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Kassamen : un couplet hostile à la France rétabli par Tebboune

Tebboune

Abdelmadjid Tebboune a signé un nouveau décret présidentiel qui rétablit un couplet de l’hymne national Kassamen faisant référence à la France en tant que colonisateur de l’époque. Il avait été «retiré » en 1986 par Chadli pour des considérations politiques.

Enième signe du raidissement des relations entre Alger et Paris. Tebboune vient de signer un décret qui remet un couplet très critique de la France coloniale  dans l’hymne national Kassamen. Ce couplet comminatoire qui se justifiait en temps de guerre d’indépendance a été retiré par le président Chadli Bendjedid et donc disparu des cérémonies officielles.

Voilà donc Tebboune, pour se donner une épaisseur politique, le remet en avant. Pourquoi Tebboune remet en cause aujourd’hui ce que Chadli Bendjedid a fait en 1986 ?

Ce couplet met directement en cause la France

« Ô France ! le temps des palabres est révolu
Nous l’avons clos comme on ferme un livre
Ô France ! voici venu le jour où il te faut rendre des comptes
Prépare-toi ! voici notre réponse
Le verdict, notre révolution le rendra
Car nous avons décidé que l’Algérie vivra »

«Réactivier ce couplet maintenant est du pur populisme ! Comment ce gouvernement peut-il être autant aveugle ? Il y a 5 millions d’Algériens en France et nos gouvernants se plaisent à faire de la surenchère », analyse un ancien député. Concession au courant islamo-baathiste ? Pas seulement. Cet acte vient confirmer une énième crise politique non révélée entre les autorités algériennes et la France. Finis donc les assauts d’amitié ! Ce énième volte-face renseigne sur la nervosité qui règne dans l’état-major de Tebboune. « Pour moi, Tebboune est son équipe dirigent le pays au doigt mouillé, un jour ils disent oui et un autre jour non, Leur manque de clairvoyance est affolant ! Je m’inquiète beaucoup surtout. Les gouvernants cultivent dangereusement un déni des réalités d’abord nationales mais aussi internationales, nous confie un économiste introduit à Alger. Personnellement je suis en train de liquider mes affaires pour partir, je ne vois rien de bon ».

Pour les autorités, l’enjeu est ailleurs : dans la rente mémorielle. Quoi de plus pratique pour chatouiller l’orgueil national que se rétablir ce couplet et de surfer sur le passé pour faire  oublier un présent peu reluisant ?

Yacine K.

 

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