Le parquet près la cour d’Alger a requis, lors du procès en appel qui s’est tenu ce dimanche 4 juin, la peine de 5 ans de prison ferme à l’encontre du journaliste El Kadi Ihsane. La peine maximale demandée en première instance par le représentant du ministre public.
C’est ce que rapporte le Comité national pour la libération des détenus d’opinion qui rappelle que l’affaire est mise en délibérée. Le verdict sera connu le 18 juin 2023. Ce verdict, comme tous ceux qui ont visé les détenus d’opinion, est insupportable. Injuste et n’honore nullement la justice et un pays qui se revendique comme étant un parangon en matière de respect des droits humains.
Le journaliste avait été condamné, le 02 avril dernier, en première instance, à 5 ans de prison, dont 3 ans fermes.
Le verdict du tribunal de Sidi M’hamed est intervenu quelques jours seulement après la motion adoptée par le Parlement européen exigeant sa libération immédiate. Cette motion a suscité des tombereaux de critiques de la part des porte-voix du pouvoir qui se sont dans le devoir de demander des comptes au Parlement européen en matière de défense des libertés. Auparavant, le représentant du Reporters sans frontières (RSF) de la zone Nord Afrique avait, à l’occasion de la célébration de la journée internationale de la liberté de la presse, remis à Abdelmadjid Tebboune en mains propres une lettre de son organisation demandant également sa libération.
Des intellectuels et des écrivains de renom, dont Noam Chomsky, Etienne Balibar, Abdellatif Laabi et Youssef Siddiq, ont adressé une lettre ouverte au chef de l’Etat, Abdelmadjid Tebboune, l’appelant à mettre fin à la détention du journaliste algérien Ihsane El-Kadi et de tous les prisonniers d’opinion en Algérie.
Les signataires de la lettre, qui a été publiée dans l’édition du 30 mai du journal français « Le Monde » et que nous avons repris ici, ont averti Tebboune sur le risque de voir l’Algérie se transformer peu à peu en un grand cachot « dévorant les journalistes critiques et toutes les voix qui ne sont pas fidèles à l’autorité ».
Les signataires de la lettre ont appelé le locataire du palais présidentiel à faire « tout ce qui est en votre pouvoir pour mettre fin au harcèlement sécuritaire et judiciaire dont sont victimes Ihsane El-Kadi et tous les prisonniers d’opinion en Algérie ».
Samia Naït Iqbal