C’est la première fois que l’armée israélienne le reconnaît. Le pays manque de tanks, de munitions et aussi de personnel au sein de l’armée. C’est ce qui ressort d’une communication faite par l’armée israélienne devant la Cour suprême du pays.
Un grand nombre de chars ont été endommagés pendant la guerre depuis le 7 octobre dernier, explique ce document soumis à la Cour suprême. Le texte fait également état d’un manque de munitions et de personnel, sans donner plus de détails, rapporte le correspondant de Rfi à Jérusalem.
C’est un aveu qui intervient sous forme de réponse de l’État à la Cour suprême israélienne sur un tout autre sujet. Le débat portait sur une pétition demandant l’incorporation de femmes combattantes dans les unités des blindés au sein de l’armée. Ce n’est pas le moment de mener des expériences sur le déploiement d’effectifs féminins au sein de l’armée, souligne encore le document présenté aux juges. Il faut préciser que par la suite, un responsable militaire a affirmé qu’il s’agissait simplement d’une question de priorités en matière de répartition de ressources militaires.
Mais les médias en Israël soulignent que c’est clairement le résultat des durs combats menés par l’armée à Gaza et à la frontière libanaise depuis plusieurs mois. Et aussi du blocage sur certains types de munitions, notamment de la part des États-Unis : en mai dernier, Joe Biden avait prévenu que Washington ne livrerait certaines armes comme des obus d’artillerie en cas d d’offensive majeure contre Rafah. Cela peut également expliquer la position de l’armée israélienne en faveur d’un cessez-le-feu.
Bombardements sur des civils
Ce mercredi matin, l’armée israélienne a poursuivi ses bombardements sur plusieurs secteurs de la bande de Gaza, tuant au moins neuf Palestiniens, selon un bilan des autorités sanitaires gazaouies, tandis que les chars de Tsahal ont effectué une percée limitée dans Rafah, dans le sud du territoire, selon l’agence Reuters.
Mardi les frappes sur la bande de Gaza, où cinq bombardements, notamment sur une école abritant des déplacés, ont fait 57 morts, selon les autorités locales, après des critiques américaines sur le nombre élevé de victimes civiles.
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a déclaré que l’armée devait « augmenter encore la pression sur le Hamas », auteur d’une attaque sans précédent le 7 octobre contre Israël, qui a déclenché la guerre dans le territoire palestinien.
Selon le bureau des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha), « de multiples frappes à travers la bande de Gaza » ont fait mardi « des dizaines de morts et de blessés ».
L’une d’elles a eu lieu « à quelques centaines de mètres » d’un centre des Nations unies à Deir el-Balah, une localité du centre du territoire qui abrite de nombreux déplacés.
Le département d’Etat américain avait estimé lundi que le nombre de victimes civiles « restait inacceptable » dans la bande de Gaza, où la guerre a fait des dizaines de milliers de morts.
Mardi soir et aux premières heures mercredi, la Défense civile de Gaza, un organisme dépendant du Hamas, a fait état de 57 morts dans cinq frappes israéliennes et de « dizaines de blessés ».
Les frappes ont eu lieu à proximité d’une station-service d’Al-Mawasi près de Khan Younès, sur une école administrée par l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) dans le camp de réfugiés de Nousseirat, près d’un rond-point de Beit Lahia, sur une maison d’Al-Zawaida et enfin sur une mosquée du même camp de Nousseirat, dans le centre de la bande de Gaza, selon la Défense civile.