226 détenus d’opinion, des dizaines d’Algériens qui fuient l’Algérie tous les jours sur des embarcations de fortune, 49 condamnés à mort, une inflation insoutenable, une scène politique anesthésiée par la terreur… Tel est le sombre bilan du candidat Tebboune et ses mentors.
La légende noire du premier mandat d’Abdelmadjid Tebboune est faite. Il nous a promis des lendemains qui chantent, on a eu les larmes, le bâillon et les menottes. Un pays exsangue, un peuple aux abois, désespéré dont l’ultime espoir est de quitter le pays pour des cieux occidentaux plus cléments.
Comme 5 ans n’ont pas suffi pour encalminer le pays et l’enfoncer le pays dans le ridicule, entrer en conflit avec la moitié du voisinage, il est en passe de repartir pour un second mandat de 5 ans. A 79 ans, Tebboune s’est découvert un destin de dirigeant autoritaire après une carrière de second couteau dans la haute administration. Il dirige le plus grand pays d’Afrique sans mode d’emploi. La belle affaire !
Avec seulement quatre meetings, il a passé son temps à enfumer l’opinion avec les déclarations les plus farfelues qui puissent être. Doubler le PIB du pays en deux ans, passer à l’autosuffisance en matière de consommation de blé en 2026, créer 450 000 emplois… Le souci c’est qu’il médite des jarres et produit des casseroles. Rien de tout cela est possible avec lui. Heureusement que les Algériens ne sont pas dupes, le mensonge ne dure que le temps des JT de chaînes de télévision asservies et tenues par la pub et la peur de représailles.
Pendant que des centaines d’Algériens rongent leur colère dans les prisons, les montagnes et les compagnes, que des familles entières traversent la Méditerranée sur des rafiots, d’autres fourbissent les plans pour pétrifier le pays et le maintenir à leur seul service.
Après 5 ans au pouvoir et surtout lesté de son passé de ministre et premier ministre sous Bouteflika, Tebboune n’est plus un inconnu. Il ne peut tromper son monde. Même ses soutiens (les mêmes qui ont juré fidélité à Bouteflika) ne sont là que pour maintenir leurs intérêts. L’Algérie, son présent et son avenir, n’est pour cette engeance que source de prébendes, un tiroir-caisse. Cela Tebboune le sait, comme ses parrains d’ailleurs. Mais qu’importent ces petites gens qui ont fait le choix d’être au côté du coffre-fort et du manche. Il est surtout question de l’Algérie et de sa stabilité.
Samedi 7 septembre donc, l’avenir proche de l’Algérie se jouera encore une fois dans une parodie d’élection au goût amer pour les Algériens. « Walah ma nvotich » criaient les supporters à Oran pendant que l’équipe nationale jouait jeudi contre la Guinée Equatoriale. Ils ont compris et montré la voie.
Voter sur Tebboune c’est choisir le totalitarisme le plus dangereux qui soit. C’est enterrer pour des décennies l’espoir d’un changement structurel de la gouvernance.
Tebboune ne peut incarner ni l’espoir ni le changement. Il est l’incarnation de la paralysie la plus périlleuse pour le pays.
Cette date sera un énième rendez-vous raté pour faire redorer au pays sa légende. Tout l’enjeu capital est de savoir comment surmonter la fatalité qui s’abat sur le pays et éviter le pire ? Seuls ceux qui l’ont fait président sont à même de le défaire.
Mais alors que vont faire les véritables décideurs de l’Algérie ? Vont-ils laisser le pays sombrer petit à petit ? Assister à la résurgence d’une dissidence plus radicale ou agir pour agir ce qui l’être encore de l’immense Algérie ?
Hamid Arab