Dans un entretien qu’il a accordé à Jeune Afrique, Emmanuel Macron a fait une sortie plutôt controversée quant à sa réponse à la question posée au sujet de la situation prévalant en Algérie, au titre de laquelle il s’est dit «prêt à tout faire pour aider Abdelmadjid Tebboune à réussir sa transition », ce qui n’a pas manqué de susciter une vive réaction au sein de la société civile pour rappeler au président français son manque de discernement.

En effet, cette sortie a été perçue par les défenseurs d’une «Algérie Nouvelle » comme étant une ingérence de plus dans les affaires internes d’un pays souverain, et donc un appui déloyale au mépris du Mouvement de contestation populaire qui aspire depuis le 22 février 2019 à un changement profond au niveau de la conception du principe de gouvernance jusque-là en vigueur en Algérie.

C’est de bonne guerre que d’entendre des voix de soutien exprimées par-ci par-là, à la lumière des rapports et autres privilèges entretenus avec les pouvoirs impopulaires qui sont enclins à assurer la préservation de leurs intérêts mercantiles. 

Ceci étant, ceux qui ont la charge morale de donner la réplique n’ont pas hésité à le faire pour défendre l’honneur d’un peuple quelque peu écorché par des propos inconsidérés de certaines politiques qui ne désespèrent pas de se repositionner sur l’échelle d’un pays en proie à une situation d’instabilité politique, depuis maintenant un peu plus d’une année.

Ce qui semble pour le moins étrange, c’est l’effacement total de la phalange islamiste notamment celle qui se considère « badissiya septembriya » qui se mûre dans un silence complice, mais qui réagit par injonction à l’encontre des patriotes les qualifiant le plus souvent de « hizb frança».

Par ailleurs, l’esprit paternaliste de la France jacobine n’est pas l’apanage d’Emmanuel Macron, mais hérité de ses prédécesseurs qui ont fait de l’Afrique un continent chasse-gardée pour les besoins de l’Hexagone en main d’œuvre à bon marché et en ressources naturelles notamment les matières premières permettant la réalisation de dividendes en terme de croissance économique.

La France coloniale, contrairement au colonialisme espano-anglo-saxon, a continué à exploiter les richesses que recèlent les sous-sols de ses ex-colonies au mépris des résolutions ayant consacré le droit des peuples colonisés à l’autodétermination à l’orée des années 1960.

Cette situation a fragilisé durablement les économies des colonies qui peinent au jour d’aujourd’hui à consolider un niveau de développement en vue de prendre en charge les besoins vitaux des populations laissées pour compte, et qui souffrent lamentablement du manque d’infrastructures de base.  

Il a tout à fait raison Emmanuel Macron de marteler je cite : « La France a une part d’Afrique en elle », et « entre la France et l’Afrique, c’est une histoire d’amour » », car nul ne peut imaginer ce que serait le niveau de développement économique de la France sans l’apport de cette Afrique à juste titre.

Moralité : Ne donner de l’importance qu’aux meilleures des actions, ne faire confiance qu’aux seules affinités de son espèce et n’entendre dire que ce qui conviendrait à agrémenter son écoute.