Jeudi 16 août 2018
La désignation élective présidentielle d’avril 2019 ((IV)
Le pouvoir commettra une grave erreur si d’aventure il n’écoutait pas les clameurs (1) qui ont surgi, du stade du 5-Juillet, à l’occasion de la finale de la coupe d’Algérie 2018.
Le Président de la république, qui d’habitude honorait de sa présence physique cette manifestation, a certainement eu la bonne idée d’éviter d’assister à cette cérémonie ! Mais deux symboles, du pouvoir en place, étaient représentés, lors de cette manifestation toute sportive (2). Le Premier ministre A. Ouyahia (3), pour la face civile du pouvoir et le chef d’état-major A. Gaïd-Salah pour celle militaire, chacun venant saluer les équipes finalistes de la coupe d’Algérie de football, version militaire et civile. La foule déchaînée a « scandé » des slogans hostiles à l’institution militaire, l’accusant d’avoir « ruiné le pays », par son implication (ou non) directe ou indirecte dans la gestion du pouvoir, depuis l’indépendance au moins.
S’agissant, du Premier ministre, cette même foule s’en est pris à sa propre personne et à sa famille, pour définitivement lui indiquer qu’il n’avait aucune chance d’accéder au pouvoir suprême, s’il lui restait encore quelques lueurs d’espoirs (4). En même temps, s’agissant en grande partie de supporteurs de la Jeunesse Sportive de Kabylie, natifs de la même région que lui, le message avait une double lecture, l’une intuitu personae et l’autre s’il tentait de vendre au pouvoir l’adhésion de la Kabylie à sa personne, si l’on considère qu’il reste encore une partie des services de sécurité qui serait enclin à l’adouber. En effet, ces insultes personnelles très vulgaires l’excluent de toutes crédibilités de la dimension régionale implicite qu’il a toujours tenté de leur vendre et lui ôtent toute possibilité de représentativité, de quelque nature qu’elle soit.
Pour ceux qui l’ont créé depuis l’ENA (une partie des services de sécurité) il est clair, plus que jamais auparavant, qu’ils devront trouver, dans leurs scénarii de la désignation élective d’Avril 2019, un profil qui suscite moins de rejet de la population en général et de la Kabylie, en particulier, même si tout le monde sait que ce n’est pas le vote populaire qui désigne les Présidents, dans notre pays, depuis l’indépendance (5) ! Un candidat plus « neutre », moins engagé dans l’affairisme réel ou supposé, jouissant d’un minimum de respect d’Est en Ouest, du Sud au Nord et protégeant les intérêts, biens compris, des puissances étrangères qui comptent pour notre pays (USA, France, pays du Golf), est désormais l’oiseau rare à trouver (si ce n’est déjà fait), pour résoudre rapidement l’équation algérienne (6).
Cette démarche s’inscrit dans le cas, de plus en plus plausible, d’un renoncement forcé ou suggéré (7) du Président elliptique à un cinquième mandat, ce qui suscite une agitation particulière, à quelques mois de l’échéance d’Avril 2019. Pour l’instant, les appareils du pouvoir (8) et notamment le « couple maudit » FLN (9) et le RND, sont conscients du fait qu’ils ont le plus à perdre, en cas de renoncement à un cinquième mandat (ou un premier (10), c’est selon). Ils forcent leur destin en faisant mine de démarrer la campagne du 5ème mandat et tentent même, avec un timing précis, de « passer en force » pressant le Président (11) et son premier cercle de sortir de leur mutisme. La « cour présidentielle » avec toutes ses composantes est consciente qu’elle sera sacrifiée à l’Autel du « changement démocratique » sans exception. Elle aura donc à subir, seule, les « procès de la débouteflikation » qui ne manqueront pas de se dérouler, comme de tradition, après chaque changement de Président (12), dans notre pays, depuis l’indépendance (13).
