Mardi 11 août 2020
La doctrine de Massinissa
Un principe qui privilégie l’intérêt que doit susciter la collectivité nationale et/ou régionale de la part du dirigeant à veiller sur tout ce qui semble préoccuper la quiétude de ses sujets en matière de besoins vitaux et de sécurité notamment sans le recours à une quelconque puissance étrangère.
Au fil des temps, le précepte a évolué donnant ainsi naissance à une foule de textes de droit, notamment au plan international tels que la non non-ingérence dans les affaires intérieures d’un pays tiers sous quelque forme que ce soit, l’intangibilité des frontières et l’autodétermination des peuples à prendre leur destin par eux-mêmes entre autres.
Par ailleurs et sans prétention aucune, nous, pays de la rive Sud de la Méditerranée, rappelons au reste du monde que le mérite revient au grand Aguellid MSNSN, roi des Numides (-238 à -148 av JC) fils de Gaïa qui est probablement le roi le plus connu de la Numidie Antique.
En effet, son aversion pour tous les types d’étrangers, qu’ils fussent Phéniciens ou Romains, il proclamait, selon Tite-Live, auteur de la monumentale œuvre de l’Histoire romaine que « l’Afrique devait appartenir aux Africains », en d’autres termes « l’Afrique aux africains » ce qui signifie en Tamazight « Thafarka ifarkanen ».
Et dans un autre registre cette fois-ci, il est important de le rappeler, que ce principe de la prééminence érigé en tant que tel par un autre Aguellid des temps modernes dans sa plate-forme de la Soummam, a précipité la fin tragique de celui-ci, en l’occurrence Abane Ramdane et ce, pendant que la guerre de libération nationale faisait rage.
Pour ce qui est du reste du monde, l’histoire a retenu au profit du président américain James Monroe le mérite d’avoir évoqué le principe de non-ingérence, lors d’un discours prononcé au Congrès le 2 décembre 1823, reconnu par la suite en tant que doctrine Monroe.
En effet, le contenu est particulièrement destiné à l’endroit des puissances coloniales européennes de vouloir s’abstenir de s’immiscer dans les affaires intérieures des Amériques (Nord et Sud) et de cesser leur belligérance, ce qui fût fait d’ailleurs.
Malheureusement cette forme de belligérance dont a été l’objet l’Amérique durant ladite période, nous peuple du tiers-monde, continuons à la subir avec les conséquences désastreuses d’un interventionnisme sans limites que l’on connaît, aux seules fins d’exploitation purement mercantiliste, car et en tout état de cause, « si l’État est fort, il nous écrase. S’il est faible, nous périssons » Paul Valéry.
Aussi, la non-gestion de la propagation du Covid-19 ayant mis à nu la capacité des pays à pouvoir se prémunir contre une bactérie aussi microscopique soit-elle.
Cette situation en a néanmoins révélé l’état d’esprit individualiste jusque-là insoupçonné des grandes puissances notamment américaines, que « The God Bless America » au détriment des autres nations a été revisité en ces moments d’incertitude et d’inquiétude généralisées.