Pour la première fois en près de 80 ans, un premier débat a eu lieu lundi 12 août au Conseil de sécurité de l’ONU sur le renforcement de la représentation africaine. Un débat estimé « essentiel » par 11 pays, dont le Sierra Leone, qui préside le Conseil en août.
Les représentants présents ont expliqué que l’Afrique demande une représentation équitable dans tous les organes décideurs de l’ONU et en particulier au Conseil de sécurité.
La seule façon, selon eux, de s’assurer que les décisions bénéficieront vraiment au continent africain. Le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a appelé lundi à une réforme urgente du Conseil de sécurité, critiquant sa structure obsolète et le manque de représentation de l’Afrique, qui, selon lui, porte atteinte à la crédibilité de l’organe et à sa légitimité mondiale.
La planète compte 1,3 milliard d’Africains et 28% des membres de l’ONU sont des pays africains. Et avant les guerres en Ukraine ou à Gaza, l’agenda du Conseil de sécurité était occupé à 90 % de questions africaines.
Pourtant, l’Afrique ne dispose que de deux sièges flottants sur les 15 membres du Conseil – et surtout, alors qu’elle joue un rôle important dans le maintien de la paix et la résolution des conflits, elle est largement sous-représentée.
Une « injustice » pour le président du Sierra Leone le Dr Julius Bio : « Notre demande de deux sièges permanents avec tous les droits et prérogatives des membres actuels et de deux sièges supplémentaires de membres non permanents. C’est une question de justice commune qui doit être abordée. Il est temps de passer à l’étape suivante. »
« En 1945, la plupart des pays africains d’aujourd’hui étaient encore sous domination coloniale et n’avaient pas voix au chapitre dans les affaires internationales », a déclaré M. Guterres, lors d’un débat intitulé « Remédier à l’injustice historique et renforcer la représentation effective de l’Afrique au Conseil de sécurité », organisé par la Sierra Leone, qui préside le Conseil au mois d’août.
« Nous ne pouvons pas accepter que cet organe mondial de paix et de sécurité prééminent n’ait pas de voix permanente pour un continent de plus d’un milliard de personnes… ni que les points de vue de l’Afrique soient sous-estimés sur les questions de paix et de sécurité, tant sur le continent que dans le monde », a ajouté le chef de l’ONU.
Longtemps considérée comme l’arlésienne, la réforme du Conseil de sécurité s’impose de plus en plus. Surtout depuis que les deux conflits globaux les plus récents sont grippés par des vetos de membres permanents du Conseil.
Sur le dossier, la Russie et la Chine traînent des pieds, alors que les trois membres permanents occidentaux affirment publiquement y être favorables. Lord Collins of Highbury, le ministre britannique de l’Afrique, a déclaré lundi qu’une représentation permanente de l’Afrique au Conseil était une « question d’urgence ».
Le Conseil de sécurité, qui compte 15 membres, comprend cinq membres permanents dotés d’un droit de veto – la Chine, les États-Unis, la France, le Royaume-Uni et la Russie – tandis que les 10 sièges non permanents restants sont répartis par région.
La rédaction/Rfi
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