23 novembre 2024
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La propagande, c’est le terrorisme policé des États

OPINION

La propagande, c’est le terrorisme policé des États

«La philosophie nous enseigne à douter de ce qui nous paraît évident. La propagande, au contraire, nous enseigne à accepter pour évident ce dont il serait raisonnable de douter. » Aldous Huxley

Pour mieux appréhender la propagande virale actuelle provoquée par l’épidémie du Covid-19, il serait utile de se référer à la propagande de guerre, cette arme classique d’endoctrinement idéologique, de manipulation psychologique. Cette immersion dans les arcanes de la propagande de guerre nous aidera, à notre époque actuelle marquée par la psychose distillée par les gouvernants et les médias, à mieux saisir les ressorts psychologiques de l’embrigadement des populations actuellement en œuvre dans tous les pays.

L’histoire bégaie. S’il y a bien une analogie historique, c’est bien entre la crise sanitaire et économique actuelle et la Première Guerre mondiale, toutes deux caractérisées par le recours massif à la propagande. Et pour cause. Les deux ont subi des bombardements de mensonges meurtriers. Dans les deux contextes historiques, les États ont érigé le despotisme en mode de gouvernance pour terroriser les populations par des lois liberticides et des atmosphères apocalyptiques, pour les mener à l’abattoir (la troisième guerre mondiale est imminente). Toutes les deux auront été marquées par un climat de fin du monde, des convulsions politiques, des révoltes sociales, des fins d’empire, des surgissements de totalitarismes.

Le président Macron (comme tant d’autres chefs d’État), au début de l’épidémie du Covid-19, pour justifier le confinement pénitentiaire et les mesures de restriction des libertés, n’avait-il pas inauguré son discours par cette déclaration martiale : « Nous sommes en guerre ». L’instance étatique censée lutter contre la propagation du virus, maladie virale, n’a-t-elle pas été paradoxalement affublé du nom de « Conseil de Défense » (où siègent curieusement des généraux). Une chose est sûre : dans la majorité des pays, la gestion, par ailleurs délibérément chaotique, de la crise du Covid-19 s’apparente davantage à une opération musclée sécuritaire et militaire qu’à une intervention médicale et sanitaire.

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Quoi qu’il en soit, la gestion propagandiste de la crise sanitaire du Covid-19 rappelle étrangement la manipulation psychologique dont ont été victimes les populations lors de la Première Guerre mondiale, pour justifier et légitimer leur enrégimentement militarisé, la privation totale de leurs libertés, leur incorporation totalitaire dans l’économie de guerre, mesures décrétées au nom de la menace d’un Ennemi (létal) censé mettre en danger la patrie.

Historiquement, la Première Guerre mondiale s’est illustrée par le recours à une propagande d’une dimension industrielle inégalée. Pour la première fois dans l’histoire, pour museler toute voix discordante et caporaliser l’état d’esprit collectif, l’État allait s’employer à réduire l’ensemble de la population au contrôle social, l’intégralité des organes de presse à la surveillance totalitaire de l’information, notamment par le biais de la censure. Pareillement, les partis politiques, en particulier d’obédience socialiste, seront réduits au silence. Le Parlement, au moment où la Grande muette se mettait à faire parler bruyamment ses armes, perdait éloquemment la parole : toutes les formations politiques tairont leurs divergences pour œuvrer au service de la Guerre (aujourd’hui, tous les partis, toutes obédiences confondues, se sont ralliés à la propagande de l’État pour l’épauler dans son entreprise despotique de militarisation de la société, sous couvert de guerre contre le Covid-19). C’est le début de l’ère du contrôle de la pensée, de la pensée contrôlée. De la propagande généralisée. De la caporalisation de la communication, de l’embrigadement de l’information.

En 1914, force est de constater que le dessein principal de la propagande étatique visait à regrouper toutes les énergies de la nation pour les convoyer dans une seule direction : le champ de guerre afin d’infliger une défaite cuisante au pays étranger désigné comme l’ennemi (du moment). Aujourd’hui, en 2020, avec une propagande habilement menée, sous couvert de lutte contre un virus invisible, dans une forme d’inversion de l’adversité, le véritable ennemi, en réalité visé, est tapi à l’intérieur du pays : c’est le peuple laborieux, particulièrement virulent ces dernières années au plan de la contestation sociale.

