L’Algérie, après plus de six décennies d’indépendance, semble avoir tourné la page de la colonisation. Pourtant, une question persiste : cette souveraineté, proclamée avec force en 1962, est-elle réellement sans concession ? Ou, au contraire, se joue-t-elle sous une surveillance discrète mais omniprésente ?
L’héritage des Accords d’Évian : indépendance conditionnelle ?
La signature des Accords d’Évian, en mars 1962, marque vraisemblablement la fin de la guerre d’Algérie. Toutefois, ces accords n’ont pas simplement scellé l’indépendance algérienne : ils ont également instauré des mécanismes de coopération qui, pendant des années, ont maintenu l’ancienne colonie dans une relation de dépendance subtile vis-à-vis de la France. Le maintien temporaire des bases militaires françaises, la gestion des ressources énergétiques, ou encore la question des pieds-noirs, sont autant de sujets qui ont limité la souveraineté pleine et entière du nouvel État.
Des relations postcoloniales complexes
Au-delà des accords initiaux, les relations franco-algériennes ont continué de tisser un réseau complexe de dépendances économiques, culturelles et politiques. L’Algérie, riche de ses hydrocarbures, a longtemps été perçue comme une extension énergétique stratégique par l’ancienne métropole. Les accords bilatéraux, comme celui de 1968 sur la libre circulation des personnes, illustrent cette ambiguïté : s’agit-il de concessions mutuelles entre États égaux ou d’un équilibre asymétrique où l’un surveille l’autre ?
Sur le plan diplomatique, l’Algérie a su se positionner comme un acteur majeur du monde arabe et africain, prônant une politique de non-alignement et d’indépendance. Pourtant, cette autonomie affichée reste parfois sous l’influence discrète d’acteurs extérieurs, qu’il s’agisse de puissances occidentales ou d’alliés stratégiques. La France, par exemple, continue d’exercer une influence culturelle et économique significative, à travers la langue, les échanges commerciaux, ou encore des accords de coopération sécuritaire.
Aujourd’hui : entre émancipation et défis persistants
L’Algérie de 2024 est indéniablement souveraine, mais cette souveraineté est constamment mise à l’épreuve par des enjeux contemporains. La dépendance aux hydrocarbures, les relations tendues avec l’Europe et les pressions sécuritaires au Sahel placent l’Algérie dans une position où la souveraineté doit sans cesse être défendue et renouvelée. L’influence des anciennes puissances coloniales s’est transformée, devenant moins visible mais toujours présente, sous une forme de « surveillance dissimulée » qui ne dit pas son nom.
L’Algérie navigue entre deux réalités : celle d’un État qui a conquis sa liberté par la force de l’histoire et celle d’un pays dont l’indépendance reste surveillée par les vestiges du passé colonial et les impératifs du présent. La souveraineté algérienne est assurée, mais, comme un filigrane, la surveillance extérieure reste difficile à effacer complètement.
Une souveraineté en quête de renforcement
L’histoire de l’Algérie post-coloniale est celle d’un État cherchant constamment à affirmer sa pleine autonomie tout en négociant avec des réalités héritées de son passé. La construction de cette souveraineté a été un processus de longue haleine, ponctuel de victoires symboliques et de compromis parfois difficile à accepter. Le pouvoir algérien a souvent brandi l’étendard de la souveraineté nationale comme un pilier identitaire, un rempart face aux ingérences étrangères, mais la réalité est plus nuancée.
Sur le plan économique, la dépendance aux hydrocarbures a exposé le pays aux fluctuations des marchés mondiaux et aux pressions des puissances occidentales. Les choix économiques de l’Algérie sont scrutés, parfois influencés, par des intérêts étrangers qui voient dans ce pays une ressource stratégique. Les contrats signés avec des multinationales ou les négociations avec l’Union Européenne pour l’énergie sont autant d’exemples où la souveraineté économique algérienne semble encore conditionnée.
Le poids de la mémoire coloniale
La question de la souveraineté ne se limite pas aux aspects politiques ou économiques. Elle est aussi profondément ancrée dans la mémoire collective algérienne. La colonisation a laissé des cicatrices indélébiles, et le discours sur la souveraineté s’articule souvent autour d’un rejet des influences extérieures. Cette mémoire douloureuse est régulièrement réactivée, notamment dans les moments de tension avec la France. Les débats autour de la reconnaissance des crimes coloniaux, les questions de réparations ou encore la gestion des archives coloniales montrent que l’histoire reste un terrain de confrontation où se joue aussi la souveraineté nationale.
Aujourd’hui, la notion de « surveillance dissimulée » prend de nouvelles formes. Elle ne s’exerce plus à travers des bases militaires ou des traités imposés, mais via des mécanismes plus subtils : la dépendance technologique, la coopération sécuritaire, ou encore l’influence culturelle. Les puissances étrangères n’ont plus besoin de contrôler directement les décisions politiques algériennes pour exercer une forme de surveillance. Elles le font par le biais de partenariats économiques, d’alliances stratégiques, et parfois même par le soft power.
La lutte contre le terrorisme, par exemple, a renforcé les liens sécuritaires entre l’Algérie et des puissances comme la France ou les États-Unis. Si ces coopérations sont présentées comme des partenariats égaux, elles soulèvent la question de savoir qui surveille qui. L’Algérie doit-elle accepter cette surveillance au nom de la sécurité nationale, ou s’agit-il d’une concession qui limite sa souveraineté ?
Vers une souveraineté illimitée ?
L’avenir de la souveraineté algérienne dépendra de la capacité du pays à renforcer ses institutions, diversifier son économie et s’affirmer sur la scène internationale sans compromis. La nouvelle génération d’Algériens, consciente de ces enjeux, semble déterminée à revendiquer une indépendance non seulement politique, mais aussi économique et culturelle. Les défis sont nombreux, mais l’Algérie a prouvé à plusieurs reprises sa résilience et sa capacité à se réinventer.
La véritable question reste donc : l’Algérie parviendra-t-elle à transformer cette souveraineté « assurée » en une souveraineté pleinement « illimitée » ? Ou restera-t-elle, malgré elle, sous une forme de surveillance internationale, subtile et persistante ? Seule l’histoire le dira, mais une chose est sûre : la quête de souveraineté de l’Algérie est loin d’être terminée.
Dr A. Boumezrag
Vous parlez de L’ânejiri comme si ce pays était dans le G7!
Les occidentaux et même hachakoum les pays kharabes n’ ont nullement besoin de surveiller quoi que ce soit, du moment que l’argent du peuple est placé bien au chaud soit en occident soit chez leurs frères zarabes. Qui tient les cordons de la bourse, les tiens par la barbichette.
Regardez juste où tous comme ils sont possèdent des biens immobiliers.
Le 16 éme pour beaucoup, Marbella, il y’en a même au Brésil et en Argentine,sans compter Dubaï et Genève. Donc dire que l’ Ânejiri est surveillée est une vaste plaisanterie.
La majorité d’entre eux possède une autre nationalité, du moins leurs enfants. Donc arrêtons de rouler des mécaniques en faisant croire que L’ânejiri compte dans le Monde.
Sans hydrocarbures, ce pays n’est rien. Sa matière grise part chercher meilleure vie ailleurs, et cela continuera tant que cette junte mafieuse perdurera. Le plus grand corrompu,et voleur au ministère de l’habitat dixit Ahmed Ouyahia qui s’y connaît à été récompensé par le plus grand poste du pays,et vous voulez faire croire que cette bande va recouvrir l’indépendance du pays.. Car après la France, c’est bien un autre colonisateur encore plus brutal et surtout mafieux qui a pris les rênes.