22 novembre 2024
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Imawal, entre le verbe qui tue et celui qui protège

Chanson kabyle

Imawal, entre le verbe qui tue et celui qui protège

Soutenu par sa confiance et guidé par sa patience, le cheminement certain, la concrétisation se dévoilait et s’annonçait en portant sa couleur et le nom de son travail abouti. Imawal (chanteur, producteur et éditeur) avait opté pour cette philosophie en concédant ses réticences à ses propres conceptions positives. Cela s’est déroulé de la sorte : d’une trajectoire visualisée jusqu’aux projections imagées associant le virtuel au réel en passant par les mailles de la clairvoyance et du mûrissement. Dire que la surface n’était point poreuse, seulement elle a succombé à cette manière de traiter l’art par l’art. Les longues années d’hésitation et les longs moments de réflexion, lui à permettre aux autres de s’exprimer tout en nourrissant dans le secret l’idée de voir sa personne impliquée dans l’aventure, le voilà décidé à se lancer à son tour en oubliant les moments qu’il se voyait effacé, harassé d’incertitudes. Le courage comme arme de défense et une volonté de fer comme certitude, le son de sa guitare complice de celui de sa voix sont venus enrichir le répertoire inviolable du patrimoine kabyle en contribuant à sa réussite tout en l’érigeant en symbole de résistance et de combat amazighs de tous les temps et âges confondus.

Deux albums porteurs d’espoir ont vu le jour. Intitulés respectivement « Tirga n tmezzught » et « Igujel wawal », des titres captivants portés sur des thèmes variés, un opulent bouquet peint de romantisme évocateur symbolisant l’alternance des bords, d’une part la protection des vestiges et de l’autre le renouveau qu’il faisait avancer, des faisceaux lumineux aux couleurs de la modernité et surtout de la tradition. Une richesse qui déclenche des réflexions dans les tympans et consciences en les invitant à s’ouvrir sur un monde meilleur et climat plus clément, ceux-là voilés par l’artificiel, l’égoïsme et l’absurdité.

Ainsi résiste son verbe et s’incruste. Ainsi s’éduque une conduite, celle qui se propage en illuminant l’œil qui se lève tôt et celui  qui veille dans le noir, en rendant espoir aux plus démunis et aux oubliés de la société, aux handicapés, aux orphelins, aux exilés et à ceux enfermés derrière les barreaux pour une cause, la sienne qu’il revendique. D’un bon sens à couper le souffle, il évoque dans ses textes, avec force et sensibilité,  les flétrissures et les brisures des temps qui courent auxquels s’affrontent les âmes crédules et celles qui en abusent. Imawal s’imprègne de la culture populaire, ce trésor qu’il souhaitait garder et transmettre aux générations futures. Des enseignements de la vie et des souvenirs qui émergent, il en tire profit ; et de ses expériences, il associe son vécu aux âmes revendiquant des conditions sociales penchées plus sur l’humanisme que sur le matérialisme. Généreux et d’une grande lucidité, il a toujours hissé, et sans épuisement, le blanc de la pureté et la sagacité de la maturité.

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En duo avec Tilyuna Su qui l’accompagne dans quelques-unes de ses chansons en associant sa voix et les vibrations de ses doigts sur les fils de son mandole, Imawal a su mettre en osmose la mélodie de son cœur entraînante et gracieuse avec celle reçue en retour du public, reconnaissante et encourageante. L’écouter, c’est l’imiter, l’imiter, c’est fredonner à dessein des refrains convoquant l’esprit à s’élever. Il chante pour la Kabylie, pour l’Algérie et pour toute Tamazgha. Il chante pour les enfants sans les infantiliser comme il s’adresse aux parents sans les ridiculiser. Il cherche à nourrir de jolis sentiments dans les cœurs des gens, à semer des graines d’amour pour que leur quotidien devienne plus supportable et facile à gérer. La douceur qu’il véhicule et les invitations aux vraies valeurs qu’il soutient sont pour lui un choix, un socle ramifié à l’honneur, à l’avenir et à une vie bien entretenue.

À noter qu’Imawal est auteur-compositeur et gérant des éditions Akbou Music et Ifri Music.

Auteur
Mohand-Lyazid Chibout (Iris)

 




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