Samedi 11 mai 2019
La conscience de la rue contre le complot des rats
Dans une société où les personnes voient leur droit à la conduite de leur propre vie démenti, la ponctualité des manifestations du peuple dans les rues affirme que c’est dans la pratique des valeurs nobles comme la solidarité, la fraternité, la justice et le service bénévole de son semblable que le peuple corrige son destin.
Le mouvement de protestation, le plus important en Algérie depuis l’indépendance, a été déclenché le 22 Février 2019 par l’imposition du cinquième mandat de la honte par des personnes anticonstitutionnelles. Ce mouvement a fait renaître la conscience chez les jeunes. Nous pouvons dire que les manifestations des vendredis montrent que les Algériens ne sont pas en train de dormir dans «le landau extraordinaire des dirigeants corrompus».
La conscience de la rue veut voir tous les Algériens, de toute origine, vivre dans la liberté et profiter d’une vie juste dans la dignité et le respect. Nous savons que la politique de l’indifférence, l’immobilisme et la marginalisation conduisent les jeunes, et spécialement les étudiants sans emploi, à renoncer à la vie et constituent un obstacle au développement de la nation. Dans notre histoire contemporaine nous avons un bon exemple.
Au début des années 1970, Boumediene s’appuyait sur la jeunesse estudiantine pour mener ses réformes, notamment la nationalisation des hydrocarbures et la réforme agraire de 1971.
Les étudiants sont l’espoir de la nation. Pendant la révolution les jeunes étudiants et les lycéens ont laissé les bancs des écoles pour joindre le maquis. L’étudiant Taleb Abderrahmane est un bon exemple. Ce chimiste quitte l’université. Il rejoint la zone autonome d’Alger pour fabriquer des explosifs dans des laboratoires de fortune. Considéré comme l’artificier du «réseau bombes» durant la bataille d’Alger, il est condamné à mort par le tribunal permanent des Forces armées d’Alger le 7 décembre 1957. Il est exécuté le 24 avril 1958, à l’aube. Le jour de son exécution, il dit à l’imam désigné par l’administration coloniale pour lire la Fatiha: «Prends une arme et rejoins le maquis pour libérer ton pays».
A la manière de Taleb, nos étudiants disent à Bensalah « Vous êtes un dirigeant fantoche désigné par le grand chef du gang. Le Peuple vous refuse. Démissionnez pour le bien de la Nation. Soulevez le drapeau du pardon et rejoignez le hirak pour éviter d’être pris pour un rat»
A cette époque, le cercle Taleb Abderrahmane était un lieu où les étudiants des années 70 se rassemblaient pour causer politique. Un jour, un étudiant discourait : une partie de notre jeunesse est comme un morceau de viande entre les chats. Grace à Dieu ce morceau de viande se transforme en souris. Cette souris réussit à fuir des intentions méchantes des chats. Elle rejoint la montagne. Le temps passe, cette souris met au monde des souris qui deviennent rat. Une partie de ces rats rongent l’Algérie d’aujourd’hui.
Aujourd’hui, un jeune du hirak maitrisant l’outil informatique compare les corrompus du système qui rongent l’Algérie d’aujourd’hui aux rats du système informatique.
es rats sont des outils d’administration à distance, connus sous leur nom anglais Remote Administration Tool ou son abréviation RAT. Ceux sont des logiciels informatiques qui permettent la prise de contrôle à distance d’un ordinateur.
Un RAT peut être utilisé à des fins malintentionnées quand il est exploité par un pirate pour s’introduire dans un ordinateur à l’insu de son propriétaire. Il pense que l’Algérie était administrée à distance par des personnes résidentes en France ou au Canada. Un autre étudiant spécialiste en sociologie nous informe que le peuple, mécontent et dégoûté de sa vie quotidienne, voit en Gaid Saleh le charmeur des rats du système qui rongent les deniers publics. Il nous raconte ses idées comme suit. La légende du «Charmeur de Rats » est connue dans la culture Allemande par sa face politique. C’est en 1284 qu’un homme d’une étrange allure, vêtu d’un costume coloré, fit son apparition à Hameln. Il prétendit exercer le métier de chasseur de rats et promit de libérer la ville des souris et des rats qui détruisent les ressources agricoles. Alors, le charmeur de rats sortit de sa poche une petite flûte et siffla. Aussitôt, les rats et les souris accoururent de toutes les maisons et se rassemblèrent autour de lui. Il les conduisit à la Weser et pénétra dans l’eau. Les animaux rongeurs le suivirent et périrent noyés. Nos rats ne sont pas noyés dans la mer. Certains sont verrouillés au pénitencier d’El-Harrach et d’autres vont les suivre par la force du hirak.
