L’incertitude demeure quant à la situation de la douzaine de détenus d’opinion de Bejaia dont l’universitaire Mira Moknache et l’avocat Sofiane Ouali. A part ça, tout va bien dans « la nouvelle Algérie » de Tebboune
Arrêtés au courant de la première quinzaine de ce mois de juillet, toutes ces personnes ont été placées, sont placées en garde à vue prolongée au commissariat central de Béjaïa.
Mira Moknache et Me Sofiane Ouali auxquels s’ajoute une liste de dix autres personnes, à savoir Khoudir Bouchlagheme, Belayel Toufik, Malek Boudjemaa et son fils Mokrane, Ben Kerrou Ghilas, Achiche Tahar, Rekkad Lounas, Ismaïl Bouaza, Yuba Menguellet et Ben Ouchene Hakim sont dans l’expectative.
Le même état d’esprit tenaille les familles de ces militants ainsi que les avocats de la défense qui ne savent pas quel traitement leur est réservé par la justice.
Quand les autorités entretiennent statu quo !
Les autorités se conduisent en maitresse des horloges. Les lois et les délais de garde à vue, elles s’en sont affranchis avec la bénédiction du locataire d’El Mouradia. Ce que ne partagent pas les derniers défenseurs des droits humains en Algérie qui s’échinent à comprendre les intentions cachées d’un régime crypto-autoritaire.
Aussi, des interrogations sur fond d’inquiétude sont contenues dans le communiqué, diffusé ce mercredi 17 juillet 2024, par le Comite national pour la libération des détenus ( CNLD). « Des informations font état de la présentation demain jeudi 18 juillet de Me Sofiane Ouali devant le procureur près le tribunal d’Amizour, wilaya de Béjaïa, et ce, après 8 jours de garde à vue », écrit le Cnld. Le collectif de défenseurs des droits humains déplore le statu quo et le flou qui entourent le cas de toutes les personnes arrêtées. « Surtout que les autorisations de visite sont refusées », rappelle le Cnld.
Eh oui pourquoi s’encombrer de respecter les lois quand on peut les bafouer sans qu’aucun parti, ni ONG ou média ne puisse élever la loi.
Revenant sur la genèse de ces affaires, les membres du collectif pour la libération des détenus rappellent qu’en plus de la rétention prolongée en garde à vue de l’universitaire, Mira Moknache (depuis 11 jours), et de l’avocat Sofiane Ouali ainsi que les anciens détenus d’opinion, la répression s’est élargie pour atteindre le lanceur d’alerte Yuva Menguellet (lycéen), Mustapha Akkouche, Hakim Benouchene, Lounes Ghougad et d’autres activistes de la région d’Akbou.
Toutes les arrestations ont été suivies de perquisition des domiciles de ces militants, comme nous l’avions déjà rapporté.
Il convient de signaler que Malek Boudjemaa, un ancien détenu, et son fils, Mokrane ont été arrêtés dans la nuit du 9 au 10 juillet 2024, à 3 heures du matin, à leur domicile, à Tichy. Khoudir Bouchelaghem, quant à lui, a quitté la prison le 15 juin 2024, après avoir purgé la totalité de sa peine de 3 ans de prison ferme.
En Algérie, plus de 200 détenus d’opinion croupissent dans les prisons. Avec ça, des « hommes politiques » vont participer à la mascarade présidentielle du 7 septembre. L’Etat de droit n’est pas pour aujourd’hui.
Samia Naït Iqbal
L’Algérie est devenue une véritable république bananière où les gendarmes et les policiers se comportent exactement comme les Tontons Macoutes de Haïti. L’indépendance de la Kabylie est plus que jamais nécessaire et inéluctable.