22 novembre 2024
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Kamilia Hadj Saïd : une belle championne au cœur de lionne

 

C’est assis dans le salon vintage de notre ami commun Adel que nous rencontrons pour la première fois Kamilia Hadj Saïd. Cette belle jeune dame de 29 ans, native de Chéraga (commune à l’ouest d’Alger), au pas souple tel celui du félin et au courage d’acier vient d’être sacrée championne du monde de karaté Shotokan en kata individuel à Pardubice en République Tchèque.

Elle arrive, solidement arrimée au bras de son mari Azzou, rappeur de la première heure, célèbre sur la place.

Une force tranquille émane d’elle, probablement puisée dans le massif forestier de Yakouren (Kabylie) duquel elle est originaire. Affable courtoise et sereine, elle captive l’assistance dès son arrivée  parlant de sa passion, le karaté.

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Il faut rappeler qu’étant 4e dan dans la discipline, coach 3e degré équivalent à entraineur national, détentrice de plusieurs titres continentaux et mondiaux, puis également diplômée en journalisme option radiotélévision (master I de l’ITFC), elle jouit de la maitrise de son art et de la capacité à en parler. Très à l’aise Elle accepte de répondre à nos questions.

Le Matin d’Algérie : Vous venez d’être sacrée championne du monde de karaté Shotokan en kata individuel en République tchèque où vous avez représenté l’Algérie. Pouvez-vous nous en dire plus sur cette discipline ?

Kamilia Hadj Saïd : Tout d’abord, il s’agit de savoir qu’une compétition de karaté comprend une compétition Kumité et/ou une compétition Kata. Le kumité est le combat conventionnel entre deux adversaires. Le kata par contre est le combat contre un adversaire fictif. Il nécessite plus d’entrainement que le kumité et consiste à exécuter une suite de gestes codifiés en combinant stabilité, vitesse, force, agilité et précision.

Le Matin d’Algérie : Et que représente le tournoi WKF de première Ligue ?

Kamilia Hadj Saïd : C’est la compétition la plus importante dans la discipline. Plusieurs tournois sont organisés durant l’année dans diverses villes du monde. Elle regroupe les 32 meilleurs  athlètes selon le classement (ranking) de la WKF. Pour ma part je suis classé 21ème. Le classement dépend essentiellement des victoires et du nombre de participations aux diverses compétitions.

Le Matin d’Algérie : Comment avez-vous atteint un tel niveau ? Pourriez-vous décrire sommairement votre parcours à nos lecteurs ?

Kamilia Hadj Said : Durant ma première année d’école primaire j’avais pour habitude d’accompagner  mon père qui conduisait mon frère Amir à son entrainement de Karaté. Je me tenais en dehors de la salle et me contentais d’attendre mon frère. Un jour le décidai d’assister à la séance et d’observer. Ce fut le coup de foudre. Je ne cessais alors, d’harceler mon père pour qu’il m’inscrive. Ce qu’il fit. C’est à partir de là que débuta l’aventure.

Le Matin d’Algérie : Et votre frère Amir qu’est-il devenu ?

Kamilia Hadj Said : Il a été champion d’Algérie quelques années dans les catégories benjamin, minime et cadet puis fut contraint d’abandonner le sport suite à un accident mortel de moto en 2010.

Le Matin d’Algérie : Vous avez donc continué à porter le flambeau ?

Kamilia Hadj Said : Oui effectivement. J’ai commencé dès de 2007, à peine âgée de quatorze ans et demi, à voyager avec les séniors. Au championnat arabe en Libye je décrochai la médaille d’or en kata et d’argent en kumité dans la catégorie des moins de seize ans. Les titres et les victoires s’enchainèrent : médailles d’or, d’argent, de bronze dans différentes compétitions : Jeux méditerranéens, championnats arabes, d’Afrique, du monde universitaires, jeux islamiques,  etc… Vous trouverez la liste de tous mes trophées sur ma page Facebook.

Le Matin d’Algérie : Et tout cela dans le cadre de la Fédération algérienne de karaté ?

Kamilia Hadj Said : Oui bien sûr sauf ma dernière participation au championnat du monde en République tchèque durant laquelle j’ai représenté l’Algérie et décroché le titre de championne du monde. Elle le fut à titre personnel avec le soutien et le concours de ma famille.

Le Matin d’Algérie : Pourquoi pas sous l’égide la Fédération algérienne de karaté do ?

Kamilia Hadj Said : Je n’en sais rien.

Le Matin d’Algérie : Dans le même ordre d’idées, étant donné l’importance de la participation de l’athlète dans le classement (ranking) de la WKF pourquoi étiez-vous absente de la compétition à Baku en Azerbaïdjan et en Turquie aux Jeux islamiques alors que vous êtes classée 21e dans le ranking de la WKF ?

Kamilia Hadj Said : Vous savez, c’est une question qui m’est posée sans cesse. Mais elle ne m’intéresse pas. Ce genre de polémique ne sert pas le sport en général et notre art en particulier. Ce qui m’importe c’est l’avenir.

Le Matin d’Algérie : Et c’est quoi l’avenir pour vous ?

Kamilia Hadj Said : C’est tout d’abord le championnat du monde en 2023 comme futur proche. Puis à moyen terme, penser à transmettre ce que j’ai appris après tant d’années  d’abnégation, d’efforts, de labeur et de sacrifice aux générations futures.

Le Matin d’Algérie : Qu’avez-vous à leur dire justement à ces jeunes ?

Kamilia Hadj Said : Rêvez et traquez vos rêves sans vous se lasser ni vous essouffler !

Entretien réalisé par Djalal Larabi

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