Lundi 9 décembre 2019
L’affaire d’espionnage d’un ex-proche d’Ali Benflis : le coup de grâce ?
«Le nommé S.B., faisant partie de la direction de campagne de Ali Benflis a été placé en détention provisoire par le juge d’instruction » près le même tribunal de Bir Mourad Raïs, annonce un communiqué du procureur de la république ce mardi soir.
A moins de trois jours du vote, le staff de campagne d’Ali Benflis vient de sentir le vent du boulet avec ce communiqué rendu public par le procureur de la République près le tribunal de Bir Mourad Raïs.
Si l’on s’en tient au communiqué du procureur les charges retenues à l »encontre du prévenu Salah B. sont rien de moins qu » »intelligence avec un Etat étranger ». Du lourd qui peut valoir de très longues années de prison. Nous apprenons, selon la même source que le prévenu aurait « fourni de manière régulière des rapports sur la situation qui prévaut en Algérie et sur les conditions de préparation des élections à un Etat étranger ». Pas seulement S. B. a reconnu avoir fait connaissance avec Ali Benflis en 2003. il lui aurait rendu des services comme le règlement d’un problème d’un compte bancaire ouvert dans le pays étranger qui appartenait au candidat et à sa femme. Salah B. a été placé en détention provisoire, apprend-on de même source.
Droit dans ses bottes, le candidat Benflis réagit et dément. « Des médias viennent de rendre publique, ce jour 5 décembre 2019, une information faisant état de l’arrestation de Mr B. S. pour avoir tenté d’infiltrer la direction de campagne de M. Ali Benflis, candidat aux élections présidentielles du 12 décembre 2019, au profit d’une puissance étrangère », écrit Benflis sur son compte facebook. Cela suffira-t-il pour éteindre l’incendie surtout que cette présidentielle est imposée par l’institution militaire et se tiendra dans des conditions très tendues.
Le candidat Benflis qui a essuyé des lâchages en pleine campagne et surtout de nombreuses attaques de la part des opposants à la présidentielle voit ses espoirs de prendre le palais d’El Mouradia partir en fumée.
Le récent soutien affiché par le parti FLN pour Azzedine Mihoubi n’est pas pour ajouter du crédit aux voix qui soutiennent que celui qui remplacera Bouteflika à la présidence jeudi soir.
Tous ces revirements surviennent alors que cette présidentielle est largement rejetée par le peuple algérien qui l’exprime tous les jours depuis plusieurs semaines. En effet, malgré le déni des réalités affiché par les autorités, ce scrutin ne recueille nullement l’assentiment des Algériens.
Les millions de manifestants qui sortent toutes les semaines avec des mots d’ordre de changement radical du système sont la meilleure preuve du fossé qui sépare le peuple avec le pouvoir de fait.