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jeudi 29 mai 2025
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Karim Tabbou : assumer notre responsabilité historique en résistant

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Comme chaque lundi, j’ai accompli hier matin l’obligation de signature sur le registre de mon contrôle judiciaire au niveau de la caserne relevant de la sécurité intérieure, écrit Karim Tabbou dans cette tribune publiée ce jour sur les réseaux sociaux.

Cette mesure, arbitrairement imposée depuis plus de deux ans, incarne une stratégie de pression visant à me faire renoncer à mes convictions et à mon engagement pour un véritable changement démocratique en Algérie.

Par l’instrumentalisation honteuse de la justice, le pouvoir tente de dissuader toute voix critique, d’étouffer l’expression libre et de criminaliser l’opinion. Ce contrôle judiciaire abusif n’est pas une exception. Il s’inscrit dans un dispositif plus vaste de répression politique, qui se déploie à travers l’ensemble du territoire.

Lundi 26 mai 2025 : chronique d’un pouvoir fondé sur la peur

Les régimes autoritaires, par leur nature violente et imperméable à toute forme de remise en question, considèrent que leur survie repose exclusivement sur le maintien de la société dans un climat permanent de peur, de contrôle et de surveillance.

En Algérie, cette dynamique se manifeste depuis plusieurs décennies par un arsenal répressif spécial.

Le pouvoir s’appuie sur les mêmes mécanismes : harcèlement judiciaire, précarisation économique, chantage social, limitation des libertés publiques, censure des médias indépendants, et répression brutale des mouvements sociaux.

Ces techniques sont autant d’outils pour briser toute velléité de résistance ou de contestation citoyenne.

La manipulation et la propagande occupent une place centrale dans cet arsenal.

Le pouvoir ne recule devant rien pour fabriquer des rumeurs absurdes, fomenter des scandales artificiels, ou détourner l’attention de l’opinion publique par des affaires grotesques destinées à provoquer stupeur, dérision ou psychose collective.

Citons par exemple

La sordide histoire de femmes voilées signalées dans plusieurs régions du pays, qui auraient attaqué des enfants pour leur injecter des substances somnifères afin de les kidnapper;

La surmédiatisation de l’insolente histoire du « chat » montant sur la tête de l’imam pendant la prière;

Les polémiques autour du prix du café ou de la pomme de terre;

L’importation de moutons de Roumanie,

Ou encore la campagne ridicule de « purification » des cimetières contre la sorcellerie dans plusieurs wilayas.

Ces opérations ne sont pas anecdotiques. Elles participent d’une stratégie d’ingénierie sociale qui vise à maintenir la population dans un état de peur constante et de déconnexion des véritables enjeux politiques.

La fabrication de l’ennemi extérieur : un classique de la répression

Un autre levier récurrent du pouvoir est la création d’un ennemi extérieur imaginaire. Ce subterfuge sert de justification aux politiques liberticides et permet de d’affaiblir toute opposition interne en l’accusant de connivence avec des forces étrangères.

Ce stratagème, est un outil de désinformation efficace qui renforce l’endoctrinement et affaiblit la cohésion sociale.

Le pouvoir algérien prétend ainsi être le seul garant de la stabilité, en agitant des menaces extérieures souvent fictives pour étouffer les revendications internes.

L’espace du débat critique est ainsi verrouillé, et la contestation assimilée à la trahison.

L’impasse politique et diplomatique

Depuis l’interruption violente du processus démocratique déclenché par la révolte populaire d’octobre 1988, l’Algérie est enfermée dans une logique de contrôle policier. Chaque tentative d’ouverture ou d’alternance est réprimée, et chaque réveil citoyen est réduit au silence.

Sur le plan diplomatique, le pays subit un isolement croissant. L’échec des dernières initiatives diplomatiques, l’affaiblissement des alliances stratégiques et l’absence de leadership sur les dossiers régionaux placent l’Algérie dans une position de vulnérabilité sans précédent.

Vers un sursaut citoyen : l’urgence de rompre le cycle

Aujourd’hui, nous sommes face à un carrefour historique. Deux voies s’offrent à nous :

Céder à la peur et laisser le pouvoir nous entraîner plus loin dans la crise,

Ou assumer notre responsabilité historique en résistant, pacifiquement mais fermement, pour construire un véritable État de droit.

Rompre ce cycle nécessite un travail de déconstruction des narratifs imposés par le régime. Il nous faut sortir de la sidération, dépasser nos traumatismes collectifs, et restaurer la confiance dans l’action collective. Cela passe par :

Le soutien aux détenus d’opinion,

La protection des libertés individuelles,

La dénonciation des lois liberticides,

La reconquête de l’espace public et médiatique,

L’engagement dans des formes de mobilisation non violente et démocratiques

Loin des faux clivages, loin des diversions identitaires ou religieuses, nous devons retrouver notre unité autour de valeurs fondamentales : la justice, la liberté, la dignité humaine, et la souveraineté populaire.

Gloire aux martyrs.

Soutien indéfectible aux détenus d’opinion.

Vive l’Algérie libre, juste et démocratique.

Karim Tabbou

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3 Commentaires

  1. Ti as genouille’ vendredi ou pas? Combien de fois? Pourquoi resister, c’est un destin ou quoi? Et pourquoi pas eradiquer ce mal percu ou reel? I(ncroyable, une veritable addiction !!!

  2. @ magnus et ses commentaires MINUS…OU quand la bicyclette de TROIE polue par ses jugement DÉBILES et totalement à contre courant, les espaces d’expression libre…

  3. Karim Tabou est brillant et un puzzle. Son affiliation au wahabisme laisse tres peu
    d’ouverture vers le secularisme. A la fin de la journee, je ne sais qui est ce personnage.
    Peut etre juste Un Kabyloche!

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