Les inondations s’aggravent en Guinée. En cette saison d’hivernage, l’ensemble du territoire est frappé par des précipitations d’une rare intensité depuis la mi-août. De la ville côtière de Conakry jusqu’à l’autre bout du pays à Siguiri, les pluies ont causé la mort d’au moins quatre personnes et laissé des milliers de ménages sans toit.
Selon le dernier bilan de l’agence nationale de gestion des urgences et catastrophes humanitaires, quatre personnes sont décédées et une est portée disparue. Hormis la région forestière, les pluies d’une rare violence ont laissé 20 000 ménages guinéens en détresse au niveau national.
Les pays les plus touchés par ces fortes pluies suivies d’inondations sont la Guinée, le Mali, le Burkina Faso, le Niger et le Tchad, où des pertes humaines et matérielles significatives ont été enregistrées. Plus au nord, le sud du Maroc et le sud-ouest algérien ont connu aussi de fortes pluies suivies d’inondations qui ont laissé d’importants dégâts. Au Maroc il y a eu une vingtaine de morts.
Maisons, routes et ponts sont inondés, de nombreux glissements de terrain ont eu lieu et même du bétail a été emporté par les flots. « On a fait le premier convoi humanitaire hier. Les gens ne savent pas où dormir donc on a réquisitionné des écoles. On est aussi en train de travailler pour envoyer deux autres convois humanitaires. Et en fonction de la trésorerie, on va essayer de faire ce qu’on appelle un « cash transfert », ce qui va permettre à ces ménages impactés à l’intérieur du pays afin qu’ils puissent au moins de surmonter les dépenses pour leur famille », explique le directeur général de l’ANGUCH, Lancei Touré.
Mais au-delà des pluies intenses, le président de l’Union pour la défense des consommateurs de Guinée déplore le laisser-aller des autorités face à l’urbanisation anarchique. « Les gens ont bien fait des remblais devant les autorités. Personne ne lève le petit doigt. Ici, l’État n’agit pas », tance-t-il.
Selon l’ANGUCH, plus de 130 000 personnes sont actuellement affectées par ces inondations.
Au Nigeria, la ville de Maiduguri, à l’extrême nord du pays, a été submergée par les eaux d’un barrage qui a cédé sous des pluies torrentielles. Depuis lundi, des milliers d’habitants fuient la vile qui est sous l’eau et les secours s’organisent mais pour le moment, on ne connait pas le nombre exact de victimes.
Cela faisait trente ans que la capitale régionale de Borno n’avait pas connu de telles inondations. Les maisons sont submergées, des voitures sont sous l’eau et les habitants, 800 000 pour la ville de Maiduguri, cherchent à fuir la montée des eaux.
Selon cet habitant, c’est dans la nuit de dimanche à lundi que le barrage de l’Alau au sud de la ville a cédé sous les pluies. « C’était vraiment catastrophique. Tout est inondé. Il ne reste qu’un seul pont », témoigne un habitant.
Avec Rfi