23 novembre 2024
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La fermeté d’Ahmed Ouyahia pour dissimuler la fragilité de l’État (Vidéo)

Son dernier discours à Biskra a été longuement chahuté

La fermeté d’Ahmed Ouyahia pour dissimuler la fragilité de l’État (Vidéo)

Arborant sa casquette de SG du RND, Ahmed Ouyahia s’est voulu intransigeant dans ses positions vis-à-vis des grévistes et des choix impopulaires que son gouvernement mène. Mais en réalité, cette fermeté apparente dissimule mal la fragilité de l’État qui fait face à une grave crise économique et financière.

Lors de son meeting à Biskra, célébrant le 21ème anniversaire de la création du parti, Ahmed Ouyahia n’a pas oublié de réitérer son engagement auprès du président de la République, affirmant que le choix de marcher aux côtés d’Abdelaziz Bouteflika était définitif. « Durant ses 21 années d’existence, notre Rassemblement s’est affirmé par sa constance dans ses engagements et le meilleur exemple en cela est notre soutien continu depuis 1999 au président Abdelaziz Bouteflika auquel nous réaffirmons notre appui ». 

Par la suite, Ahmed Ouyahia s’attaque aux grévistes visant particulièrement les médecins résidents et les enseignants qu’il n’a pas hésité de traiter de « pirates », qui « monnayent leur grève à 500 da l’heure dans des garages ».

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Ouyahia longuement chahuté

L’attaque frontale et les mots durs prononcés à l’encontre des enseignants grévistes est dû en partie au vacarme provoqué par des enseignants présents dans la salle. En effet, un moment de panique s’empare de l’imperturbable Premier ministre, lorsque sifflets, chahuts et cris de protestation fusent dans la salle, et oblige Ahmed Ouyahia à se taire pendant plusieurs minutes. L’homme n’est pas habitué à la contradiction !

A défaut d’argument ou de réponse construite, il réplique alors en ordonnant à ses militants de les traiter en chœur « d’anarchistes ». « Yallah, chantez-leur avec moi : anarchistes, anarchistes… « , a scandé le Premier ministre, dans une scène hallucinante ! Le meeting se transforme en chorale !

Puis d’accuser : « C’est tout ce que vous savez faire, provoquer l’anarchie. Au lieu de retourner enseigner, vous continuez à nous perturber », a-t-il ajouté menaçant.

« Le temps est venu d’imposer la force de la loi pour arrêter le train du chaos » 

C’est sans doute le sujet qui préoccupe le plus, le Premier ministre algérien. Les protestations et les mouvements de grève, qui secouent le pays depuis plus de 3 mois déjà. Face à cela, Ahmed Ouyahia voudrait imposer « la force de la loi pour arrêter le train du chaos » !  » Il est préférable de saisir toutes les opportunités et toutes les tribunes pour dire aux grévistes dans le secteur de l’éducation et celui de la santé de regagner leurs postes », menace-t-il. 

Ouyahia se voulait moralisant aussi et demande aux grévistes de « Protéger leurs droits et ceux du pays », a-t-il lancé, avant d’accuser les largesses de la démocratie qui permet des grèves illimitées. « Il n’y a que chez nous que l’on peut mener des grèves illimitées. Cela doit cesser, c’est inadmissible », a-t-il encore ajouté.

Devant les cadres, élus et militants de sa formation politique, M. Ouyahia a fait état de la nécessité d’ »expliquer au citoyen que de pareilles situations ne peuvent pas durer », affirmant qu’ »il est temps de dénoncer ces comportements au nom de la démocratie et de la liberté d’expression ». 

« Le baril nous a frappé en 1998, mais vous ne demandiez qu’à vivre à l’époque »

« Les Algériens ont mesuré la valeur de la stabilité et la paix dans le pays grâce à la bonne gouvernance du président de la République, Abdelaziz Bouteflika », a souligné M. Ouyahia.

Il a mis en garde contre la perte de la souveraineté, qui selon lui, mettrait le pays entre les mains de créanciers et du FMI et ouvrirait des sombres perspectives. « Le baril nous a frappé de plein fouet en 1986. Ça nous a coûté une décennie ouverte sur les portes de l’enfer. Il nous a également frappé en 1998, mais vous ne l’aviez pas ressenti alors, car vous sortiez d’une décennie sanglante et que vous ne vouliez que vivre à l’époque. Et là le baril nous re-frappé de nouveau », reprochait-il presque au peuple algérien.

Si le pays retombe entre les mains du FMI, « Il y aura alors des licenciements massifs, liquidations d’entreprises publiques, et fin des subventions de l’État(…) Ce sont actuellement les recommandations du FMI (…) grâce à dieu, nous ne sommes pas tenus de s’y conformer (…) mais c’est ce qui risque d’arriver si jamais nous devions emprunter », a-t-il encore menacé.

Il a relevé que « grâce à cette politique nous vivons aujourd’hui dans la stabilité et nous sommes entrés dans la phase de construction et d’édification après avoir vécu la bataille de la survie ».

Après avoir rappelé que le RND est connu pour son soutien aux réformes nationales dans tous les domaines, « pour que l’Algérie reste souveraine et indépendante », M. Ouyahia a considéré que les réformes du président de la République sont des « choix qui se sont avérés judicieux, année après année ».

Face à la crise, le gouvernement Ouyahia n’a plus de marge de manœuvre. Les protestations sociales sont quasi-quotidiennes, et les ressources pour y faire face s’amenuisent à vue d’œil. Les 90 milliards de dollars de réserves de changes qui restent ne suffisent que pour assurer 14 mois d’importations ; les 14 mois à tenir avant les présidentielles de 2019.

Auteur
H.K

 




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