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mercredi 3 septembre 2025
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Kamel Bencheikh : merci au Parlement belge d’avoir tendu la main à Boualem Sansal

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Écrire, c’est résister. Enfermer un écrivain comme Boualem Sansal, c’est enfermer une époque.

Il y a des jours où une démocratie retrouve son honneur. Où une nation regarde plus loin que ses frontières et tend la main à un homme que l’on veut faire taire pour avoir dit la vérité.

Ce vendredi 18 juillet 2025, le Parlement fédéral belge a voté à l’unanimité une résolution exigeant la libération immédiate de Boualem Sansal, immense écrivain algérien, détenu arbitrairement pour ses idées, pour sa parole libre, pour son engagement contre l’islamisme et pour l’universalité des Lumières.

C’est un acte politique, mais c’est aussi un geste d’humanité. Dans un monde qui abdique trop souvent devant les régimes autoritaires, la Belgique vient de dire qu’on ne peut pas emprisonner un écrivain sans que cela n’implique toutes les consciences libres.

Je connais Boualem. C’est mon ami. Je l’aime. Je l’estime profondément. Son œuvre m’accompagne comme elle accompagne tant d’âmes lucides à travers le monde. Il écrit sans haine, mais sans compromis. Il dénonce sans vociférer. Il pense contre lui-même, à la manière des grands esprits. C’est cela, précisément, qu’on veut punir.

En tant qu’écrivain, président du Comité belge de soutien à Boualem Sansal, et membre du bureau exécutif du Comité de soutien international à Boualem Sansal, je salue solennellement les parlementaires belges qui ont déposé cette résolution : Michel De Maegd, Kathleen Depoorter, Benoît Lutgen, Annick Lambrecht, Els Van Hoof et Daniel Bacquelaine. Ils ont agi avec courage, constance, et clarté.

Et je tiens à remercier de manière toute particulière François De Smet, dont l’engagement inlassable a permis que cette résolution voie le jour. Même si son nom ne figure plus dans la version finale du texte, ce combat lui doit énormément.

Au-delà du vote, au-delà du symbole, c’est une question fondamentale qui se pose à chacun d’entre nous : que vaut encore notre liberté si nous laissons tomber ceux qui la paient de leur corps et de leur silence forcé ?

Car oui, l’arrestation de Boualem Sansal est une tragédie, mais c’est aussi une épreuve pour lui d’abord et pour nous tous. Pour nos principes. Pour notre capacité à rester fidèles à ce que nous prétendons être. C’est une ligne de partage entre les démocraties qui se taisent et celles qui se lèvent.

Boualem Sansal incarne une fidélité rare : celle à la vérité, à la complexité, à l’exigence de penser librement. Son œuvre n’appartient pas qu’à l’Algérie. Pas plus qu’à la France. Elle appartient à l’humanité. Et c’est au nom de cette humanité que nous exigeons sa libération.

Il n’est pas seul. Il ne le sera jamais. Sa voix est relayée dans les parlements, dans les journaux, dans les librairies, dans les consciences éveillées. C’est une lumière qu’on ne peut pas enfermer.

Et nous, tant que nous serons libres, nous parlerons pour lui.

Kamel Bencheikh

Kamel Bencheikh, écrivain, président du Comité belge de soutien à Boualem Sansal, membre du bureau exécutif du Comité de soutien international

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3 Commentaires

  1. J’ai toujours un mépris et une certaine animosité envers les marchands du temple ainsi que ceux qui vendent les melons à la sortie des mosquées.
    J’ai entendu parler de Boualem sansal mais jamais lu (c’est comme Céline pour moi ; un haut fonctionnaire de l’état angerien est un signe pour moi)
    Par contre je n’ai jamais entendu parler de Kamel bencheikh. C’est ki cwila ? Alors que mon budget livre est conséquent

  2. Ayavavaaa !!! Là on est carrément dans la 3ibada. « Comité de soutien, « Soutien » le mot est vraiment approprié , comité de soumission aussi »
    Il y a des jours où j’ai envie d’être un tyran. Pas pour enfermer les écrivains, non ni même pour enfermer leurs amis. Ceux qui, à la moindre arrestation, grimpent sur le cercueil pour faire un strip-tease symbolique de leur camarade pour agiter le drapeau de la vertu — et récolter les applaudissements. Bencheikh ne soutient pas Sansal. Il s’élève avec lui, prend la lumière à son reflet. Il nous récite son CV : écrivain, président de ceci, membre de cela. Il ne plaide pas pour un homme, il s’intronise à coups de superlatifs.
    Et moi, qui ne suis membre d’aucun comité, je suis quoi ? Un traître si je ne m’incline pas ? Un salaud si j’ose ne pas pleurer ? Un fasciste si je critique l’icône, même du bout des lèvres ? Ah, la liberté d’expression ! Cette sainte que l’on invoque à condition de ne pas penser de travers.
    Parce que voilà le fond du problème : Boualem Sansal est en prison, donc il faut l’aimer. Il est détenu, donc il a raison. Il est bâillonné, donc ses mots sont des oracles. Et ceux qui pensent autrement doivent se taire, par décence, par solidarité, par réflexe grégaire.
    Mais moi, je ne suis pas solidaire d’une canonisation. Je refuse de brûler un cierge devant une photo noir et blanc de Sansal façon saint laïc. Je ne veux pas tirer sur l’ambulance — mais je me permets de dire que la sirène est un peu trop forte. Je n’ai rien contre l’homme. Mais tout contre le réflexe : celui qui consiste à sanctifier l’écrivain dès qu’il est persécuté, à lui prêter une sagesse universelle, à le transformer en buste républicain vivant.
    Sansal est en prison. C’est grave. Inacceptable. Mais ce n’est pas une dispense de débat. Ce n’est pas un certificat d’infaillibilité. Il faut pouvoir soutenir un homme sans idolâtrer son œuvre. Pleurer une injustice sans se museler soi-même. Résister — y compris au consensus.
    Et puis, soyons honnêtes : l’indignation est devenue une stratégie de carrière. Il ne suffit plus d’écrire des livres. Il faut les écrire en souffrant, les signer en exil, les lire devant des caméras. L’écrivain libre est suspect. L’écrivain bâillonné devient sacré.
    Bencheikh le sait bien. Il ne nous parle pas seulement de Sansal. Il parle de lui. Il brandit l’amitié comme un insigne. Il s’enroule dans le drapeau de la justice pour qu’on voie bien son profil. C’est beau, un écrivain qui soutient un autre écrivain. Mais c’est encore plus beau quand l’écrivain qui soutient parle un peu moins de lui.
    Alors non, je ne suis pas dans le comité. Je ne suis pas dans le bureau exécutif. Je ne suis dans rien du tout. Et c’est peut-être ça, ma liberté

  3. Sansal est il reellement un ecrivain
    Si oui, alors pourquoi s’aventurer dans les zones marecageuses de la politique et faire des declarations non patriotiques .
    L’Algerie n’a rien prit aucun territoure au Maroc
    L’Algerie a combattue et negociée avec la ‘,France les frontieres detenues par la France coloniale.
    L’indigenge du vocabularies de Sansal me font router qu’il soit un vrai ecrivain .
    Sansal n’a fait aucune declarations et n’a adopté aucune position politique lorsque ce dernier etait directeur au Ministere de l’industrie .
    Sansal s’est gave et rassassié a la mamelle de l’Algerie et maintenant ça crache sur l »assiette ..

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