Si en Algérie et en Tunisie, les autorités interdisent toute manifestation publique, des milliers de Marocains ont de nouveau défilé dimanche à Rabat en soutien au peuple palestinien, appelant à mettre un terme à la normalisation entre le Maroc et Israël et dénonçant un « génocide » dans la bande de Gaza.
« La normalisation est une trahison », « Arrêtez le massacre« , pouvait-on lire sur des banderoles brandies devant le Parlement dans le centre de la capitale marocaine, alors que la guerre entre Israël et le Hamas est entrée dans son cinquième mois.
Plus de 10.000 personnes ont défilé sur les principaux axes du centre-ville, dont certaines portaient un immense drapeau palestinien, selon des journalistes de l’AFP.
« On voit 24H sur 24 des bombardements, des enfants tués, près de 30.000 morts et rien ne s’arrête, le génocide continue », a déploré Abdelhakim Ziani, un étudiant en médecine de 25 ans, qui souhaite une rupture des relations entre le Maroc et Israël.
« On ne peut pas continuer à vendre et acheter à des génocidaires, c’est aberrant », a-t-il dit à l’AFP lors de la manifestation, organisée à l’appel du Front marocain de soutien à la Palestine et contre la normalisation, regroupant des partis de gauche et des mouvements islamistes.
Depuis fin 2020, le Maroc a noué des relations tous azimuts avec Israël en contrepartie de la reconnaissance par les Etats-Unis de la souveraineté du Maroc sur le territoire disputé du Sahara occidental, considéré par l’ONU comme un « territoire non autonome ».
Depuis le début de la guerre à Gaza le 7 octobre, plusieurs manifestations de grande ampleur ont eu lieu au Maroc pour réclamer une abrogation de la normalisation, alors que l’opposition à ce processus était jusque-là limitée.
Le royaume a officiellement dénoncé « de flagrantes violations des dispositions du droit international et du droit humanitaire » par Israël dans ses représailles contre le Hamas, sans remettre en question le processus de normalisation.
Le ministère de la Santé du Hamas a annoncé dimanche un nouveau bilan de 28.176 personnes tuées, en majorité des femmes, enfants et adolescents, à Gaza depuis le début de la guerre.
Celle-ci a été déclenchée par une attaque sans précédent du mouvement islamiste Hamas sur le sol israélien, la plus meurtrière depuis la création d’Israël en 1948. Elle a fait plus de 1.160 morts, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP réalisé à partir de données officielles israéliennes.
Avec AFP