Le gouvernement algérien a officiellement réagi à la décision de la justice française de rejeter la demande d’extradition d’Abdeslam Bouchouareb, ancien ministre de l’Industrie sous Bouteflika, condamné pour corruption, malversation et trafic d’influence par la justice à Alger.

Cette décision de la justice française, perçue comme un manque de coopération judiciaire de la part de l’Algérie, a aussi suscité une vive indignation à Alger. La chambre de l’instruction de la Cour d’appel d’Aix-en-Provence (sud de la France) a rendu sa décision définitive, mercredi 19 mars, épuisant toutes les voies de recours. Le refus est motivé par « les conséquences d’une gravité exceptionnelle » que pourrait engendrer l’extradition de Bouchouareb. 

Dans un communiqué publié, ce jeudi, en fin de journée,  par le ministère des Affaires étrangères, l’Algérie exprime sa déception face à « l’absence totale de coopération du gouvernement français en matière d’entraide judiciaire », malgré l’existence d’accords bilatéraux et internationaux en la matière.

Le gouvernement algérien souligne également le silence persistant de la France concernant les vingt-cinq commissions rogatoires envoyées pour la récupération des biens mal acquis.

L’Algérie dénonce ainsi des « tergiversations et atermoiements injustifiés » de la part de la France, qui entravent les efforts visant à restituer les richesses spoliées au Trésor public algérien. À l’inverse, le communiqué met en avant la coopération jugée « sincère et loyale » d’autres partenaires européens dans ce dossier sensible sans citer lesquels. L’ancien ministre de l’Industrie a été condamné en Algérie à cinq reprises pour des affaires distinctes de corruption. Les juges ne sont pas allés de main morte, puisque à chaque fois, Bouchouareb a écopé d’une peine de 20 ans de prison. Un sixième dossier est actuellement en cours pour des faits similaires.

Cette affaire vient s’ajouter aux tensions récurrentes entre Alger et Paris sur les questions judiciaires et économiques. L’Algérie affirme son intention d’explorer d’autres voies légales pour obtenir justice et récupérer les fonds détournés.

Samia Naït Iqbal

2 Commentaires

  1. Amusante attitude de notre gouvernement qui refuse systématiquement tous les OQTF Algériens renvoyés par la France .Ils croyez quoi ,que les Francais allaient s’aplatir devant eux

  2. Le régime algérien fait semblant d’ignore que la France fonctionne selon les normes démocratiques où l’exécutif n’a aucun pouvoir sur les décisions judiciaires.
    Le gouvernement algérien ne fait que se ridiculiser avec sa mentalité autocratique.
    La justice en Algérie est devenue un moyen coercitif contre les opposants et un instrument entre les mains des forts du moment pour régler ses comptes avec les anciens caciques et oligarques.
    Personne ne fait confiance à cette justice dite de téléphone d’une part et illégitime d’autre part ,responsable de beaucoup de drames parmi beaucoup d’algériens dont une grande partie sont innocentes et qui sont enfermées injustement dans les prisons du pays.
    Le changement radical s’impose plus que jamais dans le pays mais pour se faire il faut que le peuple se mobilise pacifiquement et briser les chaînes de la peur pour construire un état de droit juste et démocratique.

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