7.9 C
Alger
AccueilIdéesLa culture confisquée à Tizi-Ouzou : le naufrage d’une gestion autoritaire et...

La culture confisquée à Tizi-Ouzou : le naufrage d’une gestion autoritaire et clientéliste

Date :

Dans la même catégorie

Boualem Sansal s’exprimera dimanche soir sur France 2

Après sa libération de la prison en Algérie et...

Atmane Mazouz : « Si l’Algérie veut éviter le déclassement… »

Tribune. "Ces derniers jours, au fil des discussions pressantes...

Tebboune à Constantine : entre b’khour, zorna et figure du “petit père du peuple”

La visite d’Abdelmadjid Tebboune à Constantine, ce jeudi 20...

Tunisie : l’ombre d’Alger plane sur un procès décisif

Le procès pour « complot contre la sûreté de...
spot_imgspot_img
- Advertisement -

Tizi-Ouzou, terre de culture, de savoir et de résistance, se voit aujourd’hui trahie par une gestion qui tourne le dos à son âme et trahit son rêve d’émancipation. Sous la direction de Nabila Goumeziane, la gestion du secteur culturel s’est transformée en un système fermé, arbitraire et stérile, où les principes d’équité, de créativité et de service public ont été sacrifiés sur l’autel des intérêts personnels.

Une gestion du personnel marquée par l’injustice et le mépris

Au sein des institutions culturelles locales, l’ambiance est lourde quasi-insupportable. Les agents, artistes et collaborateurs dénoncent mezza voce une mauvaise gestion du personnel, caractérisée par une absence totale d’équité, un manque de considération et une répartition désordonnée des tâches. Loin d’encourager les compétences, la directrice de la culture semble entretenir un système de punition et de récompense basé non pas sur le mérite, mais sur la soumission, nous révèle un acteur culturel. Ceux qui osent exprimer une opinion ou réclamer plus de justice sont marginalisés, écartés des projets, voire menacés.

Le règne du favoritisme et du clientélisme

La culture à Tizi Ouzou n’est plus un espace d’émancipation, mais un terrain d’intrigues, d’affairisme et de favoritisme. Les nominations, les collaborations et les projets obéissent à une logique de réseau personnel plutôt qu’à la compétence et le mérite. Les artistes et acteurs culturels intègres, qui refusent d’entrer dans cette logique de flatterie, sont écartés au profit de proches et d’alliés dociles, notamment ceux proches du pouvoir. Le résultat est désastreux. La vitalité culturelle de la région s’étiole, étouffée par le népotisme et l’opportunisme conçus par une directrice mue principalement par ses intérêts personnels que par une autre considération.

Une incapacité manifeste à gérer et à planifier

La gestion inefficace du secteur se traduit par une absence totale de planification. Les activités culturelles sont lancées sans coordination, sans vision, souvent improvisées pour des raisons d’image ou de propagande personnelle. « Le budget est mal exploité, les ressources financières dilapidées, et aucune initiative sérieuse n’est entreprise pour obtenir des financements complémentaires ou attirer des partenaires institutionnels », dénonce un acteur culturel local. Le résultat est là. « Un secteur endetté, désorganisé, moribond et privé d’avenir », s’indigne son compagnon.

Des artistes abandonnés, des dettes qui s’accumulent

Les conséquences de cette gestion chaotique sont dramatiques pour les acteurs du terrain. De nombreux artistes attendent encore leurs cachets, parfois depuis plusieurs années. Le secteur culturel local croule sous les dettes, poussant plusieurs prestataires à refuser toute nouvelle collaboration avec la direction. Cet effondrement financier est le symbole d’une politique irresponsable, qui a perdu tout sens du devoir envers ceux qui font vivre la culture au quotidien. L’institution fait face à de nombreuses plaintes depuis l’arrivée de Nabila Goumeziane. Cette dernière aux affaires depuis de nombreuses années en prend pour son grade.

