23 novembre 2024
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La régence militaro-bureaucratique algérienne : une machine de survie au-delà des idéologies

L’Algérie traverse depuis des décennies des crises politiques profondes. Depuis la guerre d’indépendance jusqu’aux récents événements du Hirak, une constante se dessine : la domination d’une élite militaro-bureaucratique sur l’appareil d’État.

Souvent présentée comme la garante de la stabilité, cette régence militaro-bureaucratique n’est, en réalité, qu’une structure dédiée à la perpétuation de son propre pouvoir, indifférente aux idéaux républicains ou modernistes.

Ma thèse est simple : cette régence n’a jamais combattu les islamistes par conviction républicaine ou moderniste. Elle l’a fait par pur instinct de survie, de la même manière qu’elle aurait écrasé une insurrection républicaine. Ce n’est pas une lutte idéologique qui guide ses actions, mais une logique implacable de préservation des privilèges. La néo-régence algéroise fonctionne comme une construction mafieuse, où les discours politiques ne sont que des paravents pour masquer des intérêts vénaux.

I. Une lutte pour la survie, pas pour les valeurs

Lors de la décennie noire des années 1990, l’État algérien a affronté une insurrection islamiste qui menaçait de renverser le régime. À l’époque, la lutte était présentée comme une défense de la République contre l’extrémisme religieux. Mais cette version des faits est trompeuse. Contrairement aux apparences, cette régence n’a pas mené ce combat pour protéger les valeurs républicaines ou modernistes. En réalité, ce qui était en jeu, c’était la survie d’un système de pouvoir solidement ancré dans la violence, la répression et la manipulation.

La régence militaro-bureaucratique n’a pas réagi contre les islamistes parce qu’ils incarnaient une menace théocratique, mais parce qu’ils représentaient un danger existentiel pour le système. L’idéologie, dans ce contexte, n’était qu’un prétexte. Si l’insurrection avait été menée par des républicains modernistes, le régime aurait agi de la même manière, avec la même brutalité. L’idée que ce combat était motivé par un attachement aux principes républicains est une fable construite pour légitimer l’usage de la force et camoufler les véritables motivations de la régence.

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Dans ce cadre, les islamistes étaient simplement un autre groupe à éliminer, car leur succès aurait mis en péril l’emprise du régime sur le pays. Ce combat n’était ni pour la laïcité, ni pour la démocratie, mais pour la survie d’un système mafieux, enraciné dans les structures militaro-bureaucratiques. J’en tiens pour preuve les accords conclus à El Aouana, une sorte de sant’Egidio endogène.

II. La régence militaro-bureaucratique : une structure mafieuse

Le pouvoir en Algérie est tenu par une élite militaro-bureaucratique qui contrôle l’État depuis l’indépendance. Cette régence, composée de généraux et de hauts fonctionnaires, fonctionne selon des logiques clientélistes et vénales. Dans le cadre du système d’import-Import, les ressources de l’État, en particulier les hydrocarbures, sont accaparées par cette élite qui s’en sert pour enrichir ses membres et leurs proches.

Les scandales de corruption qui éclatent régulièrement en Algérie ne sont que des symptômes visibles d’un système profondément pourri, où les institutions sont détournées pour servir des intérêts privés.

Cette régence atout d’une structure mafieuse. À l’instar des organisations criminelles, elle repose sur des réseaux de loyauté et de dépendance. Les membres de la régence protègent leurs intérêts en se servant de l’État comme d’un instrument de contrôle, tandis que le peuple est tenu à l’écart des véritables centres de décision.

Ce qui distingue cette régence des mafias traditionnelles, c’est qu’elle se dissimule derrière des apparences légales et institutionnelles. Les élections, les discours républicains et les promesses de réformes ne sont que des façades destinées à entretenir l’illusion d’un État moderne et démocratique.

Cependant, en dépit de ces apparences, le pouvoir réel reste concentré entre les mains d’une petite élite, les décideurs, déconnectée des réalités vécues par la majorité des Algériens. La régence militaro-bureaucratique est, avant tout, une machine à se perpétuer. Les généraux, les bureaucrates et les hommes d’affaires qui la composent ne se soucient guère des idéologies ou des principes. Ce qui compte, c’est de maintenir le système en place et de continuer à jouir des avantages qu’il procure.

