23.2 C
Alger
lundi 14 juillet 2025
AccueilCulturesIshem Boumaraf : la montagne chante, la pierre se souvient

Ishem Boumaraf : la montagne chante, la pierre se souvient

Date :

Dans la même catégorie

Festival de Hammamet : la participation de Cheb Mami fait polémique

L’annonce de la participation du chanteur algérien Cheb Mami...

Boycott médiatique du RCD : l’ordre vient d’en haut, dénonce Mazouz

Dans une tribune publiée récemment sur sa page Facebook,...

Azuma : « Marche aussi avec la tête », un récit vrai d’exil studieux

Dans le flot souvent dramatique des récits migratoires venus...
spot_imgspot_img
- Advertisement -

En 2006, des hauteurs rocheuses de Batna s’élève un murmure nouveau, un souffle vibrant et ancestral. Le groupe Tafert dévoile son premier album, Susa, un voyage où la langue chaouie danse avec les vents celtiques et les éclats du rock.

Parmi les trésors de ce disque, Susa s’impose comme une incantation — le violon chante avec la voix, en un écho suspendu qui semble creuser les veines du temps. C’est une onde sonore qui fait frissonner la pierre, un frémissement qui emplit l’air d’une émotion pure, sauvage.

Mais là où la montagne hurle, elle sait aussi chuchoter. La douceur fragile de Berceuse enveloppe l’âme, berce les mémoires et apaise les tempêtes. Une caresse tissée de silences et de lumière, une étreinte où se mêlent l’ombre et la clarté.

Ce contraste, ce duel de feu et d’eau, pose les premières pierres d’une œuvre immense, celle d’Ishem Boumaraf — ce sculpteur de sons, ce conteur d’ombres et de lumières.

Originaire de Batna, enfant des Aurès, Ishem forge ses chants dans la roche et le vent, mêlant la rigueur du conservatoire à la puissance du poème. Sa voix, tour à tour rugueuse et délicate, trace les contours d’une mémoire vivante, inscrite dans chaque note, chaque souffle.

Son parcours soliste s’écrit avec Zazza (2011), brûlot poignant inspiré d’une tragédie vécue, où la langue chaouie devient flamme et offrande. Puis Baba Hfouda (2014), hommage minéral aux tailleurs de pierre de T’kout et récit des douleurs anciennes. En 2020, Daya (Rih n’Mars), plus méditatif, invite à la respiration, au recueillement. Enfin, Ines (2022) éclaire la condition ouvrière avec tendresse et ferveur.

Cinq albums comme cinq sommets dressés sur la ligne d’horizon, où le chant d’Ishem est un cri et une prière, une stèle sonore contre l’oubli. Il ne cherche pas la lumière des projecteurs, mais celle qui habite la pierre et le cœur.

Ishem Boumaraf sculpte l’invisible, taille la mémoire dans le silence.

Et quand il chante, c’est toute la montagne qui se met à vibrer.

Djamal Guettala

Dans la même catégorie

Festival de Hammamet : la participation de Cheb Mami fait polémique

L’annonce de la participation du chanteur algérien Cheb Mami...

Boycott médiatique du RCD : l’ordre vient d’en haut, dénonce Mazouz

Dans une tribune publiée récemment sur sa page Facebook,...

Azuma : « Marche aussi avec la tête », un récit vrai d’exil studieux

Dans le flot souvent dramatique des récits migratoires venus...

Dernières actualités

spot_img

LAISSEZ UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici