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La mal vie en Algérie

Pénurie

Certains disent que c’est dû à la conjoncture mondiale, d’autres l’attribuent à la issaba (le gang) système et il y a ceux qui affirment que nous serions tous coupables.

Il y a du vrai dans tout ça et cela aggrave la mal vie, la morosité sous le soleil de janvier.
La viande vient d’être augmentée de 400 dinars en attendant de s’envoler pour le ramadan tandis que le poisson est réservé aux riches.
Les boulangers veulent augmenter le prix de la baguette et menacent de faire grève, les fruits et légumes affichent des prix prohibitifs et l’assiette dans les gargotes sont à un dixième du smig.
Surtout, il faut éviter de tomber malade en DZ car il faut de la maarifa pour avoir accès aux examens médicaux dans le secteur public ou être fortuné pour avoir recours au privé.
L’exemple de l’escroquerie médicale nous vient de la fumeuse clinique des rameaux à Bejaia qui raque les patients pour des soins et examens aléatoires. Des gardes malade qui pallient l’absence de soignants doivent débourser cinq mille dinars jour et on ose vous facturer les flacons de sang fournis par la famille du malade.
L’école n’est pas à l’abri de la spéculation généralisée. Des enseignants qui n’en ont que le nom préfèrent donner des cours payants dans des garages à leurs propres élèves de l’enseignement public et ainsi favoriser par le fric leurs résultats scolaires. Ouzid Ouzid….
La mal vie en Algérie est le résultat, me dit on, de la clochardisation des esprits, du règne de l’argent roi, de la corruption déculpabilisée… Et je ne vous parle pas de la maffia du foncier, de l’urbanisme débridé, des passes droits, des ordures parsemées, des rues défoncées, du vieux bâti en dégradation avancée, de la tchippa institutionnalisée dans l’administration, de la dépravation des mœurs, etc
Je suis venu, j’ai vu et entendu et j’ai enfin compris que l’on paye pour mettre sa vie en danger fi babor ellouh pour une harga.
Said Yahia Chérif
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