III. Discours politiques et jeux d’ombres

Les discours politiques prononcés par les représentants du régime ne sont que des mises en scène destinées à cacher la véritable nature du pouvoir en Algérie. Depuis des décennies, la classe dirigeante a maîtrisé l’art de la communication politique pour manipuler l’opinion publique et détourner l’attention des véritables enjeux. Chaque discours officiel, chaque élection organisée, chaque réforme annoncée est soigneusement calculé pour maintenir le statu quo et préserver l’apparence d’un État républicain et moderne.

En réalité, ces discours ne sont que des écrans de fumée. Le véritable pouvoir se trouve ailleurs, dans les coulisses du pouvoir militaire et bureaucratique. Les décisions importantes ne sont pas prises par les politiciens élus, qui ne sont que des pantins, mais par les généraux et les hauts fonctionnaires qui contrôlent les institutions.

Ces derniers manipulent les processus démocratiques pour donner l’illusion d’une participation populaire, alors que le peuple n’a aucun rôle réel dans la prise de décision.

Les médias, contrôlés par l’État, qu’ils soient publics ou parapublics, jouent un rôle central dans ce jeu d’ombres. Ils relaient les discours officiels sans jamais poser de questions embarrassantes sur les pratiques de la régence militaro-bureaucratique. Les voix dissidentes sont systématiquement réduites au silence, tandis que les figures d’opposition qui osent dénoncer le régime sont marginalisées ou réprimées. Cette stratégie de manipulation permet à la régence de se maintenir en place tout en continuant à profiter des richesses du pays.

IV. Le Hirak : la résistance populaire face à la régence

Le mouvement Hirak, qui a émergé en 2019, a mis en lumière la profondeur du mécontentement populaire à l’égard de la régence militaro-bureaucratique. Les Algériens, lassés des promesses non tenues et des élections truquées, sont descendus dans la rue pour réclamer un changement profond du système politique. Ce mouvement pacifique, massif et transgénérationnel, a dénoncé l’ensemble de la classe dirigeante, qualifiée de « Issaba » (bande mafieuse).

Le Hirak a révélé une prise de conscience collective : les Algériens savent que le véritable pouvoir n’est pas entre les mains des politiciens visibles, mais entre celles des généraux et des élites bureaucratiques qui manipulent les institutions. Ce mouvement a permis de remettre en question la légitimité de la régence militaro-bureaucratique, et a montré que la population n’était plus prête à accepter un système corrompu et oppressif.

Cependant, malgré l’ampleur des manifestations, le régime a jusqu’à présent réussi à se maintenir en place. Grâce à une combinaison de répression, de manipulation politique et de promesses de réformes superficielles, la régence a temporairement invisibilisé les tensions. Mais elle n’a pas résolu le problème de fond : l’aspiration du peuple à un véritable changement.

V. Quelles perspectives pour l’avenir ?

L’avenir de la régence militaro-bureaucratique algérienne reste incertain. Le Hirak a montré que le peuple algérien était prêt à se mobiliser pour exiger un changement, mais la résilience du régime témoigne de la profondeur de son ancrage. Tant que l’armée conservera son emprise sur l’État, il sera difficile d’envisager une transition démocratique véritable.

Néanmoins, des facteurs pourraient créer les conditions d’un changement à long terme, notamment les difficultés économiques, exacerbées par la dépendance aux hydrocarbures, pourraient affaiblir la régence et ouvrir la voie à des réformes plus profondes.

Ce qui est certain, c’est que le peuple algérien a pris conscience de la nature du régime qui le gouverne. Les discours républicains et modernistes, ni même les glissements vers un conservatisme islamisant, ne suffisent plus à cacher la réalité d’un pouvoir corrompu et répressif.

La régence militaro-bureaucratique est à un tournant de son histoire. Soit elle continue à manipuler les apparences et à opprimer son peuple, soit elle accepte de céder une partie de son pouvoir pour permettre une véritable ouverture démocratique. Le destin d’une Nation en dépend.

