25 novembre 2024
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La rupture consommée entre l’élite et le peuple

REGARD

La rupture consommée entre l’élite et le peuple

La pandémie va-t-elle s’installer dans la durée ? Question difficile à résoudre dans la mesure où aucun indice probant ne  montre où va s’arrêter ce virus planétaire, lequel a jeté le doute au sein même de l’OMS et les grands labos du monde. Chez nous, les choses rentrent dans une affligeante routine : les gens plongent dans ce repli d’un autre genre.

Le confinement est devenu en ce mois de jeûne un mot-valise que certains incorrigibles pessimistes se transmettent de bouche à oreille, comme pour rajouter une note dramatique à notre malaise collectif. Oui malaise, car la décantation des choses n’a pas encore été faite pour que le citoyen lambda puisse distinguer la bonne graine de l’ivraie et tracer sa route vers l’avenir.

En termes simples : c’est la situation de blocage. En haut lieu, nos têtes pensantes semblent se débarrasser de la stridulation constante du hirak qui, au bout d’un an de bouillonnement, leur aurait donné du fil à retordre, mais restent sur le qui-vive quant à l’évolution, jusque-là inquiétante, de la courbe du Covid-19.

En revanche, un pseudo-dynamisme pour les réformes, en particulier la révision de la Constitution, s’enclenche ces jours-ci, comme pour passer à la trappe toute la léthargie de l’ancien système déchu. Quoique, sur le volet des libertés, la question délicate des prisonniers d’opinion, ternit cette soi-disant « bonne foi » que certains optimistes-laudateurs prêtent à l’équipe Tebboune.

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Au bout du compte, une chose étant sûre : les solutions conjoncturelles que propose le palais d’El-Mouradia aux Algériens  ne peuvent, en aucun cas, offrir une vraie réponse aux problèmes structurels dont souffre le pays : le retard dans la démocratisation du système de gouvernance, les perspectives de l’après-pétrole, le défrichement du terrain pour un véritable changement socio-politique à même de réunir les Algériens autour d’un projet de société démocratique et unificateur.

Puis, les miens, rompus aux fausses promesses, ne se font pas trop d’illusions sur l’étroitesse de vue ainsi que le machiavélisme  de ceux qui tiennent les manettes du pays et savent par expérience que ceux-ci sont capables de mille et une métamorphoses. Ce qui fait que, d’un côté (régime) comme de l’autre (peuple), la méfiance est là, un feu de paille qui couve, risquant de rallumer le brasier à tout moment.

L’écho de cette distanciation-répulsion mutuelle est renforcé, hélas, par la déstructuration du tissu associatif et l’insupportable absence de l’opposition sur la scène politique. Autrement dit, la disparition d’importants maillons de la chaîne, susceptibles de jouer le rôle des médiateurs sociaux. 

En rupture, la société, poussée auparavant déjà dans ses derniers retranchements de survie,  se sent comme confinée dans un ghetto insulaire, peinant à se réconcilier avec ceux qui lui servent de tuteurs. Comme dans un couple en instance de divorce, la confiance chez nous n’est jamais une mince affaire.

La reconstruire prend du temps, trop de temps même et il suffit d’un petit faux geste, fût-ce seulement mal interprété de la part de l’un des deux partenaires, pour que tout le projet tombe à l’eau. 

Auteur
Kamal Guerroua

 




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