« Aujourd’hui, ma mère est morte. Je ne peux pas la voir, la pleurer, ni la saluer et l’enterrer, car vous m’avez banni de mon foyer et m’avez interdit de revenir dans mon pays ».
Par cette phrase, Kamel résume toute une partie de nos concitoyens privé implicitement de leur droit, sans être accusés, par l’aveuglement idéologique. Aujourd’hui, lui demain sera qui ?
Cependant, c’est toujours affligeant de lire des commentaires pleins de haine (contre soi-même), sur les réseaux sociaux, je lis avec bcp de regrets quelques éclairés (dits intellectuels) qui infligent et soutient un discours nationaliste (que je comprends), mais sans respecter l’alternance, la critique, la contradiction comme l’a écrit un philosophe : « si tout le monde pense la même chose, donc personne ne pense ».
De plus, pourquoi ce discours exclut, renie, etc., l’autre comme une pensée ou une personne, qui n’est plus dans « la pensée unanime » ? Nous avons perdu la notion de débattre avec un discours contradictoire.
J’ai l’impression que nous reproduisons la même histoire depuis des millénaires, le dernier en date c’est la guerre de libération nationale. Comment peut-on excommunier quelqu’un sans l’offrir une place dans le débat ? En plus, ce discours : « il est comme eux » (l’autre) !
C’est quoi « eux » ? Qui définit ce « eux » ? C’est quoi cette élite qui n’est pas capable de s’affranchir du dogmatisme « religieux et nationaliste » et d’offrir des idées qui enrichissent, qui font vivre la cité et non pas qui le font scléroser.
Cet acharnement contre Kamel Daoud et Boualam Sansal, etc., est une anomalie qui affecte la pensée et montre l’impuissance de cette élite de produire une pensée qui construit une culture citoyenne pour offrir des nouveaux élans à une « Algérie nouvelle ».
Yazid Haddar
Je présente mes sincères condoléances à Kamel Daoud