Mohand Bakir

12 Commentaires

  1. Sans enjeux economique reel, rien ne se passera. Par enjeux economique, je parle de la population biensur. Et pour que la population en ait un(enjeux economique), il y a besoin de changer toute la culture… eliminer la croyance en la dependence de la rente, c.a.d. l’assistanat. La dure question alors est COMMENT?
    La reponse, a mon sens, est la transformation de la Rente-meme. c.a.d. passer d’une rente-Hydrocarbure a une Rente-Fiscale. En d’autres termes, l’emergence progressive de plusieurs enfants de SOnatrach et de concurrents !!! TUER LE MONOPOLE. Or, l’economie Algerienne est structure’e a l’image de l’Arme’e. VERTICALE.

    Pire que ca,ils auraient pu, ces bougnoules, se partager les Industries, en sporisant chacun son industrie avec de l’outillage importe’ et paye’ avec leur butins de surfacturation, c.a.d. que l’argent qu’ils volent en devise revient sous forme de machineries – necessaires a leurs industries respectives. Pour cela, il aurait fallut le vouloir, c.a.d. vouloir voir des industries se developer en Algerie ! Cela ils l’ont compris, que cela se traduirait en reduction d’IMPORTATIONS et donc d’IMPORTATIONS et de COMMISSIONS.

    Cela ne les aurait pas depourvu de commission, puis qu’il y aura toujours l’importation d’Armements – mais ca la reduirait eventuellement !!! Pire encore, avec un pays Actif, productif et riche entre LEURS MAINS, les Algeriens n’aurait pas besoin d’une forte Arme’e… Ou mieux encore, un producteur d’armement se serait develope’ pour aller a la conquete de ces depenses-la(armement). Une arme’e qui s’auto-suffit de A a Z. c.a.d. une veritable independence… Ca, cca va a l’encontre de la psychologie profonde de ceux-la caste qui detient le pouvoir militaire. Une psychologie de mepris et de haine envers les populations, comme SEULE l’ARME »E COLONIALE EN A DEVELOPE’.

    Ce sentiment de mepris et haine dont a fait preuve l’arme’e coloniale provient de SES(Armee Fr) ECHECS partout ou elle s’est aventure’e batie sur son INCAPACITE’ a defendre et liberer son propre pays du Nazisme, dont VICHY en sera le rappelet temoin eternel. Ou tout simplement LE COLABO comme culture et sentiment, qui sert de placebeau au sentiment d’inferiorite’. Voila, de quoi est faite l’arme’e sous detourne’e par l’ADF. Une arme’e de colabos.

    En 2024, on est a l Nieme generation/promotion de colabos. Comme diraient certains C’EST DEEP !

  2. The rotten ministry of foreign affairs is the best example.. embassies, refuse to give passports to. Sans papiers… despite they ate algerien citizens…. there is no country in the world that refuses to give its citizens passport unless,by a judge decision. Embassadeurs rotten don’t even work. Most of the time they doing business. You go to the embassy it is overcrowded with cronies sucking budget and hard currency. There are embassies,everywhere even where there is no single algerian .. on the top of it they employ foreigners . Like in the gulf states . You find black Africans Indians you name it……. moreover. Nobody checks on these embassies and what they contribute…… that is why the lobby for émirats and Saudi are very strong. They infiltrated the higher echelon through the embassies.. it us a shame…..
    ,

  3. Bonjour
    Article intéressant qui mérite d’être approfondi par des exemples concrets et documentés. Question : comment expliquer le règne de Bouteflika? Voilà un homme, certes issu du sérail, mais banni pendant 20 ans et qui réussit non seulement à prendre le pouvoir mais à éliminer progressivement toutes les « élites militaires et civiles » qui l’ont désigné pour les remplacer par des proches. Est-ce à dire que ces « élites » ne sont pas si solides ni si ancrées que cela?
    Cordialement
    T. AMALOU

  4. Le Hirak a démontré aussi que les « élites » sont incapables d’amorcer ne serait-ce qu’un semblant de culture démocratique, incapables de se mettre d’accord sur un quelconque plan pouvant aboutir à un retour à une pacifique confrontation des idées et des programmes. Où sont les élites républicaines et modernistes ? Ont elle une once d’influence sur la société ? Sont elles convaincues des idée républicaines et modernistes au point de s’unir dans un seul front ? Le régime a horreur du vide.