Dès lors et afin d’imposer le cinquième mandat « pour qu’il vienne couronner de succès, le parachèvement de l’œuvre présidentielle (14) depuis 1999 », les grandes manœuvres symboliques ont déjà commencé, sans grands succès certes et avec des valses hésitations. C’est ainsi que dans ce registre, ont été programmées des «visites algéroises » de terrain dite d’inauguration, d’inspection et de lancement de divers projets, des décisions de valorisation des pensions et retraites (15), des opérations de distributions de logements subventionnés (16), des décisions d’annulation des mesures impopulaires d’augmentation des prix et des tarifs des produits sensibles (17), des taxes sur les actes et documents administratifs, des mesures de financement personnalisé (sur concours définitifs) des zaouïas les plus influentes et enfin, l’édition et la distribution, tout azimut, d’affiches, portraits, tableaux, peintures, cadres, d’émissions audiovisuelles (18) et autres gadgets, intégrant le portrait du Président, dans toutes les activités du pays en remplacement de sa présence physique qui devient pour lui, de plus en plus pénible.
D’autres mesures, comme celle de l’officialisation de tamazight, prise en Conseil des ministres du 27 décembre ou celle de l’annulation des articles autorisant les investisseurs étrangers à bénéficier de concessions agricoles (dans la LFC 2018) et celles interdisant la vente des villa de l’EGT Sahel… s’inscrivent parfaitement dans ce contexte de défiance réciproque (19) qui règne, entre les divers clans au pouvoir, ceux tapis en son sein et ceux apparents, sans compter les lièvres qui viennent d’éclore (20).
Enfin, une nouvelle idée géniale vient de germer au sein des communicants du pouvoir et qui consiste à afficher des cadres et autres portraits du Président de la république, en remplacement de sa présence physique, lors de la célébration et la commémoration des fêtes et autres manifestations officielles (économiques, sociales, culturelles, religieuses, nationales et internationales). Il s’agit donc de combler le vide physique par la présence virtuelle, d’un Président ne pouvant visiblement plus prendre part, à ces manifestations, compte tenu de son état de santé. Cadres, portraits, affiches, gadgets, pin’s… à son effigie, tentent de le remplacer et sont honorés par la garde prétorienne des différents cercles du pouvoir, dignitaires et « populations mobilisées » triées sur le volet, pour la circonstance et certainement alléchée par quelques oboles « sonnantes et trébuchantes ».
L’objectif unique de l’importation de ces nouvelles techniques, est l’accréditation de la thèse, tant au niveau national qu’international, que le Président « est en pleine possession de ses moyens physiques et intellectuels », malgré son handicap apparent et évident. Les « visites par encadrement photographique présidentiel », dans toutes les wilayas et même dans certaines capitales étrangères, en substitution à sa présence physique (21), ont été lancées et serviront de socle médiatique pour sa campagne présidentielle, par défaut. Auparavant, une opération semblable a été tentée par l’organisation de fréquentes « visites de courtoisie de personnalités » comme L. Brahimi (22) mais sans grand succès. Il est fort probable que les communicants du pouvoir programment la combinaison des deux opérations, de nouveau, pour permettre au Président elliptique, de rassurer « la population et toutes les chancelleries ».
Entretemps, Ahmed Ouyahia, le bouc-émissaire programmé, tente de se maintenir à flot et de jouer au plus malin avec le roi de la roublardise (le Président elliptique) en jouant la carte de «l’ennemi intime» et du « fusible consentant ». Or, pour mieux le neutraliser, sachant qu’il demeure le candidat de l’institution militaire, en cas d’émeutes généralisées, le Président de la république s’acharne à lui faire porter, seul, toutes les inepties de la gestion chaotique de cette période de « vaches maigres », en ne ratant aucune occasion pour le désavouer et si possible en l’humiliant (23).
L’opération est simple à comprendre, il s’agit de lui mettre sur le dos un maximum de décisions impopulaires, jusqu’à atteindre la masse critique du socio-politiquement tolérable puis de le répudier en le présentant, aux yeux de l’opinion publique et de la classe boulitique, comme le seul coupable, de cette situation, le «Chitane ».
Nous ne cesserons jamais de penser que les chances d’Ahmed Ouyahia d’accéder à la Présidence de la république, un jour, ne peuvent se réunir que dans la mesure où notre pays s’oriente vers une situation d’émeutes généralisées et que l’institution militaire se trouve contrainte à recourir à l’empêchement constitutionnel, pour destituer le Président de la république. Dans cette fenêtre de tir, une désignation élective présidentielle peut être organisée autour de sa personne, en emportant le consensus des chefs de l’institution militaire, des hommes d’affaires, des pays étrangers qui comptent… le reste de la société « suivra », puisque non concerné, le spectre de la décennie noire étant encore vivace dans l’inconscient collectif de la population. Les fortunes nouvelles, qui se sont constituées, depuis ces vingt dernières années, trop contentes de n’avoir de compte à rendre à personne, sur l’origine de leur fortune passée et prêtes à rempiler pour les vingt prochaines années, viendront en courant en procession, financer tout le montage.
Aussi, s’il peut prendre un certain nombre d’initiatives qui vont dans le « bon sens », sur le plan intérieur, il n’hésitera pas à le faire (24), c’est du reste la lecture que l’on peut faire d’un certain nombre de décisions, pour le moins inopportunes, en période préélectorale. N’ayant pas échappé à la vigilance du clan présidentiel, elles ont toutes été gommées, in extremis, avant même leur examen pour adoption, par les organes idoines. Sur le plan international, sa trouvaille, lors de sa visite à Paris (certainement renouvelée à Nouakchott), relative aux « pieds-noirs », montre bien qu’il est prêt à donner des gages aux pays qui comptent dans le processus de succession en l’Algérie, s’ils venaient à soutenir sa propre candidature.
En effet, la résolution des contentieux algéro-français, qui empoisonne les relations entre les deux pays, depuis les accords d’Evian, est très sensible et peut faire basculer le choix français, sans aucune hésitation. D’ailleurs, le retour de l’ambassadeur X. Driencourt à Alger, est entièrement inscrit dans le cadre des élections d’Avril 2019 et de la « caution » que la France accordera au futur candidat, en fonction de la consolidation de ses intérêts dans notre pays. Dans cette affaire, la « France éternelle » ne peut se permettre de se tromper dans ses choix ni dans la manœuvre à mettre en place car les USA sous l’administration Donald Trump ne leur feront aucune concession, le slogan de campagne « America first » étant de rigueur.
Ils sont déjà à pied de guerre, puisque le secrétaire d’état adjoint est venu déposer sa feuille de route (25), le mois passé, prenant acte du retour des firmes américaines dans le secteur de l’énergie après la nomination d’A. Ould Kaddour (26) à la tête de la Sonatrach. C’est premier état, qui compte sur l’échiquier algérien, à se prononcer sur les élections d’Avril 2019, de manière très diplomatique avec des mots strictement pesés, par lesquels, il a défini le cadre précis dans le quel les prochaines échéances devront se dérouler.
L’institution militaire, refusant soigneusement de faire de l’entrisme dans le débat politique (27), tente d’établir les règles du jeu de la prochaine désignation élective d’avril 2019, sans apparaître ou le moins possible, tout en indiquant les lignes rouges à ne pas dépasser, de manière à maintenir l’illusion d’un « pouvoir civil », concept alibi que le Président A. Bouteflika, a manié avec ruse pour justifier la restructuration opérée au sein du DRS et dans les autres institutions sécuritaires, après que lui-même, fut intronisé, en 1999, par cette même institution militaire.
Décryptant cette autre ruse, le MSP d’A. Makri (28), fidèle à ses traditions politiques, demande à l’institution militaire, tous corps confondus, que lui soit indiquée la direction à suivre lors des prochaines présidentielles, du fait qu’il est persuadé que le choix final est bien entre ses mains. Il use d’un langage codé, sous la forme d’une proposition consensuelle «d’une transition pilotée par l’armée » pour déminer cette échéance électorale. Cette démarche, en même temps qu’elle le remet aux premières loges du jeu boulitique actuel, elle oblige également tous les autres acteurs boulitiques à se déculotter, majorités et oppositions confondues (29) ! Cependant, cette même demande est embarrassante, puisqu’elle oblige l’institution militaire à se déclarer partie prenante dans le processus du choix du prochain président, ce qui remet en cause l’équilibre précaire scellé entre le Président elliptique et le vice-ministre et chef d’état-major de l’ANP. La réaction cinglante de ce dernier fut immédiate puisqu’il va réaffirmer « sa fidélité pleine et entière au Président de la république » et bien évidemment la neutralité de l’institution militaire, ce qu’A. Makri, après avoir rencontré tous les chefs des parties boulitiques, engagés dans le processus, va reprendre, magistralement à son compte, ne se sentant pas concerné par la déclaration d’Ahmed Gaïd Salah… mais la suspicion a fait son chemin et le chef du MSP n’a plus qu’à savourer les fruits de sa démarche politique victorieuse, en réussissant, d’une main de maître, à ouvrir la « boite à Pandore ». Comment le pouvoir va donc gérer ses propres contradictions (30) ? C’est le feuilleton de la rentrée.