Pour les classes dominantes, sous couvert de lutter contre le Covid-19, l’objectif politique est d’enrayer le virus des révoltes populaires, d’endiguer les foyers de contagion de contestation sociale. Non d’enrayer le coronavirus, leur meilleur allié actuellement, dans la guerre de classe qu’elles mènent contre les peuples opprimés et le prolétariat.

En 1914, parce que toute la population devait participer directement à l’effort de guerre, elle devait être convaincue que la guerre était juste et nécessaire. Aussi, l’État devait-il actionné sa machine de manipulation psychologique ou plutôt instrument de mensonge : la Propagande. En 2020, parce que la population doit participer, sous la terreur, à l’effort de la reconfiguration économique dictée par le grand capital financier, à l’instauration d’un nouvel ordre mondial, elle doit être persuadée qu’elle est attaquée par un microscopique virus invisible létale. Aussi doit-elle s’enterrer socialement vivante en acceptant tous les sacrifices économiques, l’immolation de toutes ses libertés.

En 1914, la totalité de l’appareil productif du pays, industriel et agricole, devait fonctionner de manière optimale et être orienté vers des finalités militaires. Corrélativement, cette conversion de l’économie vers des objectifs militaires impliquait-elle pour la majorité de la population l’austérité et le sacrifice. Mais plus fondamentalement, l’économie de guerre signifiait aussi un grand bouleversement dans l’organisation de l’industrie et de l’agriculture : il ne faut pas oublier que c’est au cours de la Première Guerre mondiale que seront jetés les bases du modèle économique capitaliste moderne (fordisme, taylorisme, marketing, management, OST, etc.).

De même, c’est la Première Guerre mondiale qui enfantera les divers totalitarismes du XXe siècle (fascisme, nazisme, stalinisme, maoïsme, kémalisme, etc.). En 2020, la totalité de la production doit être restructurée dans le dessein de la transformer en une économie dématérialisée, numérisée, « ubérisée », dominée par le télétravail, autrement dit, cette fois avec un minimum d’hommes et de femmes sur le champ de guerre économique totalement financiarisé, sur fond d’un despotisme rampant.

Certes, la propagande n’a pas été inventée au cours de la Première Guerre mondiale. Mais, c’est la première fois dans l’histoire où elle revêtait une dimension industrielle et scientifique. Dès cette époque, la propagande allait être intégrée dans les formes de gouvernement comme moyen d’asservissement de la population et de dévoiement politique totalitaire. La propagande peut être définie comme la fabrication de l’information idéologique par l’État aux fins d’endoctrinement mental de la population. Les régimes nazi et stalinien se serviront abondamment de cet instrument d’intoxication psychologique et d’embrigadement idéologique. Cependant, la propagande ne sera pas exclusivement l’apanage des régimes dictatoriaux. L’Occident démocratique, dans un raffinement de politesse dictatoriale veloutée, l’exploitera également, mais avec des techniques plus sophistiquées, avec l’assentiment servile de la population persuadée de vivre dans un pays libre. Il n’y a pas pire malade qui s’ignore. Il n’y a pas pire aliéné qu’un citoyen qui se croit libre.

Les techniques de propagande élaborées par les États belligérants au cours de la Première guerre mondiale, perfectionnées au cours de la Seconde Guerre mondiale, seront transposées par la suite dans la vie sociale et économique, notamment par le biais de la publicité et le contrôle électronique de la population. Depuis lors, dans les démocraties totalitaires de l’Occident, la propagande a été intégrée dans tous les rouages de la société. La propagande est devenue si omniprésente dans la vie quotidienne, notamment dans la politique et l’économie, qu’elle agit de manière quasi invisible, voire naturelle, tel un virus doctrinaire asymptomatique, distillé dans le corps social déjà amplement contaminé par d’autres formes de microbes idéologiques imprimés depuis l’enfance dans le cerveau par les structures scolaires et les appareils d’endoctrinement médiatiques.

En 1928, Edward Bernays, fondateur de la propagande politique et entrepreneuriale, avait écrit dans son livre Propaganda, « La manipulation habile et consciente des habitudes et des opinions des masses est une composante majeure de la société démocratique. Ceux qui manipulent ce mécanisme secret de la société constituent un gouvernement invisible qui est la véritable puissance dirigeante de notre société. » (…). « Le gouvernement invisible tend à être concentré entre les mains de quelques-uns à cause de la dépense engendrée par la manipulation de la machine sociale qui contrôle les opinions et les habitudes des masses.».