Une direction tournée vers les intérêts personnels

Au bout d’une demi-heure, les critiques fusent. « Au lieu de défendre l’intérêt général, Nabila Goumeziane semble privilégier ses propres avantages, multipliant les initiatives à des fins de visibilité personnelle », s’offusque cet amoureux des planches. Les projets culturels deviennent des vitrines pour sa communication, non des espaces de création artistique et collective. « Elle s’approprie les réussites des autres, tout en rejetant la responsabilité des échecs sur ses subordonnés », nous confie une source locale. « Cette posture narcissique et manipulatrice a détruit toute cohésion interne et réduit les institutions culturelles à de simples instruments de promotion individuelle », ajoute notre source. Nabila Goumeziane est partout puisqu’elle est aussi président locale de l’Observatoire de la société civile. Elle entend être partout.

Un climat de peur, d’autoritarisme et de démotivation

Sous cette direction, « la peur s’est installée, vous me direz que c’est tout le pays qui est plongé dans cette peur paralysante », observe la même source. Le personnel vit dans un climat de contrôle, de répression et de méfiance. L’autoritarisme a remplacé le dialogue, la menace a pris la place de la confiance, ajoute-t-il. Le constat est sans concession : « Cette atmosphère toxique étouffe la créativité, décourage l’initiative, et pousse les talents à fuir. Les véritables porteurs de projets culturels sont marginalisés, tandis que les courtisans prospèrent » dénonce une 3e source. Mais le constat ne s’arrête pas là. Le personnel de la culture paye un lourd prix des décisions verticales. « On a dénombré dix départs, entre démissions et départs, depuis le début de l’année, parmi le personnel, pourtant qualifié », susurre un ancien fonctionnaire de la culture.

Une mission culturelle sacrifiée

Ce qui devait être un espace de liberté et de rayonnement est désormais détourné de sa mission fondamentale, selon nos sources. « La culture n’est plus un outil de transmission, d’éducation ou de mémoire collective. Sous Nabila Goumeziane, elle est devenue un instrument au service d’un ego personnel », assène cet acteur de la culture. « La vision portée par la direction actuelle est réductrice, sans profondeur ni ambition. Aucun projet structurant, aucune politique durable n’a vu le jour », tranche notre contact local. Puis de poursuivre : « Le secteur avance à l’aveuglette, entre improvisation et communication creuse ».

Pour une reconquête de la dignité culturelle

Nos sources ne désespèrent pas car ils estiment que Tizi-Ouzou en a connu d’autres. Néanmoins, estiment-ils, il est temps de rompre de faire reculer la peur. « Les acteurs culturels, les citoyens, les associations et les intellectuels de Tizi Ouzou doivent exiger transparence, justice et compétence », revendiquent l’ancien fonctionnaire. La culture kabyle, riche et résistante, ne mérite pas d’être confisquée par une gestion autoritaire et opportuniste. Elle mérite une gouvernance fondée sur la participation, la compétence, l’intégrité et la passion du bien commun. La culture n’appartient pas à une personne, ni à un clan, mais à tout le peuple », scande l’un d’entre eux.

Et ce peuple, reprend notre source, ne doit plus accepter que son patrimoine soit géré comme une propriété privée. Puis il s’interroge : « Reste à savoir si Brahim Merad qui a, de tout temps, « protégé » Nabila Goumeziane, le fera encore cette fois-ci, maintenant qu’il n’est plus ministre de l’Intérieur ? »

Rabah Aït Abache

Dans la même catégorie

Boualem Sansal s’exprimera dimanche soir sur France 2

Après sa libération de la prison en Algérie et...

Atmane Mazouz : « Si l’Algérie veut éviter le déclassement… »

Tribune. "Ces derniers jours, au fil des discussions pressantes...

Tebboune à Constantine : entre b’khour, zorna et figure du “petit père du peuple”

La visite d’Abdelmadjid Tebboune à Constantine, ce jeudi 20...

Tunisie : l’ombre d’Alger plane sur un procès décisif

Le procès pour « complot contre la sûreté de...

Dernières actualités

spot_img

LAISSEZ UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici