Au Kurdistan irakien, les exploitations pétrolières sont visées par de nombreuses attaques de drones. À Zakho, dans le nord-est du pays, deux assauts ont visé le même champ pétrolier en l’espace de deux jours, le dernier en date ayant eu lieu jeudi 17 juillet.
Aucun de ces actes n’a, pour l’heure, été revendiqué. Des assauts qui se déroulent au moment où le gouvernement régional et les autorités fédérales de Bagdad se disputent le contrôle des recettes d’exportation des gisements kurdes. Mais alors qui a intérêt à s’en prendre à ces installations pétrolières ?
L’attaque de jeudi n’a causé aucun dégât, mais celle de la veille avait contraint l’entreprise norvégienne exploitant le site à suspendre temporairement ses activités sur les champs pétrolifères de Tawke et de Pechkabir. Le même jour, deux autres gisements dans la région ont également été visés. Aucun blessé n’est à déplorer pour l’instant, mais plusieurs bombardements ont provoqué des départs de feu sur les installations.
Les assauts de drones s’enchainent dans cette région riche en pétrole. L’Association de l’industrie pétrolière du Kurdistan (APIKUR), qui représente des compagnies pétrolières internationales présentes dans la région, notamment DNO et Hunt, a condamné les attaques. Mercredi, la majorité de ses membres avait suspendu leur production, entraînant une chute estimée à 70 % de la production quotidienne, qui atteint en temps normal 280 000 barils.
Le gouvernement irakien a cependant annoncé jeudi un accord pour la reprise des exportations de pétrole de la région autonome du Kurdistan.
Des attaques non revendiquées
Les États-Unis, dont une installation a été directement ciblée, ont également dénoncé ces frappes non revendiquées. La responsable américaine a condamné ces attaques qui « mettent en péril la stabilité et l’avenir économique de l’Irak ». « Le gouvernement irakien a le devoir de protéger son territoire et tous ses citoyens », a-t-elle affirmé.
Une enquête a été promise par Bagdad afin d’identifier les responsables. Mais un responsable kurde, ayant requis l’anonymat, a accusé les forces du Hachd al-Chaabi, d’anciens paramilitaires pro-Iran désormais intégrés aux forces armées régulières. Ce mouvement militaire est devenu une force qui compte en Irak. « Nous tenons le gouvernement irakien pour responsable, car il finance les forces du Hachd qui attaquent les infrastructures pétrolières », a-t-il déclaré à l’AFP mercredi.
Avec RFI