Comme il est explicitement mentionné dans ce passage du livre de Bernays, la manipulation est opérée secrètement par un « gouvernement invisible ». Il est manifeste que Bernays faisait référence à la grande bourgeoisie, voire au grand capital. Mais par-dessus tout, ce qu’il faut souligner c’est que cette manipulation de l’opinion est commandée non par des individus regroupés en loges maçonniques ou en comités secrets de conspirateurs internationaux, mais par les lois imparables et nécessaires (déterministes) du mode de production et des rapports sociaux de production capitalistes.

Le livre de Bernays, écrit en 1928, s’était inspiré de son expérience de propagandiste durant la Première Guerre mondiale. C’est au cours de cette guerre que, pour la première fois dans l’histoire, la propagande avait été utilisée à une échelle industrielle. En effet, comme on l’a souligné plus haut, c’était la première guerre totale de l’histoire. Elle avait mobilisé d’immenses contingents militaires. Jamais, dans l’histoire, il n’y avait eu une telle masse de la population masculine enrôlée dans les armées (comme, en 2020, jamais 3 à 4 milliards de personnes dans le monde auront été totalement confinées, séquestrées, assignées à résidence, durant presque trois mois ; des centaines de millions auront été jetées dans l’enfer du chômage, précipitées dans la paupérisation). De même, cette guerre totale génocidaire avait eu pour corollaire d’incorporer toute la population civile dans l’effort de guerre, notamment par la production de matériels militaires et l’enrôlement des femmes dans les usines comme dans les hôpitaux. Pour assurer une telle impressionnante mobilisation et justifier la guerre, l’État avait dû recourir à une campagne de propagande d’une dimension industrielle.

La propagande consiste à façonner l’opinion par tous les moyens possibles, en s’appuyant en particulier sur les médias chargés de la communication. Au reste, Edward Bernays nommait cette communication la « fabrique du consentement », terriblement d’actualité à observer l’adhésion servile des populations à leur assujettissement graduel, illustré par leur acquiescement aux mesures liberticides décrétées par les gouvernants, sous couvert de gestion de la crise. Actuellement, en 2020, à la faveur de la crise sanitaire et économique, cette fabrique du consentement est la seule à ne pas connaître la crise : elle tourne à plein régime (fasciste).

Ironie de l’histoire, Edward Bernays avait participé, aux côtés du président américain Wilson, à la Commission Creel, convoquée pour convaincre l’opinion publique américaine « pacifique » de la justesse de la participation des États-Unis dans la guerre. Au final, grâce à la propagande, la Commission Creel avait permis de retourner le peuple américain en faveur de l’entrée dans la Première Guerre mondiale. Toute ressemblance avec les comités scientifiques actuels, pollués par l’implication de véreux viraux médecins œuvrant pour les groupes pharmaceutiques (Big Pharma) et officines étatiques, n’est pas fortuite. Leurs recommandations médicales criminelles n’ont rien à envier aux conseils génocidaires des politiciens de l’époque de la Première Guerre mondiale appelant les populations à porter impérativement l’uniforme de guerre, pour se protéger soi-disant de l’ennemi, non sans avoir livrer bataille la fleur au fusil et drapeaux fièrement flottant au vent, selon la rhétorique propagandiste usitée en période de guerre, pour le grand profit des industriels de l’armement et le bénéfice des classes dominantes (aujourd’hui pour les Big Pharma, la BCE, FMI, Empires financiers)

Il est utile de rappeler qu’Edward Bernays s’est fait connaître non seulement sur le champ meurtrier de guerre, mais aussi dans le domaine belliqueux de l’économie capitaliste consumériste. En effet, Le parcours professionnel de cet austro-américain est singulièrement atypique. Dans les années 1920, il travaille pour plusieurs entreprises, notamment une marque de bacon.

Cette fois, au lieu d’employer ses talents de propagandiste publicitaire pour vanter les vertus du bacon, Bernays préfère enrôler une dizaine de médecins qui vont recommander aux américains de prendre chaque matin un copieux petit-déjeuner, de préférence avec des œufs et du bacon (aujourd’hui, les médecins, enrôlés par l’État, vantent les vertus du confinement pénitentiaire, du port du masque à l’extérieur en dépit de son inefficacité, participent avec les apprentis sorciers gouvernementaux a la politique pyromane de la destruction psychologique de la population par la création d’un climat apocalyptique, au carnage économique et social).

