Jeudi 10 janvier 2019
Khadidja Benhamou, une fierté algérienne
Comment garder le silence devant cette déferlante de racisme sur les réseaux sociaux contre la nouvelle miss nationale, incarnation de la beauté saharienne et de la diversité algérienne ? Face à ces critiques dévastatrices, la presse mondiale s’indigne et se scandalise. L’image internationale de notre pays en prend un coup.
La styliste, la femme que je suis tout simplement, est en colère et s’insurge contre ces attaques injustifiables. Les défilés de haute couture, dans les grandes capitales, déclinent des vénus de toutes les couleurs. Chaque culture participe au concert planétaire avec ses singularités locales. Il est définitivement révolu le temps où les canons de la beauté se fardaient uniquement de blancheur. Il faut faire preuve d’une perfide ignorance pour oublier que la société algérienne est, depuis toujours et pour toujours, africaine, berbère, touareg, arabe, et que son cœur adrarien palpite de son authentique ancestralité. Que savent certaines femmes, fascinées par les artifices de la modernité, de l’histoire réelle, de la géographie réelle, la beauté réelle, dépouillée des fadeurs superficielles ?
La nouvelle miss est née dans la ville d’Adrar, carrefour de civilisations si anciennes que leurs vestiges remontent à la préhistoire, plaque tournante des caravanes et des transhumances sahéliennes, centre de rayonnement scientifique et théologique. L’Adrar ne signifie-t-il pas « montagne » en amazighe ? Une montagne génératrice d’une culture multimillénaire, de sublimités héréditaires, de merveilles vestimentaires, de parures extraordinaires. Et des beautés brunes lovées dans leurs gandouras fascinantes et leurs écharpes tourbillonnantes.
Cette beauté intrinsèque du sud, je la vois majestueuse, drapée d’une melhfa bleue touareg, coiffée de chèches multicolores, parée d’une croix d’Agadez et de bijoux argent, visage d’étain dans sa sérénité magnétique, regard pur et lointain dans son infinité désertique. Voici ma vision, je la sais envoûtante. Des femmes intelligentes, par bonheur, s’activent et se solidarisent. Khadija Benhamou est une fierté algérienne.