Vendredi 15 mars 2019
La grandiose marche contre le système a fait trembler Béjaïa
Ce vendredi 15 mars, plus de cent mille personnes ont marché dans la ville de Béjaïa pour dire non au système Bouteflika.
Énorme ! Les mots ne suffisent pas pour décrire l’organisation de cette énorme marche pacifique aux couleurs de la liberté. «Tous ensemble pour libérer l’Algérie» ! clament les marcheurs euphoriques. Des centaines de milliers de banderoles, de pancartes et de différentes objets artistiques et de déguisements sont brandis par les manifestants. «Pouvoir assassin», «Libérez le Bled bande de voleurs», a scandé un groupe haut et fort.
«Degagez, vous êtes encore là à nous pourrir la vie !?», «Y en a marre de vous et votre système», «Bedoui dommage c’est fini pour toi !» ! «pas de prolongement d’un mandat ni de prise d’assaut Bouteflika»… Toutes les expressions et hostilités ont été lancées dans la rue !
Le peuple s’est défoulé dans une ambiance conviviale en criant «silmiya silmiya» (pacifique pacifique» !
L’incroyable marée humaine a été organisée en plusieurs carrées. Dix mètres de distance entre chaque carré. L’ambiance est différente. Le premier est arrivé dans l’arrière-port de Béjaïa alors que le dernier n’a même pas bougé de Targa Ouzemour.
Presque 7 kilomètres entre le point de départ et d’arrivée. Au centre, vers Daouadji, la wilaya et Lakhmis c’est l’encombrement humain. Il importe de signaler que les habitants des communes limitrophes ont tous rejoint la marche.
Des bus ont été mis à leur disposition pour se déplacer. Toutes les couches sociales sont là pour hausser le temps contre le pouvoir en tête depuis 20 ans. Des hommes et des femmes en famille, avec des enfants et de personnes âgées, des personnes à mobilité réduite.
On peut dénicher un groupe de Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie aux couleurs de drapeau amazigh qui flotte partout. Ils ont déclamé leurs chants revendicatifs.
Habillées de robes kabyles des femmes ont offert une dynamique positive à la manif. On chantait plusieurs chansons d’artistes kabyles. Allaoua : «avava cix assegassa d atnawi», Lounis Aït Menguellet : «kecini ruh neki adqimegh, roh di laman ur ttughal ara». (Toi pars et moi je reste, va en paix et ne reviens point» !
Les étudiants et les enseignants ont répondu avec un grand oui. Le secteur de la santé a aussi montré sa présence. Des citernes d’eau potable ont été mises à la disposition des manifestants pour étancher leur soif… La marche continue ….