    • Les elites ne se choisissent pas, elles EMERGENT, a partir d’une construction democratique, c.a.d. negotiations entre structures, depuis la base. Helas, meme une association de quartier ne peut mener un dialogue et echange d’opinion pour faire emerger un porte-parole, que ce quartier supporterait, qu’ils soient d’accord ou pas avec ses dires et propositions.

  5. L’arabo-islamisation forcenée de l’école ne peut produire que des élites au rabais, l’incompétence est partout, à tous les niveaux de gouvernance, et les oppositions politiques ne peuvent s’organiser pour construire une alternative au système car elles sont victimes du même syndrome: manque de connaissances, manque d’expertise, manque de militantisme, absence de débat, pas de formation idéologique et politique. Lire et relire Gramsci: changer le pouvoir passe avant tout par l’hégémonie culturelle et idéologique et la révolution se fait d’abord dans les têtes et par les idées.

    • Et pourtant les vrai arabo islamistes sont en train d’avancer avec une vitesse supersonique dans les sciences et le savoir.
      Dans la nouvelle, ils font la course qui sera le premier a atteindre el djahilia.

      • Les pétrodollars peuvent tout: acheter une copie du Louvre, se payer les plus grands architectes, louer les talents des plus grands artistes de la chanson, du football, utiliser les technologie élaborées et développées chez les kuffars. La politique du tiroir-caisse n’est qu’une illusion qui durera le temps de la générosité des gisements, quand ils seront taris, épuisés, les » véritables » arabo-islamistes retourneront à leurs dromadaires et leurs turbans..

        • Mais tout a fait d’accord !!! Rend-toi compte seulement que tant qu’il y a quelconque money sur terre, ils en detiendront la part du lion. Apres, quand il n’y aura aucune monnaie nulle part, eux en effet, ont un chez-eux AUTHENTIQUE, c.a.d. un vrai chez-eux, ou retourner. D’ailleurs, ils ne le quittent jamais !!! Ils ne travestissent ni leur identite’, leurs origines, traditions, langue, culture, croyances, etc. ILS SONT FIABLES !!!
          La TRAVESTIE c’est chez les MINABLES SEULEMENT !!!

        • Les chameliers comme vous les appelez on INVESTI dans tout a travers le monde.
          Des milliers de leurs enfants sont envoyés en Europe et SA pour chercher le savoir; le reste est bien encadrés par les meilleurs profs.
          Entre temps, is investissent des millards en achetant des compagnies ou des parts a travers le monde.
          Malgré que leurs populations sont tres petites, ils ont déja pensé a l’ares pétrole.
          Ils ont costruit des infrastructures décentes pour leurs peuples et tout est disponible 12 mois sur 12. Ils sont en interaction avec les cultures du monde et organisent meme formula 1 et des tas de concerts. Alors que chez la nouvelle, tu dois faire la chaine pour1l de lait, pour aller au travail, pour le transport; tout est horrible ainsi que les salaires. Eux ne payent pas d’impots et l’état les aide. Alors qui retournera vers ses chameaux, eux ou nous ? En fait avex les hijab et les turbans qui fleurissent en algerie, c’est nous qui sommes déja retourné a el djahilia.

      • Bien fait de corriger. Ce n’est pas l’Arabo-Islamisme en soi, mais son incompatibilite’ avec l’environ Nord-Africain et ce qu’il produit – des mules. Il y a une facon et une de faire marcher ce bled de chkoopi. Exhonorer les compagnies etrangeres de taxes d’export de tout produit fini. Et qui quiconque quel AlKhaRien qui manque de politesse ou respect a un etranger quelconque. interdit de se couvrir de la taille aux pieds une semaine durant ou de faire ramadan 5 jours de suite, c.a.d. 5×24 heures. Vous allez voir, combien d’Industries vont se relocaliser vers l’anegerie et comment les algeriens vont se mettre, non seulement a travailler mais a bien travailler !
        l’appetit vient en mangeant et l’habitude est une seconde nature !
        Et vive la methode Arabe:
        Voler -> Adios la main.
        Mentir -> Adios la langue.
        Faite un tour a Dubai. Laisser votre porte-feuille, telephone , ordinateur, ou n’importe quoi sur la table d’une terrasse d’un cafe’ et disparaissez une semaine. Votre bien vous attendra. Meme le serveur n’osera y toucher !!!

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