Décidément, la corruption morale des médecins est ancienne. Grâce aux recommandations, médicalement criminelles du fait du surpoids généré par la consommation de cet aliment hyper calorique, de ces médecins corrompus, les œufs au bacon sont devenus un référent diététique, une institution du petit-déjeuner américain.

Edward Bernays est aussi l’homme de la fumeuse émancipation de la femme américaine. En effet, travaillant pour une firme de cigarettes, Bernays avait eu la lumineuse et incandescente idée, pour flamber les ventes des cigarettes, d’allumer la consommation des femmes en leur offrant l’occasion d’égaler les hommes par l’accès à la liberté de fumer dans l’espace public. Jusque-là, les femmes ne fumaient pas dans les lieux publics. C’était moralement reprouvé. Bernays va brûler et réduire en cendres ce tabou infiltré par la morale patriarcale. Car Bernays avait présenté la cigarette comme un symbole phallique, et donc un instrument de la domination masculine. Aussi, va-t-il inviter les femmes de mettre le paquet pour briser le monopole de la cigarette masculine. Pour ce faire, il va embrigader des femmes de la bourgeoisie émancipée pour embraser la scène médiatique. Comment ? Le jour du rituel défilé de Pâques, des femmes déambuleront dans la cinquième avenue de New-York en fumant des cigarettes. Cette entrée en scène spectaculaire sera immortalisée par une expression soufflée par Bernays, devenue légendaire : « leurs cigarettes sont des torches de la liberté ». Aussitôt, la gente féminine va s’enflammer pour la nouvelle mode de la « sucette à cancer ». En quelques mois, la consommation de tabac chez les femmes va flamber et consumer leurs poumons.

De manière générale, comme l’avait bien compris Bernays, influencé par les théories psychanalytiques de son oncle Sigmund Freud et la psychologie des foules de Gustave Le Bon, la propagande est le meilleur instrument idéologique pour influencer les foules en s’adressant à leurs émotions et à leurs instincts. En effet, la propagande n’a pas pour tâche de manœuvrer l’esprit conscient, mais de manipuler l’inconscient. Car la mentalité collective n’est pas régie par la pensée rationnelle, mais par la passion, les impulsions, les émotions. « Par conséquent, si nous comprenons le mécanisme et les motivations de l’esprit de groupe, n’est-il pas possible de contrôler et d’enrégimenter les masses selon notre volonté sans qu’elles le sachent ? », avait-il écrit.

Aussi, les desseins de toute propagande ne se réduisent pas uniquement à l’inculcation et à la propagation. La propagande a surtout pour mobile de dissimuler les véritables motivations d’une opération politique, économique, étatique, religieuse. La propagande avance toujours masquée, les mains gantées de légalité pour ne pas laisser d’empruntes coupables visibles, le corps institutionnel protégé d’une armure pour assurer ses arrières, et les édifices carcéraux prêts à suppléer les officines d’endoctrinement défaillantes et à embastiller les dissidences suspicieuses.

Comment persuader des millions d’hommes d’aller sacrifier leur vie sur le champ de guerre, sinon par l’usage de l’arme de la propagande destinée à dissimuler les mobiles de la guerre : la défense des intérêts d’une classe d’exploiteurs drapée dans le discours patriotique. Comment persuader des milliards d’individus d’accepter le confinement meurtrier, les restrictions de leurs libertés, les sacrifices sociales, le carnage économique, sinon par le recours à une campagne de propagande étatique et médiatique destinée à masquer les véritables motivations de la gestion apocalyptique de la crise sanitaire du Covid-19 : créer un climat de psychose et de sidération pour justifier et légitimer la reconfiguration despotique de l’économie mondiale sur fond de la militarisation de la société.

Si le terrorisme vise à pulvériser les corps humains, la propagande entend superviser-formater-terroriser les esprits. Les deux modes de gestion et de gouvernance complémentaires sont inhérents à la civilisation capitaliste totalitaire et décadente contemporaine.

« L’appareil de propagande de Staline et Brejnev semble, en comparaison [au mensonge médiatique], un jeu de faussaires amateurs. » Alexandre Zinoviev

Auteur
Mesloub Khider

 




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