Vendredi 4 décembre 2020
La communication officielle, l’autre maladie algérienne !
Les Algériens sont excédés par la désastreuse communication qui entoure l’état de santé du président Abdelmadjid Tebboune !
Un maillon de la chaîne manque terriblement et cela a créé de l’angoisse chez eux. Depuis, bientôt, plus d’un mois, ils n’ont pas revu le raïs! Le raïs, c’est la tête du pays, c’est le leader, c’est le capitaine de bord du grand bateau algérien! Ce dernier a, pour rappel, raté le référendum sur la Constitution ainsi que les festivités commémoratives du 1er Novembre.
De même, plusieurs dossiers sensibles tels que la décision de réouverture des frontières internationales, fermées depuis le mois de mars à cause de la pandémie du COVID-19, la loi de finances, la promulgation de la nouvelle Constitution, la crise économique aux portes, le dossier frontalier épineux du Sahara occidental, etc., l’attendent sur son bureau, au palais d’El-Mouradia.
L’Etat étant à l’arrêt et le destin du meneur du jeu semble jusque-là inconnu, du moins en apparence. Mais, enfin, une nouvelle tombe comme une goutte de pluie en pleine sécheresse, au grand bonheur des millions d’Algériens inquiets! « Le président va rentrer au pays dans les tout prochains jours ». Or, aussi laconique qu’étrange, le communiqué de la présidence jette de l’incertitude dans les cœurs plus qu’il n’en enlève. Au lieu d’apaiser les consciences, il les a enflammées, troublées, rendu quasi sceptiques.
Chose ayant ravivé quantité de folles rumeurs dans la rue, le plus souvent relayées par les réseaux sociaux. La vox populi qui y a élu domicile, n’attend que cela pour partir de plus belle dans ses pronostics dramatiques et son intox. L’attente oui, mais pour combien de jours exactement pardi? Trois jours? quatre? une semaine? deux ? Un mois? Aucune réponse, le suspens est entretenu comme dans un film d’Alfred Hitchcock.
Les aiguilles de la montre marchent et les jours galopent, mais rien n’apparaît à l’horizon. Cherchez l’erreur ? La communication officielle est en panne. Les ennuis commencent car la communication informelle devance celle des officiels, encombrés dans leurs maroquins. Pour cause, ces officiels censés avoir pour mission de communiquer ne communiquent pas! Ils sont là en train de regarder le peuple qui les regarde à son tour, dans un jeu de miroirs qui laisse plus d’un pantois, dubitatif, sceptique.
Comment convaincre un jeune de Bab El Oued, par exemple, que les choses marchent sérieusement en haut lieu, quand on ne peut pas avancer une date exacte, comme celle du retour du premier magistrat du pays au pays ? Cela trouble au plus au haut point, ici et ailleurs. C’est-à-dire, les Algériens de l’intérieur et surtout ceux de la diaspora, bloqués, en longue attente de l’aval du président pour que les avions atterrissent de nouveau sur le tarmac de nos aéroports!
«Mais pourquoi tout ça ? proteste un internaute, avant de formuler son vœu qui s’apparente plutôt à un ordre, de cette façon : « Montrez-nous, s’il vous plaît, le raïs dont on entend parler matin et soir au journal télévisé !
Nous avons passé plus de six ans à écouter lire les lettres et les messages envoyés par Bouteflika à son peuple pour lui dire qu’il est en bonne santé, et vous connaissez tous la suite. Mais, maintenant on ne veut pas renouveler pareil scénario, on ne veut pas être des moutons de Panurge, on ne veut pas être des spectateurs de notre propre déchéance, de notre faillite».