illusions et d’engager des réformes profondes.

La première étape est d’accepter la réalité telle qu’elle est. Trop souvent, des peuples entretiennent le mythe de leur grandeur passée ou se proclament le centre du monde, alors même qu’ils peinent à suivre le rythme des transformations. Ce culte de l’ego collectif est une prison mentale. Il faut le briser pour ouvrir la voie à une véritable renaissance.

Ensuite, l’éducation et la science doivent devenir la colonne vertébrale du projet de société. Aucune civilisation n’a jamais émergé sans placer le savoir au cœur de son développement. La recherche, l’innovation et la créativité sont les moteurs qui permettent de passer du simple suivisme à l’invention d’un avenir.

À cela s’ajoute la nécessité de réformer les institutions. Sans justice, sans gouvernance transparente et sans lutte efficace contre la corruption, les richesses s’évaporent et les talents s’exilent. Les peuples retardataires doivent donc bâtir des structures solides capables de soutenir la modernisation économique et sociale.

Enfin, s’ouvrir au monde n’est pas se renier. Il s’agit d’apprendre des autres civilisations, de tirer profit des expériences étrangères, tout en adaptant ces leçons à son propre contexte culturel et historique. L’équilibre entre tradition et modernité, entre identité et ouverture, est la clé de toute réussite durable.

On ne rattrape pas le temps perdu en se berçant d’illusions. Les peuples qui se croient au centre de l’univers alors qu’ils ferment la marche du progrès doivent enfin se réveiller. Leur salut ne viendra ni de slogans, ni de nostalgies, mais d’un investissement massif dans le savoir, d’institutions justes et d’une culture du travail réel. Moins d’arrogance, plus d’efforts.

Moins de discours, plus d’innovation. Le train des civilisations n’attend pas : soit on monte à bord, soit on reste à quai. Pour recoller au peloton des civilisations, ces peuples doivent troquer l’illusion contre la lucidité, l’orgueil contre le travail, et l’immobilisme contre l’audace. C’est à ce prix seulement qu’ils pourront redevenir des acteurs vivants de l’histoire et non de simples spectateurs nostalgiques.

Car le train des civilisations est en marche. Il ne ralentira pas pour attendre ceux qui préfèrent s’admirer dans le miroir de leur gloire défunte. Soit ils courent pour rattraper le wagon, soit ils restent à la gare, condamnés à applaudir les autres en inventant des excuses.

C’est en remplaçant l’arrogance par le savoir, la paresse par l’effort et l’illusion par la lucidité que ces peuples pourront espérer recoller au peloton et redevenir des acteurs crédibles de l’histoire.

Bachir Djaïder

Journaliste, écrivain 

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