Mardi 27 novembre 2018
L’Algérie à l’épreuve d’une tension socio-politique : l’heure est à l’action
L’Algérie vit dans un climat socio-politique tendu.
Le climat social en Algérie carbure à l’anxiété. Qui dirait le contraire ? Personne! Le fossé entre le peuple et ses soit-disant représentants ne cesse de se creuser.
En plus, ce peuple-là, isolé dans son coin, n’est plus considéré comme acteur à part entière sur la scène politique. Ceux qui tirent les ficelles d’en haut ne le voient, au demeurant, que comme un problème, un objet encombrant pour leurs calculs. Que faire alors? Le solder à bas prix et la patrie avec ? Ou le garder pour s’en servir dans leur festin de mensonges ?
Aussi dangereux soit-il, ce renversement de sémantique, à quelques mois de l’élection présidentielle, paraît malheureusement ludique pour nos caciques.
Or, c’est un renversement de vérité qui promet tout sauf l’apaisement des cœurs. Doit-on virer tous les responsables qui, s’ils ne jettent pas l’argent public par les fenêtres, le détournent et le dévorent sans rien apporter de plus à la communauté ? Ou changer ce « ghachi » comme ironise un ancien ministre, un peuple endormi sur de vieux lauriers à l’image des marmottes en période d’hibernation ?
Dilemme ! Que faire quand on est égaré dans un océan de contradictions, sans aucune boussole qui mène à bord, au salut? S’ajoute un autre problème : l’engouement de certaines voix pour changer ou réformer sur les plateaux-télé, les radios et les médias en général n’a pas de parallèle dans l’action de tous les jours. Laissé en plan, solitaire et déconcerté, l’Algérien «démobilisé» se refuse quand même à l’idée de l’instabilité et du chaos.
Personne ne souhaite d’ailleurs voir le pays à feu et à sang, car la conjoncture internationale devenue plus menaçante et davantage complexe ces dernières années, risquerait de peser cette fois-ci très lourd sur la destinée d’une Algérie combien fragile si jamais ça explose. Les grands clivages dans le pays ne seront que destructeurs à court terme et la nécessité d’une plate-forme de consensus pour une sortie rapide de la crise devrait être mise en place.
En somme, il faut que chaque partie de la société soit assez sensible au point de vue de l’autre pour admettre que cette dernière puisse, au moins implicitement, faire la part belle au sien propre.
En d’autres termes, il faut fédérer les forces vives de la nation pour un nouveau saut, sinon ce sera la catastrophe. Mais comment cela est-il possible quand on voit constate la répression qui s’est abattue ces derniers temps sur le corps des médias, les rangs de l’armée, le milieu artistique ?
Il est clair que l’Algérie est dans une phase très critique et le moindre faux pas peut lui coûter trop cher.
Les allergies et les refus d’il y a quelques années à changer alors qu’émergent autour de nous, dans d’autres pays, de nouvelles élites jeunes, aux commandes d’États forts, doivent se dissiper ! Enfin, vaut mieux changer doucement, graduellement et avec méthode que de se voir contraint d’aller au galop dans les réformes sous la pression des chancelleries occidentales.