21 novembre 2024
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Important problème de racisme systémique

Canada :

Important problème de racisme systémique

Que ce soit les reproches de l’ONU au gouvernement canadien qui relègue encore ses autochtones dans les réserves dignes du tiers monde, les meurtres non punis de femmes amérindiennes ou ce qui se passe dans plusieurs provinces, le racisme systémique est apparent dans les structures canadiennes. Ce qui se passe actuellement au Canada est un bon exemple d’un racisme systémique débordant de vigueur. Il est parfois facile à voir qu’une société est raciste au niveau de ses systèmes de fonctionnement. Une conjonction d’événements fait que le Canada est dans cette situation. Il y a quelques jours, le premier ministre, Justin Trudeau prononçait un discours aux Nations unies dont la plus grande partie portait sur les tors qu’avaient causés le gouvernement fédéral aux peuples autochtones. S’il fait cet aveu qu’aucun chef de gouvernement canadien n’a fait dans le passé, c’est que les exemples du racisme systémique des institutions canadiennes font actuellement la une des journaux du monde entier. Le journal français, le Figaro, rapportait le 6 octobre que le Canada allait indemniser environ 20 000 enfants arrachés à leur famille pour être placés dans des foyers non autochtones au pays, en Europe et aux États-Unis. Le journal précisait que cette indemnisation venait alors qu’une action en nom collectif contre le gouvernement était en cour depuis 2010. La Commission de vérité et réconciliation publiait en juin 2016, après cinq ans de travail et 7 000 témoignages, un rapport dans lequel il concluait que le Canada avait participé à un génocide culturel en mettant de force 150 000 jeunes autochtones dans des pensionnats pour « sortir l’Indien » d’eux. Cette situation se continue sous d’autres formes de nos jours. Des 30 000 enfants et adolescents placés en foyer d’accueil au cours des dernières années, 48 % seraient issues des communautés autochtones bien qu’elles ne forment que 4,3 % de la population.

Plusieurs rapporteurs des Nations Unies ont aussi affirmé que les autochtones sont encore en 2017 mis dans des réserves dont le niveau de salubrité et les conditions de vie n’ont aucun rapport avec ce qui existe dans la moyenne des municipalités canadiennes. Alors que le Canada arrive parmi les premiers au palmarès du développement humain des Nations-Unies, les autochtones se classent au 60e rang, soit près de plusieurs pays du Tiers-Monde. Ce racisme systémique traverse les générations. La Commission royale Érasmus-Dussault sur les peuples autochtones a montré en 1996 qu’ils sont 90 fois plus susceptibles que les autres Canadiens de vivre sans eau courante. Au début du 21e siècle, on relevait que le taux de chômage moyen des Indiens vivant dans les réserves atteignait 28,7 % alors que celui de la population canadienne dans son ensemble était de 10,1 %. La vérificatrice générale du Canada Sheila Fraser affirmait en juin 2011 que le gouvernement fédéral avait échoué à améliorer les conditions de vie des autochtones. Elle affirmait aussi qu’un nombre disproportionné de membres de Premières Nations n’a toujours pas accès au même titre que le reste de la population canadienne aux services les plus élémentaires. Au niveau de la justice, l’enquête sur 1 200 cas non élucidés de disparition ou meurtres de femmes autochtones répertoriés au cours des 30 dernières années subit actuellement d’importants problèmes de fonctionnement. Cette résistance à coopérer de plusieurs ministères fédéraux se produit bien que ce taux représente une proportion trois à quatre fois supérieure à ce qui se passe dans le reste de la population canadienne.

Ce racisme systémique canadien percole dans les actions des provinces. Là encore, les exemples sont nombreux. La toute récente enquête de Reuters sur la discrimination des non-blancs en Ontario, publiée le 20 octobre, montre des disparités raciales dans son système de mise en liberté sous caution. Les Noirs en attente d’un procès dans les prisons de l’Ontario, y seraient en moyenne plus longtemps que les Blancs inculpés du même crime dans 11 des 16 catégories d’infractions que Reuters examinée. En 2015-2016, les Noirs y auraient passé près de deux fois plus longtemps en détention provisoire pour des infractions liées aux armes. Ils ont également passé 46 % de plus pour les infractions violentes graves et 36 % de plus pour des accusations d’entrave à la justice. Les données montrent aussi qu’entre 2011 et 2016, les Noirs arrêtés et placés en détention étaient plus susceptibles que les Blancs de passer plus d’un an en détention préventive.

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Au Québec, les plaintes de ceux qui avaient peur de se faire accuser de racisme viennent il y a quelques jours de faire changer de cap la commission sur la discrimination systémique. Cette action vient confirmer les propos de l’Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador et des femmes autochtones de la région de Val-d’Or. Ils affirmaient en conférence de presse le 21 novembre 2016 que le gouvernement de la province du Québec abdiquait ses responsabilités envers les Premières Nations. Était alors visée la décision du Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) qui disait le 18 novembre qu’il ne déposerait pas d’accusations dans la très grande majorité des dossiers portant sur de présumés actes criminels qu’auraient commis des policiers provinciaux à l’encontre de femmes autochtones. Seulement 2 des 37 dossiers soumis à la Couronne par le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) auraient donné lieux à des accusations criminelles.

Dans une autre petite communauté au nord-est du Québec, à Sept-Îles, les autochtones forment 80 % des prévenus dans les cours de justice alors qu’ils ne sont que 20 % de la population. Au Québec, cinq fois plus d’enfants autochtones que de non-autochtones sont confiés au Directeur de la protection de la jeunesse (DPJ). Le racisme systémique est donc fleurissant au Canada et il continuera tant que des correctifs pour prendre en compte l’évolution du droit international et les droits universels de l’Homme ne seront pas apportés.

Auteur
Michel Gourd

 




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