M. G.
Notes
(1) Sans justifier la vulgarité des propos tenus ni partager le contenu de ces insultes, il s’agit simplement d’analyser l’état d’esprit d’un échantillon assez large de la population algérienne, à un moment donné de son évolution, lors d’une manifestation sportive. Mais A. Ouyahia a déclaré savoir qui a organisé cette séance d’insultes et combien il a financé l’opération, sans divulguer de noms promettant ni de porter l’affaire en justice… On verra bien s’il tient ses promesses !
(2) Faut-il noter une fois encore l’absence du Président de la république, qui d’habitude est toujours présent. Sa présence aurait été une occasion unique de mesurer objectivement « sa popularité » et le lien réel qu’il entretient avec la population.
(3) Pour découvrir les contours du personnage, le témoignage de son chef de cabinet serait utile, in « Ahmed Ouyahia «raconté» par son directeur de cabinet », par Ghania Oukazi, Le Quotidien d’Oran, 23 juin 2015.
(4) Il vient de déclarer au conseil national du RND : « «Je l’ai déjà dit et je le répète aujourd’hui : je ne me présenterai pas à la présidentielle», ajoutant qu’il soutiendra le Président…« pour un 5e mandat, s’il décide de se présenter, car il fait du bon travail » !
(5) La caution intérieure étant définitivement consommée, il ne reste au Premier ministre qu’à aller rechercher celle extérieure. Ses dernières déclarations à Paris, assumées malgré les puissantes protestations des rentiers de la révolution, relatives aux « pieds-noirs » et à leur rôle futur dans la consolidation des relations algéro-françaises, entrent de pleins-pieds dans cette démarche.
(6) Cette hypothèse n’a de sens que dans la mesure où, le Président actuel ne pourra pas assumer physiquement et intellectuellement un autre mandat.
(7) Les tentatives éparses de différentes origines, comme l’association el mowatana, demandent au Président de renoncer au cinquième mandat, de manière de plus en plus intense, bien que leur démarche est ne soit vaine. En effet, en face, il y a un puissant appareil, avec de grands moyens multiples qui œuvrent à valider le fait que sa candidature est acquise et qu’il n’attend de la dévoiler que le moment propice. Reste donc trois inconnues, son état de santé, l’institution militaire et l’étranger.
(8) Le dernier en date, après le FLN, le RND et TAJ, comme il fallait si attendre, c’est A. Sidi Saïd, au « nom des travailleurs », suivi d’A. Bensalah, Président du Sénat, qui a demandé au Président de la république de se représenter au nom du… Sénat ! Le choix délicat, du directeur de campagne, sera le signal déterminant du choix présidentiel pour l’option du 5ème mandat. Beaucoup de noms sont avancés mais il semble que celui d’A. Sellal soit le plus indiqué selon la formule connue « on ne change pas une équipe qui gagne » !
(9) La désignation, sans vote de D. Ould-Abbès comme SG du FLN est entièrement dédiée à la mission de contrecarrer, par tous les moyens, les velléités présidentielles du Premier Ministre A. Ouyahia. Mais cette mission est contestée par A. Belayat qui considère qu’il est plus « expérimenté » pour mener à bien ce genre de missions (sans frasques), que l’actuel SG, d’où l’agitation actuelle.
