Les deux judokas d’Algérie engagés aux Jeux paralympiques de Paris 2024, Abdelkader Bouamer (or) et Ishak Ouldkouider (bronze), ont été médaillés, ce 5 septembre à la Champ-de-Mars Arena. Une nouvelle illustration de l’efficacité et la régularité du para-judo algérien. Explications.
C’est ce qu’on appelle un rendement quasiment parfait : deux judokas envoyés aux Jeux paralympiques, deux médailles. Ce 5 septembre, à Paris 2024, l’Algérie a une nouvelle fois démontré son savoir-faire dans ce sport. Pour la sixième édition d’affilée, depuis Athènes 2004, le pays y a placé au moins un athlète sur un podium. Il reste ainsi la seule nation africaine et arabe médaillée en para-judo durant cet événement.
« On combat pour notre drapeau, lance Ishak Ouldkouider, médaillé de bronze chez les moins de 60 kilos, dans la catégorie J2*, après sa victoire par ippon contre le Brésilien Da Silva Thiego Marques. On était fatigué parce que la préparation a été très très longue mais très très bonne. On a réussi à décrocher deux podiums. »
« C’est une sensation inexplicable, jubile de son côté, Abdelkader Bouamer, sacré champion paralympique à 41 ans chez les moins de 60 kilos (J1*), après une victoire par waza-ari arrachée face à l’Iranien Seyed Banitaba Khoram. C’est le fruit de beaucoup de travail, avec le staff technique et le staff médical. L’Algérie est un grand pays de judo. Et un grand pays gagne la médaille d’or ! »
« La prospection est essentielle »
Le Français Larbi Benboudaoud, entre autres champion du monde en 1999 et médaillé d’argent en 2000 à Sydney, n’est pas surpris, lui qui est d’origine algérienne.
« Le judo est un sport très populaire en Algérie. Il y a une vraie culture judo, là-bas, rappelle celui qui est désormais directeur des relations institutionnelles et sportives de la Fédération française (FFJ). Il faut rappeler qu’il y a aussi eu des médaillés algériens aux Championnats du monde et aux Jeux olympiques, comme Amar Benikhlef et Soraya Haddad à Pékin en 2008. Et en paralympiques, ils ont aussi un paquet de médaillés ». Onze dont 5 en or, plus précisément.
« Le judo est un sport ouvert à tout le monde et ça, les Algériens l’ont bien compris puisqu’ils ont des personnes en situation de handicap qui en font et que ça marche bien, poursuit Larbi Benboudaoud. C’est en tout cas important qu’il y ait ces résultats, que ce soit chez les valides, comme chez les paras, parce que ce sont des exemples qui donnent envie à d’autres de s’y mettre ».
Un argument pour convaincre les jeunes non-voyants et malvoyants de se mettre à cet art martial japonais ? « On travaille beaucoup au niveau des écoles chez les non-voyants, détaille Mounia Kerkar, coach de Bouamer et Ouldkouider. Des membres de clubs de judo se déplacent chez les non-voyants. La prospection est essentielle, chez nous. Il y a tout une masse d’athlètes puis on sélectionne. »
La technicienne salue cette efficacité. « On travaille tout le temps, sans arrêt pour ça, savoure-t-elle. À Tokyo, on avait eu une médaille d’or, mais Cherine Abdellaoui n’était pas à Paris. Mais si elle avait été présente, on aurait pu en avoir une de plus ! » Et les supporters de l’Algérie auraient alors pu crier : « One, Two, Three, viva l’Algérie ! »
Rfi