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La conférence-débat du RCD interdite par le wali de Batna

Atmane Mazouz

Atmane Mazouz

Le régime vient encore une fois de s’illustrer en interdisant une conférence du RCD à Batna. Le fait n’est pas nouveau sous le sombre règne d’Abdelmadjid Tebboune.

C’est le fait du prince. Ainsi, ce pouvoir qui se pique de valeurs démocratiques et de vouloir organiser une présidentielle transparente n’est même pas capable d’accorder une salle pour un parti légal !

Le wali de Batna vient de signifier son refus au président Atmane Mazouz d’organiser une conférence-débat à Batna. L’information est rendue publique ce jeudi par le Rassemblement pour la culture et la démocratie.

Il y a quelque chose de l’ordre de l’arbitraire le plus abouti dans cette décision d’un wali censé respecter la Constitution.

Ce refus est en réalité l’expression de cette volonté non seulement d’empêcher un parti d’opposition de porter sa parole aux citoyens, mais il y a pire. Il est manifeste que le régime entend confiner le RCD à la seule région de Kabylie. L’objectif est non seulement de le couper des autres régions mais par-là même de rendre imperméable les autres wilayas aux discours de ce parti démocratique.

Avec cette interdiction, tout porte à croire que la présidentielle du 7 septembre s’apparente à un simple plébisicite du locataire du palais présidentiel. Le régime n’entend aucunement laisser la porte ouverte aux débats et à l’expression de l’opposition.

Fait lamentable, à l’heure où nous écrivons ces lignes, aucun parti dit démocratique ne s’est solidarisé avec le RCD ni dénoncé cette interdiction.

Sofiane Ayache

Lire ci-dessous le communiqué du RCD

Un autre verrou pour une présidentielle fermée Le RCD vient d’être saisi par le wali de Batna et les services de la Wilaya pour lui signifier l’interdiction d’une conférence-débat que devait animer son président, Atmane Mazouz , le samedi, 22 juin 2024 à la salle An-Nasr de la capitale des Aurès (Batna).

La demande d’autorisation déposée par le représentant du parti à Batna était accompagnée par un accord favorable, signé du premier responsable de la ville, de la disponibilité de la salle. Ce refus qui invoque à la fois des travaux dans la salle et « de supposées menaces sur l’ordre public » est inédit, d’autant que le pays est en pleine campagne électorale pour une présidentielle anticipée.

Il y a deux semaines seulement, cette même salle a abrité une conférence d’un parti islamiste soutien attitré de l’actuel locataire d’El Mouradia pour un deuxième mandat. Le RCD qui dénonce ce deux poids deux mesures et cette énième entrave à ses activités publiques tient à témoin l’opinion publique sur la poursuite d’une politique répressive à l’égard de tous ceux qui ne montrent pas patte blanche quant au nouveau holdup électoral qui se prépare pour septembre 2024. Dans cette même ville, le 27 janvier 1990, la tenue d’une conférence organisée par le RCD a été empêchée par les sbires de l’ex FIS.

En ce temps là, il y a donc 34 ans, l’organisation des conférences n’est pas soumise qu’au préalable de leurs déclarations. Le système politique qui est resté le même considérait que l’ennemi qui disputait son maintien est le camp démocratique du moment que les autres (les courants islamistes) sont issus, comme lui, de la même matrice idéologique.

Le pouvoir en place pensait qu’il fallait juste gérer le degré de violence des islamistes pour faire peur aux autres et sauver le système des privilèges après les émeutes d’octobre 1988.

Le résultat, on le connait : un pays ravagé par le terrorisme, des dizaines de milliers de morts et une régression sociétale sans pareille. Autre temps, autres mœurs, mais l’objectif est le même: maintenir le contrôle de la société par l’exclusion du peuple algérien des décisions qui engagent son avenir.

A bas la répression et l’autoritarisme, Vive l’Algérie libre et digne.

Alger, le 20 juin 2024 Le RCD

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