(10) F. Benabbou explique que le président de la République est malade. Par conséquent, nous allons nous retrouver dans une situation de défaillance présidentielle qui serait un facteur de risque. J’ajoute que le cinquième mandat serait inconstitutionnel. En 2016, le président a fermé le verrou des mandats après l’avoir ouvert en 2008. Désormais, la Constitution ne parle que de deux mandats pour chaque président. Car il ne faut pas oublier qu’il n’y a pas eu de nouvelle Constitution en 2016, mais une simple révision, de surcroît, adoptée par un pouvoir constitué et non par le pouvoir constituant, qui appartient exclusivement au peuple. Si le président se représente, alors, pour un cinquième mandat, il risque de se retrouver dans une situation inconstitutionnelle. L’armée va finir par entrer en jeu et arbitrer. La société algérienne est très hétérogène. Elle a besoin de s’identifier à la personne du président. Il ne faut pas que le choix se fasse ailleurs et qu’on demande au peuple de le ratifier.
(11) A. Benyounes s’insurge: « Personne ne doit forcer la main et ne doit obliger le président à se représenter pour un autre mandat, comme personne n’a le droit d’empêcher ou d’interdire au président de la République de se porter candidat, en dehors du Conseil constitutionnel». Le MPA est le seul parti qui ne s’est pas prononcé publiquement en faveur d’un 5ème mandat en 2019. Cependant, le MPA est opposé à toute idée de transition et rejette toute idée de crise. Mais, en aucun cas, l’armée ne doit s’immiscer dans les joutes électorales.
(12) Tout le monde se souvient des « procès de la déboumedienisation », menés le sable au clair par une magistrate émérite (Mme Aslaoui) qui a vu des dizaines de cadres incarcérés pour « mauvaise gestion » en application abusive de l’article 421 ! Puis, ce fut le tour des « procès de la déchadlisation » avec son lot de procès en sorcellerie, qui vont également emporter des lampistes, comme d’habitude, dans une opération salutaire dénommée ironiquement « mains propres » !
(13) Cette opération a déjà débuté dans les rangs de deux institutions sensibles, parties prenantes du pouvoir, que sont la police et la gendarmerie. Des charrettes sont en préparation, pour convoyer vers la guillotine des responsables dans d’autres institutions importantes du pouvoir, que sont la magistrature, les collectivités locales, la haute fonction publique (notamment économique et financière) ainsi qu’un certain nombres d’entreprises privées qui ont joui de énormes rentes, dans le cadre des politiques d’investissements publics massifs, mise en œuvre par le pouvoir. Le spectacle promet d’être sanglant… comme d’habitude !
(14) Il ne faut pas oublier que les tenants du pouvoir, tous confondus (civil et militaire) ont une seule hantise, c’est celle de devoir rendre des comptes sur les fortunes colossales accumulées durant ces vingt dernières années. Malgré leurs querelles qui portent uniquement sur le partage entre eux de la rente, ils ne franchiront jamais la ligne rouge qui consiste à permettre un changement systémique, seul capable de donner de l’espoir à la jeunesse de notre pays, par l’introduction des réformes structurelles, même s’il faut mettre le pays « à feu et à sang » (ils l’ont déjà fait).
(15) Bien que dérisoire et ne rattrapant certainement pas le taux d’inflation, l’arrêté portant revalorisation des pensions, allocations et rentes de sécurité sociale, les revalorise aux taux fixes suivant : 5% pour les pensions et allocations dont le montant est inférieur à 20.000 DA ; 2,5% pour le montant compris entre 20.000 DA et 40.000 DA ;1,5% pour le montant compris entre 40.000 DA et 60.000 DA ; 1% pour le montant compris entre 60.000 DA et 80.000 DA et 0,5% pour le montant égal ou supérieur à 80.000 DA. Ces taux s’appliquent aussi au montant mensuel de la pension d’invalidité.
(16) Toutes les formules de logements, subventionnés ou pas, ont été additionnées dans cette manifestation, quasi-divine, de distribution de 50.000 logements, puisque programmée Leïlet El-Kadr, sous La haute autorité du Président elliptique, représenté par un cadre peint, en tenue de Targui !
(17) La saga de la LFC 2018 est digne d’un mauvais feuilleton de sciences fictions. En effet, cette dernière est confectionnée en catimini par le Premier ministre puis fuitée dans le presse, programmée en Conseil des ministres, renvoyée en deuxième lecture, vidée de toute sa substance par le Président pour enfin être adoptée en Conseil des ministres et certainement signée par… ordonnance.