La politique est pleine de déception et la vie est pleine de surprises, d’espoirs et de miracles. Certains politiciens et militaires pensent qu’ils sont des maitres absolus ou même des dieux dans un empire chimérique. Ils ne réfléchissent pas. Ils sont commandés par les désirs et les ambitions. Ils oublient que le temps a une mémoire. Ils ne prennent jamais en considération la notion de temps et ne regardent jamais leur trace dans le passé. Ils ne se rendent pas compte de leurs actes et leurs paroles. Ils oublient que le temps a ses dossiers comme la justice a les siennes. Le temps c’est hier et demain. Le présent est entre ces deux bornes. La face cachée du temps est la vraie mémoire de nos actes et nos pensées. Ce qui se passe dans mon pays ces jours-ci reflète la face cachée du temps.
Les politiques font n’importe quoi pour éviter un faux pas. Les politiciens sous le règne de Saïd Bouteflika font la même chose aujourd’hui.
Qui est donc Saïd ? Voilà la première question qui s’impose lorsque l’on entend ce nom. À la première réception l’on ne saurait peut-être pas orthographier tout à fait correctement cette énigme. Il est né en 1958 à Oujda. Il a fait ses études à l’école polytechnique d’El Harrach. D’après ceux qui l’ont connu à l’école, il n’était pas un étudiant brillant. Il a exercé la fonction d’assistant avant l’arrivée de son frère au pouvoir. Comme tous les étudiants médiocres il milite comme syndicaliste au sein de l’UGTA. C’est la seule raison qui le rapproche de Sidi Saïd. Quand j’entends le qualificatif conseillé je me marre et je dis : Pauvre Algérie.
Ouyahia est un simple pion de Saïd. Si ce pion est condamné par la justice de Sidi M’hamed, il commencera son premier discours politique aux prisonniers du pénitencier d’El-Harrach par les phrases suivantes : «Comme c’est agréable de me voir parmi vous. Je vous annonce une bonne nouvelle. La rue vous passe le bonjour. Je suis très heureux en ce moment. Les grands d’hier sont là. Ils vont vous donner des conseils et instructions. De ce lieu respectable, nous allons travailler ensemble pour combattre a corruption et faire de notre mieux pour établir un Etat de droit.
Nous ne faisons pas de promesses dans ce lieu bienfaisant. Ce que nous proposons de ce lieu, c’est un plan pour créer le paradis en Algérie. Nous rendons au peuple qui crie dans les rues sa dignité et son honneur. Nous allons appliquer le programme de Papa une fois sortis de ce lieu agréable. Le hirak va voter pour moi comme président de la République aux prochaines élections.
Sous ma gouvernance le peuple va consommer du yaourt importé de France. Je ferai un changement radical dans la politique. Je demanderai à Chab Mami de composer un nouveau rythme pour notre hymne national. Ma personne n’aime pas les rythmes patriotiques. Notre hymne est trop révolutionnaire et la France n’a jamais accepté sa musique. J’ai bien dit dans le passé que l’Algérie était un grand cabaret où les hommes comme vous expérimentent les danses de mode.
Quand j’étais ministre de la Justice, l’homme de la rue parlait du gouvernement de Mickey. Puisque je suis dans ce lieu historique, moi Si Ahmed qui a exercé la fonction de ministre de la justice, je vais vous raconter l’histoire du gouvernement de Mickey. Cette appellation repose sur des faits vécus par un policier qui croyait en mon système juridique. Il le défendait avec foi et conviction croyant qu’il était légal et juste. Je vous avoue de ce lieu honorable que ce policier était honnête et droit. C’était le policier exemplaire dans un pays de droit. Un jour, il entend un citoyen dans la rue dire : la république est gérée par un gouvernement de Mickey. Nous vivons dans l’injustice et nous sommes gouvernés par de corrompus. Ce policier, plein de patriotisme, arrêta le citoyen et l’emmena au commissariat de police pour faire son procès-verbal et le présenter au procureur général de la République pour non-respect à la Nation.
Le commissaire de police était un ami à la personne en faute. Voyant son ami amené au commissariat par un de ses plus intègres policiers, il le salue et demande au policier de préparer un café bien serré pour son ami invité. En sortant, l’ami du commissaire rencontre le policier. Il le salue et lui dit : J’avais bien raison de vous dire que les mickeys nous gouvernent. Alors, moi Si Ahmed dans la situation où je me trouve actuellement à la prison d’El Harrach je revis l’histoire de ce policier. »
En conclusion : La rue a commencé ses protestations le 22 Février 2019. Les marcheurs dans la rue dénoncent l’ingérence de la France dans la politique algérienne. Coïncidence ou chance en Avril 1936 Ben Badis disait «La nation algérienne n’est pas la France, ne peut pas être la France et ne veut pas être la France. »