Youcef Merahi, romancier, poète et essayiste, s’est éteint à l’âge de 73 ans, après un long combat contre la maladie.
Natif de Tizi-Ouzou, celui que beaucoup appelaient avec déférence « Da Youcef » a rendu son dernier souffle vendredi dernier à l’hôpital privé Mahmoudi de Tizi-Ouzou. Il laisse derrière lui une œuvre marquée par une inlassable quête de sens et une écriture imprégnée de la transmission de la mémoire et du passage du temps.
L’annonce de son décès a suscité une profonde émotion parmi les habitants de sa ville natale et bien au-delà. Les réseaux sociaux, notamment Facebook, ont été le théâtre de nombreux messages de reconnaissance et de compassion.
Une foule nombreuse s’est rassemblée à la Maison de la Culture Mouloud Mammeri, où sa dépouille a été exposée pour un ultime hommage. Conformément à ses souhaits, il a été inhumé dans le cimetière familial de Sikh-Oumeddour, près de Tizi-Ouzou, aux côtés de la tombe de sa mère, après la prière de l’âsr.
Diplômé de l’École nationale d’administration (ENA), Youcef Merahi a eu une carrière brillante en tant que haut cadre de l’administration publique. Il a occupé plusieurs postes stratégiques, notamment celui de directeur de l’administration locale (DAL) à la wilaya de Tizi-Ouzou, avant de prendre la tête du Haut Commissariat à l’Amazighité (HCA). Pourtant, malgré ce parcours exemplaire, il restait un homme tourmenté, partagé entre son devoir professionnel et sa passion dévorante pour l’écriture.
Son œuvre, vaste et variée, embrasse la poésie, la prose, l’essai et la chronique journalistique. Écrivant en tamazight et en français, il a laissé une trentaine d’ouvrages parmi lesquels : De l’absurde au quotidien, Cris en papier, Carnet de nuit, À rebours d’Oran, Dans mon cœur, il n’a plus d’heure (poèmes), Oran, échelle 31 (poèmes), Et l’ombrelle assassine (roman), Kabylie : Tamurtiw, Je brûlerai la mer (poèmes), La Pétaudière (roman) et Tahar Djaout, premiers pas journalistiques (essai).
Son dernier ouvrage, Brie de mémoire, récemment publié à Tizi-Ouzou, porte l’empreinte de la mémoire. Il y restitue avec finesse les souvenirs et les anecdotes de sa ville natale, le mont des Genêts (Tizi-Ouzou), qu’il chérissait tant.
Avec sa disparition, l’Algérie perd une plume engagée, un écrivain passionné et un passeur de mémoire dont l’œuvre continuera d’éclairer les esprits et d’inspirer des vocations.
Rabah Aït Abache