(18) Une simple vidéo, tournée au siège du parlement européen, par une journaliste L. Haddad, relative à la présidentielle de 2019 et à l’état de santé du Président qui ne pourra pas assumer cette charge, a montré la fragilité et l’incompétence des responsables de la communication du Président. En effet, en réagissant de manière exagérée, ils ont suscité le buzz sur cette vidéo et cette journaliste.
(19) Le Pr Nacer Djabi considère qu’« il y a des mutations dans la société qui font peur au régime ».
(20) Quatre « candidats » lièvres viennent déjà de déclarer leur volonté de se présenter à la candidature suprême, après avoir certainement négocié avec le pouvoir cette dernière.
(21) Cette opération a été inaugurée lors de la commémoration des cérémonies du 5 juillet, fête de l’indépendance, qui a vu toutes les personnalités du pouvoir, se mettre au garde-à-vous et rendre hommage au portrait géant du Président de la république. Les réseaux sociaux s’en sont donnés à cœur joie.
(22) Lire notre dernier article intitulé : LA DESIGNATION ELECTIVE PRESIDENTIELLE D’AVRIL 2019 (III), in Le Matin. DZ.
(23) Les désaveux du Premier ministre ne manquent pas, notamment lors de la réorganiser du secteur de l’automobile en rendant publique une liste ne comprenant que cinq (5) constructeurs autorisés à s’installer en Algérie puis en se trouvant forcé d’élargir cette liste afin d’introduire une quarantaine de marques. Ensuite, l’engagement du pacte de Partenariat Public-Privé (PPP), a été désavoué, publiquement, par le FLN, parti de la majorité parlementaire. Enfin, la relecture de la LFC pour 2018, vient couronner cette série de désaveux.
(24) Il vient de répudier du RND, un de ses mentors, A. Bouchouareb, sans doute trop encombrant ou après avoir été informé sur ses relations d’affaires compromettantes. Finies donc les relations fraternelles du Club des Pins et les soirées intimistes, seule la route du pouvoir compte.
(25) En visite à Alger, jeudi 28 juin, John Sullivan, secrétaire d’État américain adjoint a déclaré « Nous voulons que la volonté populaire des algériens s’exprime à travers une opération démocratique transparente, libre et ouverte ». « Nous voulons travailler ensemble sur les questions de la sécurité dans la région ». « Il est profitable à nos deux pays que l’Algérie soit un marché ouvert pour les IDE ». « Nous voulons augmenter le nombre entreprises qui veulent travailler en Algérie comme Honeywell, Boeing, Pizza Hut… et élargir le partenariat ». (26) Les relations entre les compagnies pétrolières américaines et la Sonatrach, sous l’autorité d’Oud Kaddour, prennent une dimension toute particulière et il ne serait pas surprenant que la compagnie Haliburton ne revienne sur le marché algérien, ayant contribué à tellement de projets, à l’époque de BRC !
(27) Dans l’éditorial de la revue El-Djeïch, l’ANP réaffirme une nouvelle fois qu’elle est « apolitique » et rappelle ses missions « constitutionnelles ».
(28) L. Dris Ait Hamadouche considère que, « historiquement, le pouvoir algérien a toujours trouvé le moyen de se recycler et que l’actuel Président de la République, pour singuliers que soient sa politique et son parcours, ne représente pas un cas à part dans l’histoire politique de l’Algérie. Autrement dit, ce n’est pas Bouteflika qui pose problème pour les décideurs mais son éventuel successeur. Dés lors, se pose le problème de la succession et c’est sur sa succession qu’il peut y avoir des dissensions jamais sur sa propre candidature.
(29) En plus de quatre candidats déclarés, quinze petits partis s’unissent pour d’une nouvelle candidature de Bouteflika pour un 5e mandat, après que l’UGTA, par le RND, le TAJ, l’ANR, les organisations estudiantines et les enfants de Chouhada, eurent tôt fait de demander au Président de se « sacrifier » une cinquième fois.
(30) En catimini, le pouvoir pense avoir verrouillé le Conseil Constitutionnel, en faisant prêter serment à cinq nouveaux membres, devant le Président de la République. Le Conseil constitutionnel est composé de 12 membres, dont 4 sont désignés par le président de la République, 2 élus par l’Assemblée populaire nationale (APN), 2 élus par le Conseil de la nation, 2 élus par la Cour suprême et deux élus par le Conseil d’Etat.