24 novembre 2024
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L’Algérie et nos égarements

Regard

L’Algérie et nos égarements

L’image tutélaire d’un président absent.

Manifestement rien ne fonctionne dans cette Algérie en perte de repères. Mais qu’est-ce qui se passe au juste? Pourquoi tout ça ? Voilà ce qui doit être aujourd’hui l’objet de notre examen de conscience.

La morosité s’est emparé de toute la société, nos jeunes sont déprimés, nos cadres sont dégoûtés, nos militants et nos journalistes préoccupés par la tournure autoritaire du régime, nos fellahs déçus de ces rentiers qui ne les regardent que quand les caisses sont vides, nos femmes inquiètes d’un pays qui se referme de plus en plus dans ses tabous et sa misogynie, notre diaspora en colère contre des tarifs de voyage excessifs qui l’empêche, en plein été, de regagner le bercail, etc. Et cerise sur le gâteau, certains prophètes de malheur nous parlent même maintenant de faillite. Mais de quoi ? De nous-mêmes ! De tout ce qui reste à cette Algérie, devenue réservoir de nos frustrations collectives.

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Le décor n’invite, hélas, personne à l’euphorie et il va falloir maintenant nous demander ensemble pourquoi, en quelques mots, nous continuons à errer dans ce couloir du pessimisme pathétique, pourquoi nous formulons toujours négativement les choses, pourquoi nous nourrissons le soupçon, au lieu d’encourager ce qui est bon en nous, pourquoi nous choisissons de dire du mal et de dénigrer notre pays, au lieu d’en dire du bien. C’est cela qui doit nous ouvrir les yeux sur nous-mêmes d’autant qu’il nous met, sans aucune échappatoire possible, face à nos contradictions, nos incohérences, nos responsabilités. 

Nous sommes allés loin dans la division sociale en Algérie, nous avons laissé pendant longtemps prospérer la pauvreté et s’aggraver nos fractures internes, nous avons ignoré le savoir, la compétence, la culture, le génie, nous avons baissé les bras devant la dégradation du cadre de vie de nos citoyens, laissé les pires maux se généraliser, nous avons ouvert la voie à la médiocrité et à la médiocratie !

Puis, nous ne nous sommes pas débarrassés de nos anachronismes et de nos rhumatismes. Quel aveuglement collectif ! D’emblée, il nous faut faire le ménage à la maison, évacuer tout ce qui nous gêne dans nos démarches vers la résolution de cette crise monstre qui nous coupe l’oxygène, nous étrangle. Le défi n’est pas aussi impossible si l’on met un point d’honneur à souligner en caractères gras que toute réforme sociale passe par l’éducation, la transparence dans la gestion, le courage d’initiative, la critique constructive, le sérieux, l’objectivité, la bonne gouvernance… Au boulot, vite ! 

Auteur
Kamal Guerroua

 




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