25 avril 2024
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« Laaldja, notre mère », le poignant livre de Youcef Zirem

Ce livre-récit est très personnel. Direct et d’une sincérité désarmante, « Laaldja, notre mère » de Youcef Zirem étreint le lecteur. Il est un vibrant éloge à sa maman. Mais pas seulement.

Quand on commence ce livre, on ne le lâche plus. Ou plutôt il ne nous lâche plus. L’écrivain et journaliste Youcef Zirem se confie dans ce récit à la première personne sur sa mère disparue en 2022 et brosse une série de portraits familiaux et villageois.

Exilé depuis 17 ans, Youcef Zirem n’a pas pu revoir sa maman avant sa disparition. Ni les siens qui habitent en Kabylie depuis toutes ces longues années. Comme pour ne pas perdre pied après la disparition de cet être cher et donc renouer un fil d’Ariane ductile, l’auteur s’épanche, parle à Lâaldja, cette mère aimante avec beaucoup d’amour. De passion. De vérité et de sensibilité. L’auteur pose les mots pour guérir ses maux. Il y a sans doute derrière ce livre une volonté de panser une douleur que chacun sait terriblement indélébile. Celle de perdre une maman. D’autant plus quand on est privé de la voir, la toucher, de partager des moments de bonheur avec elle. Alors, il réfugie dans le passé et la magie de la mémoire pour convoquer le bonheur et le sel de ce qui fait sa vie.

L’auteur parle aussi de sa famille, de ses frères avec lesquels il partage le goût de l’écriture.

Youcef Zirem reprend cette phrase emblématique de son frère Khaled : «Ils sont lumineux à ombrager la lune ». Avec la disparition de sa mère, Youcef Zirem a ressenti le besoin irrépressible de se rapprocher par l’écriture des siens. Des chapitres entiers leurs sont consacrés. Toute la galaxie familiale est irradiée par l’amour maternel. En creux, Youcef œuvre sans doute à poursuivre ce que sa mère a toute sa vie fait : cultiver la fusion familiale, l’amour, le respect des autres…

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Auteur prolifique, Youcef Zirem est aussi un poète. Un écorché vif. Dans le milieu de la presse, il est connu pour sa probité intellectuelle. L’écrivain comme le journaliste est sans concession. Entier. Il le prouve aussi dans ce véritable panégyrique sorti chez Fauves. Il a fait le choix douloureux de ne rien céder à ses positions politiques et intellectuelles et donc de s’exiler plutôt que de renoncer à sa liberté en Algérie.

L’enfant du village d’At Saâda, à l’orée de l’impénétrable forêt d’Akfadou a livré dans « Laâldja, notre mère » une belle histoire familiale. Malgré les plaies qui le parcourent, C’est un récit d’un vivant debout malgré les outrages du temps et des hommes. Un hommage poignant et sincère à la vie et aux siens.

Hamid Arab

« Lâaldja, notre mère » de Youcef Zirem aux éditions Fauves.

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